NAQOURA : Le Liban et Israël, deux voisins toujours officiellement en guerre, ont débuté jeudi des discussions pour la deuxième journée consécutive, sous l'égide des Etats-Unis et de l'ONU, pour délimiter leur frontière maritime et lever les obstacles à la prospection d'hydrocarbures.
"La troisième session de négociations indirectes pour délimiter la frontière maritime a commencé", a indiqué l'Agence nationale d'information libanaise, l'ANI.
Un premier cycle de négociations a eu lieu le 14 octobre, suivi du deuxième mercredi qualifié de "positif" par une source proche du dossier.
Les deux parties se sont retrouvées pour le deuxième jour consécutif à Naqoura, localité du sud du Liban frontalière d'Israël, sur une base de la Finul, force de l'ONU déployée pour surveiller la frontière.
Après plusieurs années d'efforts américains en coulisse, les deux pays ont annoncé le 1er octobre le coup d'envoi de ces pourparlers qualifiés d'"historiques" par Washington.
L'annonce a été faite quelques semaines après la normalisation des relations entre Israël et deux pays du Golfe: les Émirats arabes unis et Bahreïn.
Mais le Liban insiste sur le caractère "technique" et non politique des discussions.
Le contentieux maritime entre les deux voisins concerne une zone de 860 km². Le dossier des hydrocarbures est particulièrement stratégique pour le Liban en faillite, qui mise sur la prospection pour enrayer un effondrement économique total.
En 2018, le Liban avait signé son premier contrat d'exploration pétrolière pour deux blocs offshore (4 et 9) avec un consortium emmené par le groupe français Total et incluant l'italien Eni et le russe Novotek.
Par ailleurs, la Finul mène également une médiation pour des discussions séparées sur les contentieux concernant la frontière terrestre.
Le général Stefano Del Col, commandant de la Finul, a évoqué mardi "une unique occasion de réaliser d'importants progrès sur des contentieux" concernant la frontière terrestre.