WASHINGTON: Le groupe d'élus américains enquêtant sur Donald Trump tiendra jeudi une nouvelle audition à une heure de grande écoute, consacrée à ce que l'ancien président faisait pendant que ses partisans attaquaient le Congrès le 6 janvier 2021.
"Durant plusieurs heures, Donald Trump a refusé d'intervenir pour arrêter" cet assaut, a indiqué la vice-présidente de cette commission parlementaire, Liz Cheney.
"Vous entendrez que Donald Trump n'a jamais décroché son téléphone ce jour-là pour ordonner à son administration de prêter main-forte" aux forces de l'ordre, a assuré cette élue, une des rares républicaines à oser critiquer publiquement le milliardaire.
Assaut du Capitole: la Commission d'enquête exige les SMS effacés du Secret Service
La Commission parlementaire qui enquête sur l'assaut contre le Capitole en janvier 2021 a annoncé vendredi soir avoir ordonné au Secret Service, chargé notamment de la protection du président des Etats-Unis, de lui fournir d'ici mardi les SMS effacés de ses agents.
"La commission recherche les SMS pertinents (...) liés de quelque manière que ce soit aux événements du 6 janvier 2021", précise une lettre de Bennie Thompson, président de la Commission.
Il a informé le directeur du Secret Service, James Murray, dans une lettre vendredi, qu'il avait jusqu'à mardi pour remettre les SMS manquants.
Joseph Cuffari, inspecteur général du ministère de la Sécurité nationale, avait indiqué dans un courrier publié jeudi et adressé à des chefs du Congrès avoir eu des difficultés à obtenir des relevés du Secret Service remontant aux 5 et 6 janvier 2021.
"Le ministère nous a notifiés que de nombreux messages du Secret Service des Etats-Unis (USSS), des 5 et 6 janvier 2021, avaient été effacés dans le cadre d'un programme de remplacement des appareils", a écrit M. Cuffari.
Ces messages pourraient être cruciaux pour les enquêtes menées par la Chambre des représentants et par le ministère de la Justice afin de déterminer si l'ancien président républicain et ses proches conseillers ont encouragé l'assaut meurtrier contre le Capitole, pour tenter d'empêcher la certification de la victoire de son adversaire démocrate Joe Biden au scrutin de novembre 2020.
Des agents du Secret Service se trouvaient ce jour-là avec M. Trump et avec le vice-président Mike Pence, qui s'était caché dans le Capitole après l'appel de militants pro-Trump à le pendre.
Un ancien employé de la Maison Blanche a témoigné le 29 juin devant la commission d'enquête de la Chambre que M. Trump avait essayé de forcer le Secret Service à l'emmener au Congrès pour y rejoindre ses partisans.
Le Secret Service affirme jusqu'ici que les téléphones de ses agents ont été réinitialisés dans le cadre d'un programme planifié de remplacement.
Le milliardaire républicain, qui flirte ouvertement avec l'idée de se représenter à la présidentielle de 2024, dénonce avec véhémence les travaux de la commission, qualifiant mardi ses membres de "politicards" et de "voyous".
Son parti, qu'il contrôle encore d'une main de fer, a d'ores et déjà promis d'enterrer les conclusions de cette commission si les conservateurs venaient à prendre le contrôle de la Chambre des représentants lors des législatives de mi-mandat en novembre.
Le 6 janvier 2021, à l'appel de Donald Trump, des milliers d'Américains s'étaient rendus à Washington pour protester contre le résultat de l'élection présidentielle remportée par Joe Biden. Ils avaient attaqué le Congrès dans le chaos, après avoir entendu le président les inviter à "marcher vers le Capitole".
Donald Trump avait mis plus de trois heures avant de les appeler à quitter les lieux, dans une vidéo publiée sur son compte Twitter.
"Je connais votre peine, je connais votre douleur", avait-il dit à ses partisans depuis les jardins de la Maison Blanche. "Mais il faut rentrer à la maison maintenant".
Les manifestants s'étaient finalement retirés des abords du Congrès après l'instauration d'un couvre-feu, décrété par la maire de Washington