NEW YORK : L'euro avançait nettement mardi face à plusieurs devises majeures, aidé par l'hypothèse d'un relèvement plus élevé que prévu du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, au diapason de beaucoup de grandes Banques centrales.
Vers 20H20 GMT, la monnaie unique prenait 0,80% face au billet vert, à 1,0225 dollar pour un euro. Plus tôt, elle était montée jusqu'à 1,0269 dollar, pour la première fois depuis deux semaines.
Le Conseil des gouverneurs de la BCE doit évoquer la possibilité d'une hausse d'un demi-point de pourcentage de son taux directeur lors de sa réunion de jeudi, a rapporté l'agence Reuters, citant deux sources anonymes.
Officiellement, la BCE avait signalé, il y a plusieurs semaines déjà, son intention de ne procéder qu'à un relèvement d'un quart de point, le premier depuis 2011.
Mardi, les cambistes ont revu leurs prévisions et attribuaient au scénario du demi-point une probabilité de 50% environ. Une telle hausse serait une première depuis 2008.
"Un augmentation plus importante (que prévu) aiderait à mettre un plancher sous l'euro, tout en contribuant à combattre l'inflation record" qui sévit en zone euro, a estimé, dans une note, Joe Manimbo de Western Union.
Pour Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex, la rumeur d'une éventuelle surprise expose l'euro au risque "d'un décrochage en cas de déception", c'est-à-dire si les gouverneurs s'en tenaient finalement à un quart de point.
L'analyste prévient également que si, jeudi, la BCE ne donne pas de détails sur son nouvel outil destiné à éviter la fragilisation de certains pays de la zone euro, en premier lieu l'Italie, "le marché sera déçu".
Selon lui, il pourrait mettre encore davantage de pression sur l'euro et la dette de ses pays membres et faire monter leurs taux obligataires, renchérissant leurs coûts de financement.
Dans le même temps, les opérateurs commencent à remettre de nouveau en cause la perspective d'une hausse de 0,75 point de base du taux directeur de la Banque centrale américaine (Fed) lors de sa réunion des 26 et 27 juillet.
Les cambistes évaluaient ainsi mardi à près de 36% la probabilité d'un relèvement d'un point, sensiblement plus que la veille (29%), selon l'outil de modélisation de la Bourse CME, basé sur les contrats à terme.
"D'ici la fin du trimestre, la Fed pourrait relever ses taux de 1,25 point, tandis que la BCE fera 0,75 voire un point", a expliqué Marc Chandler. "L'écart de taux (entre les deux Banques centrales) sera donc toujours très important."