Le brasier repart en Gironde, «apocalypse de chaleur» lundi dans l'Ouest

Un pompier tente de maîtriser un feu de forêt près de Louchats en Gironde, dans le sud-ouest de la France, le 17 juillet 2022 (Photo, AFP).
Un pompier tente de maîtriser un feu de forêt près de Louchats en Gironde, dans le sud-ouest de la France, le 17 juillet 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 18 juillet 2022

Le brasier repart en Gironde, «apocalypse de chaleur» lundi dans l'Ouest

  • Le pic de cette 45e vague de chaleur recensée en France depuis 1947 est attendu lundi, avec des «ribambelles de records»
  • En Gironde, les feux regagnaient du terrain dans la soirée: au total, 13 000 hectares de végétation ont brûlé depuis mardi et 2 100 personnes ont été évacuées

PARIS: Le feu regagnait en intensité dimanche soir en Gironde dans une France écrasée de chaleur, où une "apocalypse de chaleur" est attendue lundi sur la façade ouest, avec 15 départements en "vigilance rouge" canicule.

Le pic de cette 45e vague de chaleur recensée en France depuis 1947 est attendu lundi, avec des "ribambelles de records", notamment en Bretagne et dans les Landes, a indiqué Météo France lors d'un point presse.

En Gironde, les feux regagnaient du terrain dans la soirée: au total, 13 000 hectares de végétation ont brûlé depuis mardi et 2 100 personnes ont été évacuées dans la commune de Cabanac-et-Villagrains, dans le secteur de Landiras, a indiqué la préfecture.

Selon les pompiers, ces nouvelles évacuations préventives portent à 16 200 le nombre de vacanciers qui ont dû plier bagages en urgence depuis mardi.

À la Teste-de-Buch, "la situation se dégrade. Le feu est arrivé à la mer et se dirige vers le sud", selon un tweet la préfecture, qui appelle à être "extrêmement prudent".

Sur les réseaux sociaux, des internautes ont publié des photos et vidéos, prises depuis la mer, de cet immense brasier "haut de 30 mètres" dévorant la plage de la Lagune, au sud de la dune du Pilat.

Trois avions supplémentaires

"De gros moyens sont en train d'être déployés sur le secteur. Le feu ne devrait toutefois pas atteindre le département des Landes car le vent devrait tourner vers l'ouest et le nord", signale le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse.

Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur annonce des renforts, avec "dès ce soir, trois avions supplémentaires" pour appuyer les six bombardiers déjà engagés, ainsi que "200 sapeurs-pompiers supplémentaires (...) avec 11 camions lourds".

Dans l'après-midi, un syndicat de pilotes de l'aviation civile avait demandé plus d'avions et de personnel disponibles: "A l'heure où je vous parle, on n'a pas les avions qu'on devrait avoir", avait affirmé Christophe Govillot, porte-parole du Syndicat national du personnel navigant de l'aéronautique civile (SNPNAC).

L'enfer n'est pas terminé sur la façade ouest, qui sera frappée lundi à la mi-journée par le pic caniculaire.

L'alerte "rouge" émise dimanche, qui recommande aux habitants des zones concernées d'observer une "vigilance absolue" face à des "phénomènes dangereux d'intensité exceptionnelle", concerne les départements suivants: Charente, Charente-Maritime, Côtes-d'Armor, Dordogne, Finistère, Gers, Gironde, Ille-et-Vilaine, Landes, Loire-Atlantique, Lot-et-Garonne, Maine-et-Loire, Morbihan, Deux-Sèvres et Vendée.

Cinquante-et-un départements sont par ailleurs en vigilance orange (ce qui signifie "soyez très vigilants") et le reste de la France - à l'exception de la Corse-du-Sud - est en jaune ("soyez attentifs").

La journée de lundi pourrait être l'une des plus chaudes jamais enregistrées en France. "Dans certaines zones du Sud-Ouest, ce sera une apocalypse de chaleur", a déclaré François Gourand, prévisionniste à Météo France.

"Il y a énormément de records attendus demain: en Bretagne, avec peut-être jusqu'à 40°C à Brest", ce qui serait un record absolu, mais aussi dans les Landes, où "la forêt landaise sera au-dessus des 42°C et peut-être jusqu'à 44°C", a déclaré le prévisionniste Olivier Proust lors du point presse.

«Nuit vraiment torride»

La nuit de lundi à mardi sera brûlante dans tous les départements en rouge: "On va avoir une nuit vraiment torride", avec des minimales ne descendant pas en-dessous de 25/26°C au plus frais de la nuit, a-t-il ajouté.

Dès mardi 06H00, la vigilance rouge devrait être levée, alors que la chaleur refluera depuis l'Atlantique vers l'Est. Mais de fortes chaleurs devraient perdurer dans le sud-est.

Sous l'effet de la chaleur, des pics de pollution sont à attendre, notamment de la Bretagne à la Provence-Alpes-Côte d'Azur, selon Prev'air, plateforme nationale de prévision de la qualité de l'air.

Partout, la chaleur aggrave les risques d'incendie: en Loire-Atlantique, un "violent feu de végétation" a débuté dimanche à Montrelais: "Le feu a brûlé 35 hectares de pinède entre l'autoroute A11 et la Loire" et "devrait être circonscrit dans la soirée", selon la préfecture. Par précaution, "quelques habitants vivant dans des hameaux proches de la zone incendiée ont été évacués".

Face à la chaleur écrasante, une seule arme: s'hydrater et limiter ses déplacements aux heures les plus chaudes, rappelle Météo-France.

Et il va falloir s'y habituer. La multiplication de ces phénomènes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.

Cette vague de chaleur touche l'ensemble de l'Europe occidentale, provoquant également des feux de forêt en Espagne ou au Portugal. Au Royaume-Uni, l'agence météorologique a émis la toute première alerte "rouge pour chaleur extrême" de l'histoire du pays.


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.