Italie: Mario Draghi a remis sa démission au président

Mario Draghi a remis sa démission au président. (AFP)
Mario Draghi a remis sa démission au président. (AFP)
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Publié le Jeudi 21 juillet 2022

Italie: Mario Draghi a remis sa démission au président

  • Le Premier ministre italien Mario Draghi a remis jeudi matin sa démission au président Sergio Mattarella
  • «Le gouvernement reste en place pour la gestion des affaires courantes», a annoncé la présidence dans un communiqué

ROME: Le Premier ministre italien Mario Draghi a remis jeudi matin sa démission au président Sergio Mattarella, au lendemain de l'implosion de sa coalition d'unité nationale au Parlement, a annoncé la présidence.

M. Draghi a présenté "sa démission et celle de son gouvernement. Le Président de la République en a pris acte. Le gouvernement reste en place pour la gestion des affaires courantes", a annoncé la présidence dans un communiqué.

Mario Draghi, sauveur de la zone euro, piégé par la politique à l'italienne

Il était venu auréolé de sa réputation de sauveur de la zone euro en 2012: Mario Draghi, propulsé Premier ministre de l'Italie en février 2021 pour sortir le pays du marasme, a jeté l'éponge jeudi, las des bisbilles au sein de son gouvernement d'unité nationale.

La crise politique, qui couvait depuis des mois à Rome sur fond de luttes picrocholines de l'inclassable Mouvement 5 Etoiles (M5S), aura eu raison d'une coalition hétéroclite en pleine déroute à l'approche des élections programmées en 2023.

Une dernière tentative de ressouder ses troupes a échoué mercredi. Il faut "un nouveau pacte de confiance, sincère et concret", a lancé l'ancien patron de la BCE, en vain, à l'adresse des députés, en imposant ses conditions.

Avant un vote de confiance crucial au Sénat, Mario Draghi a été lâché non seulement par le Mouvement 5 Etoiles, mais aussi par deux de ses alliés de droite, la Ligue et Forza Italia.

Cheveux poivre-et-sel, costume-cravate sobre, profil aquilin, cet homme discret goûtant peu les mondanités ne s'est jamais frotté au suffrage de ses compatriotes.

En février 2021, Mario Draghi avait accepté l'offre du président de la République de devenir chef du gouvernement afin de sortir l'Italie de la crise sanitaire, politique et économique et de négocier avec Bruxelles un plan de relance européen dont le pays a reçu la part du lion.

Au-dessus des partis 

Figure respectée se plaçant au-dessus des partis, il s'est révélé un redoutable manoeuvrier qui a su diriger le pays à la tête d'une coalition marchant sur une ligne de crête en rassemblant des partis antagonistes, de l'extrême droite à la gauche.

Les frictions avec les formations de sa majorité n'ont cependant pas manqué, que ce soit le M5S ou la Ligue de Matteo Salvini (anti-immigration), et la corde a fini par céder.

Se voyant en "grand-père au service des institutions", il avait déjà donné de premiers signes de lassitude en décembre dernier lorsqu'il briguait le poste de chef de l'Etat. Les partis de sa coalition ont fait barrage, une expérience qui l'a rempli d'amertume.

Son leitmotiv était pourtant de "ne jamais abandonner", comme il avait confié à la presse peu avant de passer la main à Christine Lagarde à la tête de la BCE en octobre 2019, à l'issue d'un mandat agité.

Pour Benoît Coeuré, ancien membre du directoire de la BCE, Mario Draghi "a un sens profond du service public et du devoir".

Mais il s'apprête à quitter le navire à un moment où l'Italie fait face au choc de la guerre en Ukraine, affronte une nouvelle vague de Covid, doit préparer le budget 2023 et mettre en place toutes les mesures réclamées par Bruxelles pour bénéficier des quelque 200 milliards d'euros octroyés à Rome dans le cadre du dispositif de l'UE.

Prestige international 

Sous son ère de 2011 à 2019, la BCE a pris des mesures encore inimaginables aux débuts de l'euro il y a 20 ans : baisse des taux jusqu'en territoire négatif, injections de liquidités via des achats massifs d'actifs sur les marchés et des prêts géants aux banques.

Face à la menace d'implosion du bloc monétaire, "Super Mario" se dit "prêt à tout" - "whatever it takes" en anglais - pour soutenir la zone euro. Ces mots magiques ont aussitôt rassuré les marchés et sauvé de l'avis général la monnaie unique.

Cet épisode lui a conféré un grand prestige international. L'arrivée au pouvoir d'un homme de sa carrure a replacé l'Italie dans le premier cercle européen, rassuré de pouvoir compter sur lui alors qu'Angela Merkel tirait sa révérence. Le très conservateur hebdomadaire britannique The Economist a salué "un Premier ministre compétent et respecté sur la scène internationale".

Marié et père de deux enfants, Mario Draghi, formé chez les jésuites et très apprécié du pape François, est titulaire d'un doctorat en économie du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Après avoir représenté son pays à la Banque mondiale de 1984 à 1990, il est devenu en 1991 directeur général du Trésor italien, où il a été l'homme-orchestre des grandes privatisations menées de 1996 à 2001.

Il rejoint en 2002 la direction de la banque américaine Goldman Sachs. Une expérience qui lui vaut encore aujourd'hui des critiques, cet établissement symbolisant pour beaucoup les excès de Wall Street.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.