ASSOMPTION: Le bloc économique sud-américain du Mercosur, composé de l'Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay, n'a pas autorisé le président ukrainien Volodymyr Zelensky à faire un discours à l'occasion de son sommet des chefs d'Etat qui se déroulera jeudi à Asuncion, a annoncé la présidence tournante paraguayenne.
"Il n'y a pas eu de consensus. Cela a été communiqué à l'ambassadeur ukrainien en Argentine et au Paraguay. C'est le ministre des Affaires étrangères lui-même" qui l'a signifié au représentant diplomatique, a déclaré mercredi Raul Cano, le vice-ministre des Affaires étrangères du Paraguay, le pays hôte du sommet.
Le ministre a précisé que toutes les décisions du bloc économique se prenaient à l'unanimité. Il n'a cependant pas donné le nom du ou des Etats qui s'étaient opposés à l'intervention du président ukrainien.
"Qui était en faveur, qui était contre. Je ne sais pas quel Etat n'était pas d'accord. Nous ne pouvons pas non plus divulguer quel Etat n'a pas donné son accord", a-t-il déclaré en conférence de presse.
La semaine dernière, le président ukrainien avait contacté Mario Abdo, le chef de l'Etat paraguayen, dont le pays assume la présidence tournante du bloc régional, pour demander un espace de participation virtuelle au cours du sommet.
Ce dernier s'ouvrira jeudi, après la réunion ordinaire du Conseil du marché commun du Mercosur qui a lieu mercredi.
Le président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro avait déclaré au début du conflit entre la Russie et l'Ukraine que son pays resterait "neutre". Il avait voyagé à Moscou pour s'entretenir avec Vladimir Poutine quelques jours avant l'invasion le 24 février.
Fin juin, pendant une conversation téléphonique avec son homologue russe, M. Bolsonaro avait obtenu de la Russie un engagement à garantir un approvisionnement "ininterrompu" en engrais, vital pour la puissante agro-industrie brésilienne.
Mi-juillet, le Brésil a déclaré qu'il comptait acheter autant de diesel qu'il le pourrait à la Russie malgré son l'invasion et les sanctions pesant sur elle.
Le président argentin Alberto Fernandez, quant à lui, s'était rendu à Moscou pour rencontrer M. Poutine début février.
Au lendemain du déclenchement de la guerre, le Brésil et l'Argentine s'étaient abstenus de soutenir une déclaration de l'Organisation des Etats américains (OEA) condamnant l'invasion russe de l'Ukraine. La veille le président Fernandez avait regretté l'"escalade belliqueuse" ayant conduit à la guerre.
Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le président Zelensky a multiplié les interventions virtuelles lors de sommets, devant des Parlements ou lors d'événements médiatiques.
Il s'est notamment exprimé lors des sommets de l'Otan, du G7, devant les élus du Congrès américain, les députés britanniques, les Parlements de plusieurs pays européens, ainsi qu'en ouverture du Festival de Cannes.