Alors que la planète suffoque, Biden tente de sauver ses ambitions climatiques

Joe Biden, qui est revenu dans l'accord de Paris sur le climat quitté par son prédécesseur Donald Trump, a annoncé en avril 2021 que les Etats-Unis réduiraient les émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52% d'ici 2030, par rapport à 2005 (Photo, AFP).
Joe Biden, qui est revenu dans l'accord de Paris sur le climat quitté par son prédécesseur Donald Trump, a annoncé en avril 2021 que les Etats-Unis réduiraient les émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52% d'ici 2030, par rapport à 2005 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 21 juillet 2022

Alors que la planète suffoque, Biden tente de sauver ses ambitions climatiques

Joe Biden, qui est revenu dans l'accord de Paris sur le climat quitté par son prédécesseur Donald Trump, a annoncé en avril 2021 que les Etats-Unis réduiraient les émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52% d'ici 2030, par rapport à 2005. (Photo, AFP)
  • Joe Biden dira clairement que le temps presse pour s'attaquer à la «menace existentielle» du réchauffement climatique aux Etats-Unis et dans le monde
  • L'administration Biden se dit déterminée à tenir ses engagements climatiques, notamment la réduction des émissions de gaz à effet de serre

WASHINGTON: Joe Biden, paralysé au Congrès et limité par la Cour suprême, a malgré tout tenté mercredi de relancer ses promesses climatiques, en annonçant de nouvelles mesures réglementaires au moment où une vague de chaleur étouffe les Etats-Unis et plusieurs pays européens.

Le changement climatique est "un danger clair et immédiat" ainsi qu'une "menace existentielle pour notre nation et le monde", a dit le président américain.

"La santé de nos concitoyens est en jeu", ainsi que "notre sécurité nationale" et "notre économie", a-t-il ajouté, en visite dans le Massachusetts (nord-est), sur le site d'une ancienne centrale à charbon très polluante, fermée depuis 2017 et en voie de reconversion vers l'énergie éolienne.

"Puisque le Congrès ne fait pas ce qu'il devrait", a regretté le démocrate de 79 ans, qui vient tout juste de subir un grave revers parlementaire sur son programme de réformes environnementales, "je vais utiliser mes pouvoirs exécutifs".

Des élus de son parti lui demandent de déclarer "l'état d'urgence climatique", une manœuvre dont l'impact n'est pas très clair mais qui pourrait lui accorder des pouvoirs politiques supplémentaires.

Va-t-il le faire? "Je vais prendre cette décision rapidement", a-t-il déclaré lors de son retour à Washington, mercredi en fin de journée.

Au moment où Joe Biden parlait depuis le Massachusetts, de grandes parties de l'Europe étouffaient dans la canicule, et les Etats-Unis n'étaient pas épargnés: environ 100 millions de personnes y vivent actuellement dans des zones concernées par des alertes de grande chaleur ou de chaleur excessive.

"Nos enfants et petits-enfants comptent sur nous. Ce n'est pas une plaisanterie. Si nous ne limitons pas (le réchauffement) à moins de 1,5 degré, nous perdrons tout. Il n'y aura pas de retour en arrière possible", a encore dit le président. "Nous n'avons plus d'excuse", a-t-il estimé.

«A son rythme»

Le président entend progresser "à son rythme. Il a un certain nombre de prérogatives qu'il peut utiliser" pour commencer, a justifié mercredi sur CNN sa principale conseillère sur le climat, Gina McCarthy. Mais la Maison Blanche souligne que déclarer cet état d'urgence climatique reste une option.

Parmi les décrets présentés mercredi: des fonds supplémentaires pour aider à protéger les régions confrontées à la chaleur extrême et des mesures pour stimuler la production d'énergie éolienne aux Etats-Unis.

Dans le détail, l'agence fédérale chargée de la prise en charge des catastrophes naturelles et autres situations d'urgence, la FEMA, va engager 2,3 milliards de dollars pour aider les collectivités locales à s'adapter au changement climatique et à ses conséquences (canicule, sécheresse, inondations, etc.).

Le gouvernement fédéral veut également soutenir les ménages les moins favorisés et les zones d'habitations les moins riches qui n'ont pas accès à la climatisation, par exemple en aidant certaines familles à payer leurs factures d'électricité.

Enfin, l'administration Biden va permettre l'installation dans le Golfe du Mexique de capacités éoliennes pouvant fournir jusqu'à 3 millions de foyers en électricité.

La Maison Blanche se dit déterminée à tenir ses engagements climatiques, notamment la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Joe Biden, qui est revenu dans l'accord de Paris sur le climat quitté par son prédécesseur Donald Trump, a annoncé en avril 2021 que les Etats-Unis réduiraient leurs émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52% d'ici 2030, par rapport à 2005.

Mais le président américain, comme sur le droit à l'avortement, la régulation des armes à feu et bien d'autres projets de réformes, éprouve à nouveau en matière d'environnement les limites de son pouvoir: il n'a pas de majorité franche au Congrès et le pouvoir judiciaire est contre lui.

Son agenda climatique a pris un coup lorsque le sénateur démocrate Joe Manchin, dont le vote est crucial, a dit qu'il ne soutiendrait pas une loi ambitionnant de faire évoluer l'économie américaine vers des sources d'énergie propre, la condamnant vraisemblablement à l'échec.

Et Joe Biden fait face à une Cour suprême devenue farouchement conservatrice et profondément hostile à toute régulation centralisée, qui vient de limiter fortement les pouvoirs de l'Etat fédéral dans la lutte contre le réchauffement climatique.


Un enfant meurt chaque jour en tentant de franchir la Méditerranée centrale, selon l'Unicef

Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie. (Photo AFP)
Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie. (Photo AFP)
Short Url
  • Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie.
  • Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant ne connaissent pas de frontières ni de rivages.

ROME : Selon un rapport publié mardi par l'Unicef, environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie.

L'Unicef se fonde sur le fait que parmi les personnes arrivées sur le sol européen par cette voie migratoire, un sur six est un enfant, pour estimer ce chiffre.

Ce chiffre pourrait être sous-estimé, car de nombreux naufrages passent inaperçus, faute de survivants pour témoigner.

Par ailleurs, sept enfants sur dix voyagent seuls, sans leurs parents, selon l'agence onusienne chargée des enfants.

« Beaucoup d’enfants qui tentent de traverser la Méditerranée centrale fuient la guerre, les conflits, la violence et la pauvreté », indique le rapport, précisant que « plus de la moitié des enfants et des jeunes interrogés déclarent avoir subi des violences physiques et un tiers affirment avoir été détenus contre leur gré ». 

« Les gouvernements doivent protéger les droits et l'intérêt supérieur des enfants (...). Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant ne connaissent pas de frontières ni de rivages : ils accompagnent les enfants lorsqu’ils les traversent », a déclaré Regina De Dominicis, haut responsable de l'Unicef, citée dans le rapport.

L'agence onusienne rappelle que si l’adoption du Pacte européen sur la migration et l’asile devant entrer en vigueur mi-2026 « peut permettre de mieux organiser la gestion des migrations, ce dernier doit être mis en œuvre en parfaite conformité avec les obligations légales de défense de l'intérêt supérieur de l’enfant ».

L'Unicef appelle également à renforcer les opérations de recherche et de sauvetage en mer pour prendre en compte les besoins spécifiques des enfants. 

« À son arrivée, chaque enfant doit immédiatement bénéficier d'une représentation juridique ainsi que de solides mesures de protection. Les mesures de restriction des déplacements ne doivent jamais entraîner la détention d'un enfant dans un centre de rétention, que ce soit lors des procédures de contrôle, de passage des frontières, de demande d’asile ou de renvoi », conclut l'Unicef. 


La Turquie cherche à renforcer son ancrage sur le continent africain

Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
Short Url
  • La Turquie cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits.
  • Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

ANTALYA, TURQUIE : La Turquie, qui pousse ses pions en Afrique depuis plusieurs années, cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits, à la faveur notamment du retrait de la France et des États-Unis.

Témoignage des efforts d'Ankara pour consolider son ancrage sur le continent, un forum diplomatique organisé ce week-end à Antalya, dans le sud de la Turquie, a réuni, aux côtés du président syrien Bachar el-Assad, des ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères, ainsi que de nombreux responsables africains, dont le chef de l'État somalien.

« Les pays africains cherchent des alternatives et la Turquie en représente une », a affirmé à l'AFP Eghosa Osaghae, directeur général de l'Institut nigérian des affaires internationales (NIIA), présent à Antalya. 

Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

Selon M. Osaghae, la capacité d'Ankara à combler le vide laissé par la France, dont de nombreuses anciennes colonies se sont détournées ces dernières années, « dépendra en grande partie de l'attrait des offres turques ».

« Nous entretenons avec la France des relations dont nous sommes très fiers, mais la France ne nous empêche pas d'avoir d'autres partenariats », a déclaré à l'AFP Léon Kacou Adom, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, lors du forum d'Antalya.

Le pays d'Afrique de l'Ouest, ancienne colonie française, souhaite collaborer avec la Turquie dans tous les secteurs, notamment le commerce, la communication, la sécurité, l'éducation et la formation, a-t-il souligné.

« Tout cela nous intéresse (...). La Turquie nous fait des offres que nous étudions », a-t-il ajouté.

- « Solutions aux problèmes africains » -

De nombreux pays africains sont confrontés à des menaces sécuritaires, émanant de groupes comme Boko Haram ou les shebab somaliens.

« Si la Turquie peut apporter son aide dans ces domaines, pourquoi pas ? », estime M. Osaghae. « Le point positif est que de nombreux pays africains coopèrent déjà militairement avec la Turquie. Cela peut être la pierre angulaire de l'influence turque », relève-t-il.

La Turquie, qui a proposé en janvier sa médiation entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, a signé ces dernières années des accords de défense avec plusieurs États africains dont la Somalie, la Libye, le Kenya, le Rwanda, l'Éthiopie, le Nigeria et le Ghana.

Ces accords ont ouvert des marchés à l'industrie de défense turque, notamment pour ses drones réputés fiables et bon marché.

« Nous nous efforçons de faire en sorte que l'Afrique trouve ses propres solutions aux problèmes africains », affirme Alp Ay, diplomate turc et représentant spécial d'Ankara dans les négociations entre la Somalie et la région séparatiste du Somaliland.

Selon un haut diplomate somalien, Ankara a joué « un rôle très utile en parvenant à réunir les deux pays pour résoudre ce problème ». « L'Afrique a désespérément besoin de médiateurs », résume pour sa part le politologue nigérian Eghosa Osaghae.

Si la responsabilité du respect de l'accord incombe désormais aux deux parties, la Turquie continuera toutefois de jouer son rôle de facilitateur, souligne le diplomate turc Alp Ay, qui envisage l'avenir avec « espoir ».

Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu avec son homologue somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, samedi à Antalaya.

Au cours de leur rencontre, les deux hommes ont promis d'« accroître la coopération » entre les deux États, selon Ankara, qui dispose déjà d'un droit d'exploration des ressources énergétiques le long des côtes somaliennes. 


Zelensky exhorte Trump à se rendre en Ukraine pour voir les ravages de la guerre

Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
Short Url
  • « Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 
  • En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

WASHINGTON : le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté dimanche son homologue américain Donald Trump à se rendre dans son pays pour mieux comprendre la dévastation causée par l'invasion russe. 

« Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 

En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

Cette invitation intervient alors que M. Trump fait pression pour mettre rapidement un terme à ce conflit qui dure depuis plus de trois ans, les États-Unis ayant engagé des discussions directes avec la Russie malgré ses attaques incessantes contre l'Ukraine.

Washington a également discuté d'une éventuelle trêve avec des responsables ukrainiens.

Cette invitation fait suite à la vive polémique qui a éclaté à la Maison Blanche fin février entre le président ukrainien, M. Zelensky, et le vice-président américain, M. JD Vance, devant la presse.

M. Vance avait alors accusé l'Ukraine d'accueillir des dirigeants étrangers pour faire de la propagande en vue de gagner leur soutien. 

M. Zelensky a nié une nouvelle fois cette allégation et a déclaré à la chaîne CBS que si M. Trump décidait de se rendre en Ukraine, « nous ne préparerons rien, ce ne sera pas du théâtre ». Ce ne sera pas du théâtre. »