Le passage de l'humiliation: les Palestiniens soufrent des retards et des embouteillages

Les Palestiniens qui se rendent en Cisjordanie depuis et à travers la Jordanie via un passage israélien subissent de longs retards et l’engorgement (Photo fournie).
Les Palestiniens qui se rendent en Cisjordanie depuis et à travers la Jordanie via un passage israélien subissent de longs retards et l’engorgement (Photo fournie).
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Publié le Dimanche 17 juillet 2022

Le passage de l'humiliation: les Palestiniens soufrent des retards et des embouteillages

  • Près de 3,5 millions de Palestiniens voyagent de la Cisjordanie en passant par la Jordanie en un an
  • Des milliers de Palestiniens qui vivent à l'étranger et n'ont pas pu rendre visite à leur famille en Cisjordanie au cours des trois dernières années

RAMALLAH : Les Palestiniens qui se rendent en Cisjordanie depuis et à travers la Jordanie via un passage israélien subissent de longs retards et l’engorgement.

Les Palestiniens, qui n'ont pas d'aéroport, sont contraints de passer par l'aéroport international la reine Alia en Jordanie.

Près de 3,5 millions de Palestiniens voyagent de la Cisjordanie en passant par la Jordanie en un an.

Selon des sources palestiniennes, environ 7 000 passagers traversent chaque jour de la Jordanie vers la Cisjordanie et de la Cisjordanie via la Jordanie, atteignant jusqu'à 10 000 passagers par jour pendant les vacances.

Les points de passage, qui sont contrôlés par les autorités israéliennes, sont ouverts 13 heures par jour et 5 heures les vendredis et samedis, ce qui contribue à l’encombrement.

Des milliers de Palestiniens qui vivent à l'étranger et n'ont pas pu rendre visite à leur famille en Cisjordanie au cours des trois dernières années en raison des restrictions de la Covid-19 ont décidé de voyager cet été, ce qui ajoute de la pression à l’encombrement.

Les États-Unis et le Maroc ont joué un rôle de médiateur auprès d'Israël pour qu'il ouvre les points de passage 24 heures sur 24, et Israël a déclaré qu'il était d'accord mais qu'il devait préparer la logistique avant la fin du mois de septembre. Mais des sources palestiniennes ont déclaré à Arab News qu'elles n'avaient encore reçu aucune notification concernant cette possibilité.

La colère des passagers a été exprimée sur les médias sociaux.

Abou Adam Al-Khalili a écrit sur la page Facebook du pont du roi Hussein, vendredi : «Le problème du pont du roi Hossein est qu'il n'y a aucune volonté d'améliorer les déplacements des gens. Le système qui existe depuis 30 ans est le même».

Bilal Abed a écrit : «Il est maintenant 3 heures du matin, et il y a une forte congestion sur le pont du Jourdain en direction de la Cisjordanie. Pour ceux dont le voyage n'est pas obligatoire, veuillez reporter votre voyage à demain ou après-demain».

L'un des passagers attendant du côté jordanien a signalé sur Facebook que le pont, qui relie les territoires palestiniens à la Jordanie, accueillerait des passagers 24 heures sur 24, sept jours sur sept, à partir de la fin du mois de septembre. Mais, peu de temps après, Khadija Al-Ghorani a répondu : «La décision doit être immédiate et pas pour septembre car la crise de ces jours-ci est étouffante».

Une femme qui s'est identifiée comme étant Oum Moataz Mostafa a écrit samedi matin : «Nous demandons que le pont soit ouvert 24 heures sur 24 pour résoudre le problème de l’encombrement. Oh, fonctionnaires, facilitez les choses pour les voyageurs car ce sont des humains, pas des animaux. Il est plus facile de se rendre aux pôles Nord et Sud qu'en passant par le pont. Pourquoi, fonctionnaires? »

La partie jordanienne appelle le pont à son poste frontière, 2 kilomètres à l'est du Jourdain, le pont du Roi Hossein.

Les Israéliens appellent leur passage, 500 mètres à l'ouest du Jourdain, le passage Allenby.

Toutefois, les Palestiniens les appellent tous deux le passage de la Dignité, en référence à une bataille de 1968 qui a vu le premier affrontement militaire armé entre Israël et des combattants palestiniens et l'armée jordanienne. Israël avait occupé la Cisjordanie l'année précédente.

Les voyageurs en colère ont affirmé sur les médias sociaux qu'il s'agissait d'un passage de l'humiliation, et non de la dignité.

Le pont du roi Hossein est situé dans la vallée du Jourdain, à plus de 300 mètres sous le niveau de la mer.

Les températures estivales dans cette région culminent à 45 degrés Celsius. Les enfants, les personnes âgées et les malades souffrent davantage lorsqu'ils attendent pendant de longues heures sous un soleil de plomb.

Ahmed Amer, l'un des chauffeurs de service sur le pont du roi Hossein, a déclaré à Arab News qu'il avait vu plus de 2 000 passagers passer la nuit à attendre devant la porte du pont jusqu'à 7 heures du matin, son heure d'ouverture, en attendant de partir pour la Cisjordanie.

Il a ajouté que le passage VIP, où chaque passager paie entre 110 et 200 dollars (1 $ = 0,99 €) de plus pour traverser, était également bondé avec 1 600 passagers.

Amer a estimé que le nombre de passagers traversant quotidiennement vers la Cisjordanie se situait entre 5 000 et 7 000.

«Des centaines de voyageurs ont passé deux nuits à dormir devant la porte du pont, en attendant de pouvoir se rendre en Cisjordanie», a révélé Amer à Arab News, notant que la température dans cette zone a atteint 45 degrés Celsius en milieu de journée.

Il a signalé que les heures du matin étaient vraiment bondées alors que des milliers de personnes tentaient d'entrer en Cisjordanie.

Un haut fonctionnaire palestinien de l'Administration générale palestinienne des frontières et des passages a déclaré à Arab News que les points de passage palestiniens connaissaient des engorgements sans précédent en raison des vacances, du retour des pèlerins et de l'arrivée de citoyens, après une interruption de trois ans due au coronavirus.

Il a indiqué que la partie palestinienne avait fourni des efforts avec toutes les parties concernées, c'est-à-dire la Jordanie et Israël, afin d’atténuer le problème et la gravité de la crise.

Le même fonctionnaire a ajouté que les États-Unis et l'Europe souhaitaient faciliter la circulation des citoyens palestiniens aux points de passage vers et depuis la Jordanie.

Les responsables palestiniens sont conscients de la crise des passagers et essayent de la résoudre calmement avec leurs homologues jordaniens, en évitant toute déclaration médiatique qui pourrait les mettre en colère.

Un haut responsable palestinien a déclaré à Arab News que le ministre des affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Riad Malki, avait été chargé par le Premier ministre de contacter les Jordaniens pour résoudre ce problème.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Liban: un mort dans une frappe israélienne dans le sud

Des personnes inspectent un véhicule incendié qui aurait été touché par une frappe israélienne à Ghazieh, près de Sidon, le 18 avril 2025. (AFP)
Des personnes inspectent un véhicule incendié qui aurait été touché par une frappe israélienne à Ghazieh, près de Sidon, le 18 avril 2025. (AFP)
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  • Une personne a été tuée vendredi dans un nouveau raid israélien visant un véhicule près de la ville côtière de Saïda, dans le sud du Liban
  • Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après deux mois de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban

GHAZIYEH: Une personne a été tuée vendredi dans un nouveau raid israélien visant un véhicule près de la ville côtière de Saïda, dans le sud du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après deux mois de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant viser combattants et infrastructures du mouvement islamiste libanais soutenu par l'Iran.

"Le raid mené par l'ennemi israélien contre une voiture sur la route Saïda-Ghaziyeh a fait un mort", a indiqué le ministère de la Santé.

Après la frappe, le véhicule tout-terrain a pris feu, provoquant un nuage de fumée noire dans le ciel, selon un journaliste de l'AFP sur place. L'armée libanaise a bouclé la zone et les pompiers sont intervenus pour maîtriser les flammes.

La frappe n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais l'armée israélienne a affirmé avoir tué plusieurs combattants du Hezbollah parmi lesquels des "commandants" cette semaine dans le sud du pays.

Après le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque du Hamas sur le sol israélien, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, tirant des roquettes sur le territoire israélien, disant agir ainsi en soutien aux Palestiniens.

En septembre 2024, le conflit a dégénéré en guerre ouverte avec des bombardements israéliens intenses au Liban qui ont décimé la direction du Hezbollah et fait plus de 4.000 morts, selon les autorités.


Explosion au port de Beyrouth: première comparution d'un ex-ministre

Une photo montre une vue du port de Beyrouth, site d'une énorme explosion qui a dévasté la capitale libanaise trois ans plus tôt, le 22 juillet 2023. (AFP)
Une photo montre une vue du port de Beyrouth, site d'une énorme explosion qui a dévasté la capitale libanaise trois ans plus tôt, le 22 juillet 2023. (AFP)
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  • Un ancien ministre de l'Intérieur a comparu jeudi pour la première fois devant le juge libanais chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth en 2020
  • En 2021, le juge Tarek Bitar avait été contraint de suspendre son enquête sur cette explosion qui a fait plus de 220 morts et plus de 6.500 blessés en raison de pressions politiques

BEYROUTH: Un ancien ministre de l'Intérieur a comparu jeudi pour la première fois devant le juge libanais chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth en 2020, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.

En 2021, le juge Tarek Bitar avait été contraint de suspendre son enquête sur cette explosion qui a fait plus de 220 morts et plus de 6.500 blessés en raison de pressions politiques.

Une série d'actions en justice avaient en outre été intentées contre lui par des responsables politiques et fonctionnaires cités dans l'enquête, notamment l'ancien ministre de l'Intérieur, Nohad al-Machnouk, soupçonné de "négligence et manquements".

Le juge a repris en février ses investigations, après l'élection de Joseph Aoun à la présidence de la République et la nomination d'un Premier ministre réformateur, Nawaf Salam, qui se sont tous deux engagés à garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire.

Selon la source judiciaire qui a requis l'anonymat, l'interrogatoire a porté sur un rapport que M. Machnouk avait reçu le 5 avril 2014, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, concernant la "détention d’un navire dans les eaux territoriales libanaises, dont l’équipage avait demandé à être autorisé à reprendre la mer".

Le 4 août 2020, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire a dévasté des pans entiers de la capitale libanaise.

La déflagration a été provoquée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium acheminées par navire, malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.

Pointées du doigt pour négligence criminelle, les autorités libanaises, qui étaient au courant des dangers encourus, ont rejeté toute enquête internationale.

L'enquête avait notamment été suspendue après les accusations de partialité du juge proférées par le Hezbollah, désormais très affaibli par sa dernière guerre contre Israël fin 2024. Le parti qui dominait la vie politique libanaise avait demandé le renvoi de M. Bitar.

Deux juges de la direction des enquêtes de Paris sont attendus à Beyrouth à la fin du mois, pour présenter à M. Bitar les éléments recueillis par la justice française, trois ressortissants français figurant parmi les victimes, selon une source judiciaire.

Le 11 avril, deux anciens hauts responsables de la sécurité avaient également comparu pour la première fois devant M. Bitar.


Cellule terroriste: Amman partage les détails de l’enquête avec Beyrouth

Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
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  • Beyrouth ne sait pas si des citoyens libanais sont impliqués dans un groupe de fabrication de missiles
  • Les services de renseignement de l'armée arrêtent deux Palestiniens pour contrebande d'armes à la frontière libano-syrienne

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a été informé, mercredi, par le roi Abdallah de Jordanie des résultats de l'enquête sur une cellule de fabrication de missiles découverte en Jordanie. Deux membres de cette cellule avaient été envoyés au Liban pour y suivre une formation.

Selon son bureau de presse, M. Aoun a exprimé la «pleine disposition du Liban à la coordination et à la coopération» entre les deux pays et a chargé le ministre de la Justice Adel Nassar de travailler avec son homologue jordanien, en coopération avec les agences de sécurité et judiciaires, sur les enquêtes et l'échange d'informations.

Une source judiciaire a déclaré à Arab News que les services de renseignement de l'armée libanaise «suivaient de près l'affaire de la cellule terroriste et nous ne savons pas encore si des Libanais sont impliqués».

«Cette agence a demandé à la Jordanie de lui fournir des informations concernant les enquêtes, de s'appuyer sur les enquêtes libanaises et, dans le cas où une implication libanaise serait prouvée, l'affaire serait alors renvoyée à la justice libanaise», a déclaré cette personne.

Parallèlement, les services de renseignement de l'armée libanaise ont déclaré avoir arrêté deux Palestiniens dans la ville de Sidon, dans le sud du pays, pour «commerce et contrebande d'armes militaires à travers la frontière libano-syrienne, et ont saisi plusieurs armes et munitions militaires en leur possession».

Le commandement de l'armée a déclaré que les détenus faisaient l'objet d'une enquête sous la supervision du pouvoir judiciaire.

Les médias ont rapporté que les deux hommes étaient des membres de l'appareil de sécurité du mouvement Hamas à Sidon.

Aucune agence de sécurité officielle n'a confirmé l'existence d'un lien entre les arrestations et la cellule jordanienne.

Mardi, l'agence de presse jordanienne a cité des responsables des services de renseignement qui ont déclaré qu'«une série de complots visant la sécurité nationale du pays ont été déjoués et 16 personnes soupçonnées de préparer des actes de chaos et de sabotage ont été arrêtées».

Les plans prévoyaient la production de missiles à l'aide de matériaux locaux et de composants importés. Des explosifs et des armes à feu ont été découverts, ainsi qu'un missile dissimulé prêt à être utilisé.

Les 16 suspects sont soupçonnés d'avoir participé à la mise au point de drones, d'avoir recruté et formé des individus au niveau national et d'en avoir envoyé d'autres à l'étranger pour qu'ils y poursuivent leur formation.

Selon les déclarations des suspects, deux membres de la cellule – Abdallah Hicham et Muath al-Ghanem – ont été envoyés au Liban pour coordonner leurs activités avec une figure importante de l'organisation et recevoir une formation.

En décembre, l'armée libanaise a lancé un processus de désarmement des factions palestiniennes situées à l'extérieur des camps de réfugiés palestiniens. Ces factions, fidèles à l'ancien régime syrien, étaient principalement basées dans la région de la Békaa, le long de la frontière avec la Syrie, et dans la région méridionale.

Le Premier ministre Nawaf Salam a exprimé «l'entière solidarité du Liban avec la Jordanie dans la lutte contre les complots qui menacent sa sécurité et sa stabilité» et sa «volonté de coopérer avec les autorités jordaniennes en cas de besoin concernant les informations selon lesquelles certaines personnes impliquées dans ces complots ont reçu une formation au Liban», selon son bureau de presse.

Lors du lancement du projet de réhabilitation de la route de l'aéroport de Beyrouth, M. Salam a déclaré que les questions de sécurité sur la route de l'aéroport étaient «en cours d'examen avec le ministre de la Défense Michel Menassa et le ministre de l'Intérieur Ahmed Hajjar».

Au cours des dernières 48 heures, la municipalité de Beyrouth a entrepris des efforts pour retirer des rues de la capitale les drapeaux des partis et les images des politiciens et des chefs de partis, en particulier ceux qui sont associés au Hezbollah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com