Céréales: le marché retient son souffle, entre canicule et tractations sur le blé ukrainien

Des agriculteurs récoltent un champ de blé près de Melitopol, dans la région de Zaporizhzhia, le 14 juillet 2022. (Photo, AFP)
Des agriculteurs récoltent un champ de blé près de Melitopol, dans la région de Zaporizhzhia, le 14 juillet 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 20 juillet 2022

Céréales: le marché retient son souffle, entre canicule et tractations sur le blé ukrainien

Des agriculteurs récoltent un champ de blé près de Melitopol, dans la région de Zaporizhzhia, le 14 juillet 2022. (Photo, AFP)
  • Près de six mois après l'invasion russe, l'espoir de voir rapidement des navires chargés de grains ukrainiens voguer de nouveau sur la mer Noire reste ténu
  • La Turquie, médiatrice dans ce dossier, annonçait lundi qu'un «accord de principe» avait « été trouvé », mais les dernières déclarations de Moscou dans la nuit de mardi à mercredi ont douché les espoirs d'une issue rapide

PARIS: Les cours des céréales étaient relativement stables ces dernières jours, dans un marché attentif aux conséquences de la canicule qui a frappé l'Europe de l'Ouest et dans l'attente d'un accord permettant de sortir enfin des stocks d'Ukraine par la mer. 

Près de six mois après l'invasion russe, l'espoir de voir rapidement des navires chargés de grains ukrainiens voguer de nouveau sur la mer Noire reste ténu. La Turquie, médiatrice dans ce dossier, annonçait lundi qu'un « accord de principe » avait « été trouvé », mais les dernières déclarations de Moscou dans la nuit de mardi à mercredi ont douché les espoirs d'une issue rapide. 

Après avoir salué des « avancées » dans les négociations pour l'ouverture d'un corridor maritime, le président russe Vladimir Poutine a lié la reprise des exportations agricoles ukrainiennes - il reste une vingtaine de millions de tonnes en stock à exporter, avant la nouvelle récolte - à la levée des restrictions occidentales sur les « livraisons à l'export des céréales russes ». 

Or, soulignent les observateurs du marché, « il n'y a pas de sanctions visant les produits agricoles russes »: la difficulté peut venir des modalités de paiement du fait des sanctions visant le système bancaire, a expliqué Gautier Le Molgat, analyste au cabinet Agritel. 

La Commission européenne a d'ailleurs proposé aux Etats membres de débloquer « certains fonds » de banques russes gelés par les sanctions de l'UE pour aider la reprise du commerce des produits agricoles et alimentaires, y compris le blé et les engrais - dont la Russie est un exportateur majeur. 

Dans ce contexte incertain, le marché restait très volatil mercredi, repartant à la hausse pour le blé et le maïs à la mi-journée, après les déclarations du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, qui a affirmé que les objectifs militaires de la Russie en Ukraine ne se limitaient plus uniquement à l'est du pays. 

Maïs stressé 

Plus immédiate, l'autre grande inquiétude vient du ciel: avec des températures de plus de 40°C dans les plaines européennes lundi et mardi, un vent brûlant a attisé les feux de récolte et desséché les maïs à une période critique. 

En France, premier producteur européen devant la Roumanie et la Pologne, « le maïs est confronté à un stress hydrique important, en pleine période de floraison (pour le nord du pays) et de fécondation (pour le sud) », indique Edward de Saint-Denis, courtier chez Plantureux et associés. »Il y aura des pertes, mais il est trop tôt pour les évaluer. » 

La Commission européenne estime que près de la moitié du territoire de l'UE est confrontée actuellement à un risque de sécheresse, avec des baisses de rendement à craindre chez tous les grands producteurs de céréales, et une situation particulièrement critique dans le bassin du Pô (Italie) et dans la péninsule ibérique, selon un document consulté par l'AFP. 

Aux Etats-Unis, Michael Zuzolo, président de la société de courtage et d'analyses Global Commodity Analytics and Consulting, voit les cours américains monter « en particulier si la sécheresse persiste en Europe et que la ‘Corn Belt’ aux Etats-Unis reste privée de pluie » alors que sont attendues des poussées à « 43 ou 44°C dans l'ouest de la ‘Corn Belt’ ». 

La tendance générale reste toutefois orientée à la baisse, avec, pour Jason Roose de US Commodities, des cours qui restent plombés par « la faible croissance (économique), l'inflation, l'impression que les prix élevés depuis 18 mois ont vraiment ralenti la demande, et que le dollar fort pénalise les exportations (américaines) ». 

Les ventes américaines à l'export ont d'ailleurs reflué début juillet: selon le dernier rapport du ministère américain de l'Agriculture, les exportations de maïs ont chuté de 72% par rapport à la moyenne des quatre semaines précédentes. 

Sur Euronext, vers 13H00 GMT mercredi, le blé tendre se vendait à 339,25 euros la tonne pour livraison en septembre et le maïs à 331,5 euros pour août. Le colza s'échangeait à 650,25 euros pour août. 

Dans les échanges préalables à l'ouverture de la Bourse de Chicago, le boisseau de blé d'hiver pour livraison en septembre ressortait à 8,315 dollars, le boisseau de maïs, pour livraison le même mois, à 5,945, et le boisseau de soja avec échéance en août, à 14,625 dollars. 


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.


Les secteurs industriel et minier saoudiens offrent des opportunités lucratives aux entrepreneurs

Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
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  • Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume
  • S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes

DJEDDAH: Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume.

S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes pour améliorer l'efficacité de la production, la qualité de la fabrication et la conservation de l'énergie dans les installations industrielles.

Il a expliqué que les institutions travaillant dans le domaine des ressources industrielles et minérales ont mis en place une série d'outils et d'initiatives pour soutenir la croissance des entreprises et faciliter l'investissement pour les jeunes innovateurs dans les deux secteurs, selon l'Agence de presse saoudienne.

Le Royaume a été classé troisième dans le rapport Global Entrepreneurship Monitor pour 2023-2024 - une étude qui évalue les écosystèmes des pays du monde entier.

L'Arabie saoudite a montré des progrès significatifs, avec son score de l'indice du contexte national de l'entrepreneuriat passant de 5 en 2019 à 6,3 en 2022 et 2023.

L'analyse souligne que cela reflète les efforts fructueux du pays pour diversifier son économie et favoriser un climat propice aux propriétaires d'entreprises. Le rapport met également l'accent sur l'entrepreneuriat féminin, avec huit femmes créant de nouvelles entreprises pour dix hommes en 2023.

Alkhorayef a ajouté que les programmes introduits comprennent des solutions financières, notamment le programme 1K Miles, conçu pour aider les entrepreneurs à transformer leurs idées en projets, et l'Industrial Hackathon, qui permet aux jeunes innovateurs de présenter des solutions créatives aux défis auxquels sont confrontées les installations industrielles.

Le ministre a également souligné que le Royaume est devenu un centre mondial pour les entrepreneurs, leur offrant la possibilité de présenter des idées innovantes et de tester leur succès. Il a souligné que le soutien indéfectible du gouvernement aux jeunes crée de vastes opportunités pour la réussite de leurs projets.

Il a souligné que l'Arabie saoudite s'est récemment concentrée sur l'exploitation de ses atouts stratégiques pour développer son secteur industriel et stimuler sa compétitivité. Il s'agit notamment d'utiliser ses ressources naturelles et ses avancées technologiques pour être compétitif au niveau mondial dans les industries émergentes et s'imposer comme un acteur clé dans les chaînes d'approvisionnement internationales.

Au cours de l'événement de la veille, le coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates, Bill Gates, a souligné le rôle crucial de l'innovation pour relever les défis du développement mondial et améliorer la qualité de vie des populations vulnérables.

Gates a insisté sur l'importance d'investir dans la technologie et l'éducation comme fondement d'un avenir durable, soulignant que de tels investissements permettent aux générations futures d'avoir un impact positif sur leurs communautés.

Il a salué le leadership de l'Arabie saoudite en matière d'autonomisation des jeunes, mettant en avant des initiatives telles que le MGF 2024, qui se concentre sur le développement des compétences des jeunes et la promotion de l'innovation et de l'esprit d'entreprise. Il a qualifié le forum de modèle mondial digne d'être imité.

Gates a également appelé au renforcement de la coopération internationale afin de développer des solutions communes pour relever les défis actuels.

Le coprésident a souligné l'importance d'encourager la créativité, le travail d'équipe et la réflexion collective pour construire un avenir plus durable, en insistant sur le fait que la collaboration mondiale pouvait conduire à des avancées transformatrices qui améliorent la vie de millions de personnes.

Le MGF 2024 a annoncé le lancement de l'initiative "Misk Grand Challenges" en partenariat avec la Fondation Gates, visant à inspirer les jeunes à proposer des solutions innovantes aux problèmes mondiaux d'éducation et de citoyenneté, en encourageant la créativité et en engageant des esprits brillants à relever les défis urgents du développement.

Lors d'une table ronde organisée dans le cadre du forum, Abdallah Al-Saleem, PDG et cofondateur de Mushtari, a donné des indications précieuses sur le moment et la manière dont les entrepreneurs devraient chercher des conseils pour leurs entreprises.

"C'est toujours le bon moment pour demander de l'aide", a déclaré Al-Saleem, soulignant l'importance de l'apprentissage continu et de la consultation dans le développement d'une entreprise.

Il a préconisé une approche à deux volets pour la recherche de conseils, en faisant la distinction entre les consultants généraux en affaires et les experts spécifiques à un secteur.

"Il y a deux personnes auprès desquelles il faut chercher de l'aide: les personnes qui ont une connaissance générale du secteur et les personnes qui ont une connaissance spécifique du secteur", a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


COP29: le montant du financement climatique sera plutôt dévoilé à la fin des négociations, selon la France

La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
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  • Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique
  • A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés

PARIS: Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique.

A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés, particulièrement de l'Union européenne. Ils ont réaffirmé leur besoin de 1.300 milliards de dollars annuels pour financer leur transition et faire face aux conséquences du dérèglement climatique.

"Au delà d'un chiffre qui n'a pas vocation à être positionné tout de suite", l'objectif est de trouver "un chemin qui montre une ambition réelle", avec la volonté de trouver un accord sur l'élargissement de la base des contributeurs, laissant sa place aux financements innovants comme de nouvelles taxations internationales, a déclaré Agnès Pannier-Runacher lors d'un point téléphonique avec des journalistes.

"La France veut que la COP29 réussisse" a-t-elle souligné, rappelant que même si elle-même n'est pas sur place, à la suite des tensions diplomatiques entre la France et l'Azerbaidjan, elle "échange à distance" aussi bien avec les négociateurs français à Bakou ainsi qu'avec des ministres présents à Bakou.

Mais, a rappelé une source au cabinet de la ministre, "le chiffre, on n'y est pas encore". Il sera "lâché en toute fin de négociations" et doit être associé à d'autres objectifs "importants" comme la réaffirmation d'une sortie progressive des énergies fossiles ou le financement de l'adaptation, a-t-il souligné.

Ce qui est certain, c'est que les 1.000 milliards qui sont réclamés, "ce ne sera pas 1.000 milliards de finances publiques des pays du nord", a ajouté cette source, demandant que les banques multilatérales de développement et le secteur privé participent aussi au financement.

"Economiquement, passer de 100 milliards (chiffre actuel de l'aide climatique, atteint péniblement en 2022) à 1.000 milliards est impossible sur la base des donateurs existants", a affirmé cette source, rappelant le contexte de finances publiques amoindries de nombre d'économies européennes.

"Sur l'élargissement de la base des contributeurs, il y a des signes d'ouverture, en particulier de la Chine (...) mais nous n'y sommes pas encore. Nous sommes en train de proposer des pistes de compromis pour obtenir cette avancée", a déclaré Mme Pannier-Runnacher, reconnaissant que les négociations "patinent".

Un projet d'accord est censé être publié dans la nuit. Ce ne "sera probablement pas le dernier" mais "on place un certain espoir sur le fait qu'on ait une bonne base de travail demain" a indiqué la ministre française.

Cela pourra "nous donner le sens du chemin restant à parcourir" et "nous dire si on a raison d'être un peu plus optimiste ou si effectivement il faut rester très précautionneux".

"Sur la baisse des émissions et la sortie progressive des énergies fossiles, (...), nous n'y sommes pas" et nous allons "continuer à pousser sur ce sujet", a assuré Mme Pannier-Runnacher, se déclarant aussi mobilisée sur les questions de genre et de droits de l'homme "dans un pays dont on sait que la présidence n'est pas exemplaire en la matière".