Le partenariat saoudo-américain devrait contribuer à la croissance du secteur de l’aviation

L’Arabie saoudite anticipe un triplement de la part du secteur de l’aviation dans son PIB d’ici à 2030 (Photo, Shutterstock).
L’Arabie saoudite anticipe un triplement de la part du secteur de l’aviation dans son PIB d’ici à 2030 (Photo, Shutterstock).
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Publié le Samedi 16 juillet 2022

Le partenariat saoudo-américain devrait contribuer à la croissance du secteur de l’aviation

  • La relation aérienne américano-saoudienne a atteint de nouveaux sommets lorsque Boeing est devenu membre d’un programme de collaboration industrielle saoudien
  • Le président de l’Autorité générale de l’aviation civile du Royaume, Abdelaziz al-Duailej, a confirmé lors du salon aéronautique de Dubaï en 2021 son intention de se classer en première position au Moyen-Orient dans le secteur de l'aviation

DJEDDAH: Le président américain Franklin Roosevelt a offert un Douglas DC-3 – un avion de transport bimoteur à hélices –, en cadeau au roi Abdelaziz en 1945. C’est à ce moment-là que le secteur de l’aviation civile saoudienne a vu le jour.

La compagnie aérienne du Royaume, Saudi Arabian Airlines, désormais connue sous le nom de Saudia, a été fondée en septembre 1945. Elle est entièrement détenue par le gouvernement sous la tutelle du ministère de la Défense.

Près de huit décennies plus tard, alors que le président américain Joe Biden s’apprête à visiter le pays plus tard ce mois-ci, il semble que la visite sera le début d’une infrastructure d’aviation commerciale de classe mondiale au sein du Royaume.

La visite de son prédécesseur, Donald Trump, au Royaume en 2017 était une manne pour les accords aériens entre les deux pays.

L’événement a donné naissance à des accords de défense et commerciaux pour Boeing, d’une valeur de plus de 50 milliards de dollars (1 dollar = 1 euro), qui ont renforcé encore plus le partenariat Boeing-Arabie saoudite, selon un communiqué publié par Boeing.

Parmi les accords signés figurait la vente de seize gros porteurs au transporteur Saudi Gulf basé à Dammam; le transporteur a ensuite cessé ses activités en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19.

Les accords ont été conclus lors du Saudi US CEO Forum, où le roi saoudien Salmane et Donald Trump ont rencontré des PDG, dont le président de Boeing, Dennis Muilenburg.

Saudi Arabian Airlines a été créée en septembre 1945 (Photo fournie).

«J’apprécie les efforts du roi Salmane, du président Trump et de son administration dans le soutien fourni aux fabricants américains, au moment où nous cherchons à nous développer chez nous et à travers le monde», déclare M. Muilenburg dans un communiqué lors de la visite.

Infographie Arab News
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Faire face aux vents défavorables

Boeing a une présence cruciale dans le Royaume depuis 1962, lorsque le transporteur national a reçu deux Boeing 720 à fuselage étroit, devenant ainsi la première compagnie aérienne du Moyen-Orient à exploiter des avions à réaction commerciaux.

Au fil des ans, Saudia a reçu la plupart des avions Boeing, y compris des avions VIP. Aujourd’hui, le Royaume représente environ 70% des achats d’avions d’affaires Boeing au sein du Conseil de coopération du Golfe.

La compagnie aérienne a exploité son premier avion Boeing 747 en 1977 en louant trois avions gros porteurs au transporteur national libanais Middle East Airlines.

Les vols tout-cargo de Saudia entre le Royaume et l’Europe ont favorisé l’introduction des Lockheed L-1011 et des Fairchild FH-27 américains dans la région.

La relation aérienne américano-saoudienne a atteint de nouveaux sommets lorsque Boeing est devenu membre du programme de collaboration industrielle de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah en 2019. Le programme facilite la collaboration industrielle locale et internationale.

L’administration Obama-Biden a élargi la portée de l’aviation dans la région. Par exemple, GE Aviation Services, l’un des principaux fabricants américains de moteurs à réaction et de turbopropulseurs, a signé un accord exclusif de dix ans avec Saudia pour couvrir sa flotte de moteurs CFM56-5B en 2009.

La présence de Boeing dans le Royaume a été impactante depuis 1962 (Photo, Getty Images/AFP).

Flynas, la compagnie low-cost du Royaume, utilise des moteurs GE dans ses avions A320.

«Ce moteur certifié écomagination consomme 15% de carburant en moins pendant le voyage que la plate-forme qu’il remplace», déclare GE.

Dans le cadre des efforts de localisation saoudiens, GE a annoncé que la société utiliserait ses installations, situées à l’aéroport international du roi Abdelaziz à Djeddah, pour lancer des services de révision des moteurs GE90 dans la région.

La Royal Saudi Air Force est un autre client majeur de GE Aviation. L’équipe d’exploitation des systèmes militaires de GE s’est associée à la Saudia Aerospace Engineering Industries pour garantir une capacité de révision des moteurs dans le Royaume.

Le projet comprend des capacités organiques pour le démontage, l’inspection, la réparation, l’assemblage et les essais des moteurs de la société entrepris dans les installations de Saudia Aerospace Engineering Industries à Djeddah.

En 2014, Boeing Research & Technology a ouvert un bureau à l’université des sciences et technologies du roi Abdallah pour accroître les activités académiques avec les professeurs et les entreprises résidentes intéressées par la collaboration, la recherche et le développement.

La même année, Boeing et ladite université ont lancé le Centre de soutien décisionnel à Riyad. Il sert de centre d’expérimentation entre les clients et les partenaires du Royaume, proposant des décisions d’interopérabilité plus éclairées pour les produits aérospatiaux et de défense.

En 2015, Boeing a signé un accord avec la Saudia Aerospace Engineering Industries pour créer la Saudi Rotorcraft Support Co. La société propose des services d’entretien, de réparation, de révision et d’assistance de giravions dans le Royaume.

L’administration Trump-Pence a renforcé encore plus l’espace aéronautique lorsque Boeing et le Saudi National Industrial Development ont signé un protocole d’accord pour favoriser le développement de l'industrie aérospatiale à travers le Royaume.

Le président américain Franklin Roosevelt présente le Douglas DC-3 en cadeau au roi Abdelaziz en 1945 (Photo fournie).

En janvier 2021, la Saudia Aerospace Engineering Industries, la division entretien, réparation et révision de Saudia, a signé un accord bilatéral avec le Spartan College of Aeronautics and Technology des États-Unis pour échanger des expériences de formation et doter les cadres nationaux des compétences nécessaires dans le domaine de l’entretien aéronautique.

L’accord prévoyait de fournir des consultations aux employés de la Saudia Aerospace Engineering Industries et de soutenir son école technique grâce à une expertise spécialisée et des formateurs pour améliorer les résultats de l’école.

Possibilités dans le domaine de l’aviation saoudienne

L’Arabie saoudite prévoit de tripler la contribution de son secteur de l’aviation au produit intérieur brut national, passant de 80 milliards de riyals saoudiens (21,3 milliards de dollars) en 2018 à 280 milliards de riyals saoudiens d’ici à 2030.

Le président de l’Autorité générale de l’aviation civile du Royaume, Abdelaziz al-Duailej, a confirmé lors du salon aéronautique de Dubaï en 2021 son intention de se classer en première position au Moyen-Orient dans le secteur de l’aviation.

Par la suite, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a fait part de son intention de lancer une deuxième compagnie aérienne nationale dans le cadre d’une stratégie plus large visant à transformer le Royaume en un centre logistique mondial au moment où il œuvre à diversifier son économie au-delà du pétrole.

Les médias officiels rapportent que la création d’une autre compagnie aérienne propulserait le Royaume au cinquième rang en termes de trafic aérien.

«Nous en avons entendu parler et nous serions ravis de voir nos produits au sein de n’importe quelle compagnie aérienne en Arabie saoudite», déclare à Arab News Omar Arekat, vice-président des ventes commerciales et du marketing de Boeing pour le Moyen-Orient et l’Afrique.

«Le potentiel de croissance du marché saoudien est énorme et nous travaillons avec le pays sur différentes possibilités», conclut M. Arekat.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le dessalement à grande échelle: Veolia, moteur d’innovation au Moyen-Orient

Le système modulaire breveté Barrel à l'usine de dessalement Sur à Oman. (Photo: Arab News)
Le système modulaire breveté Barrel à l'usine de dessalement Sur à Oman. (Photo: Arab News)
L'usine de dessalement de Sur est équipée des dernières avancées en technologies d’osmose inverse. (Photo: Arab News)
L'usine de dessalement de Sur est équipée des dernières avancées en technologies d’osmose inverse. (Photo: Arab News)
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  • Le dessalement n’est plus une solution de dernier recours, mais un pilier essentiel de la résilience
  • Veolia, leader mondial des technologies de l'eau, est au cœur de cette évolution

MASCATE: Dans un monde où le stress hydrique devient de plus en plus prégnant, le dessalement n’est plus une solution de dernier recours, mais un pilier essentiel de la résilience. Au cœur de cette évolution, Veolia, leader mondial des technologies de l'eau, non seulement étend son influence à travers le Golfe, mais fait également de cette région le centre névralgique de son innovation.

«Les pays du Golfe, et en particulier Oman, sont désormais notre centre mondial d'innovation en dessalement», a affirmé Estelle Brachlianoff, PDG de Veolia. «Ce que nous construisons ici représente l'excellence mondiale, soutenue par une constante évolution technologique.»

Un leader mondial en pleine expansion

Veolia contrôle actuellement 18% de la capacité installée de dessalement dans le monde, exploitant plus de 2 300 sites dans 108 pays. Son prochain grand objectif stratégique: doubler sa capacité opérationnelle, passant de 1,4 à 2,8 milliards de mètres cubes par an d’ici 2030, consolidant ainsi sa position sur un marché qui devrait dépasser les 40 000 millions de litres par jour (MLD) d’ici la fin de la décennie.

Les récentes victoires illustrent une dynamique de croissance forte: des projets comme Hassyan et Mirfa 2 aux Émirats arabes unis (2023-2024), ainsi qu’une grande installation à venir à Rabat, au Maroc. En Arabie saoudite, où les projets dépassent souvent les 500 à 600 MLD, Veolia soutient la transition vers le dessalement par membranes avec des solutions sur mesure adaptées aux échelles et aux objectifs à long terme. À travers ces mégaprojets, Veolia met en avant des technologies de pointe telles que le système modulaire breveté Barrel™, des usines alimentées par énergie solaire, et des systèmes de membranes optimisés par intelligence artificielle.

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L’usine Barka IV est la plus grande installation de dessalement d’eau de mer d’Oman et contribue à la Vision 2040 du sultanat. (Photo: Arab News)

Démystification des anciennes idées reçues sur le dessalement

Le succès de Veolia ne réside pas uniquement dans les capacités produites, mais dans la réécriture des règles du dessalement. Comme le dit Brachlianoff: «Tous les vieux mythes sur le dessalement, nous les avons brisés un par un.»

  1. Ce n'est plus énergivore: la consommation d'énergie a diminué de plus de 85% depuis le début des années 2000, grâce à des membranes de nouvelle génération et à une récupération intelligente de l'énergie.
  2. C'est plus abordable: autrefois, l'eau dessalée coûtait 5 $ par mètre cube, elle peut désormais être produite pour moins de 0,50 $, la rendant accessible même aux municipalités et industries de taille moyenne.
  3. Ce n'est pas seulement pour les villes: les solutions de Veolia servent désormais également les raffineries, les mines et même les centres de données.
  4. C'est plus propre et plus vert: de l’intégration solaire à Sur au contrôle avancé de la décharge de saumure, de nouvelles normes sont mises en place pour la gestion marine et environnementale.
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Conférence sur le dessalement avec Estelle Brachlianoff, PDG de Veolia et des experts de Veolia à Oman. (Photo : Arab News)

Oman, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis: la construction du modèle

Les initiatives de Veolia à Oman s’inscrivent dans les objectifs définis par la Vision 2040 du pays.

«Nous contribuons directement à l'objectif d'atteindre 30% d'énergie renouvelable dans le mix national», a déclaré Erwan Rouxel, PDG de Veolia Oman. Une centrale solaire alimente plus d’un tiers des besoins énergétiques de l'usine de dessalement de Sur, et des initiatives en cours de conversion de gaz de décharge en énergie soutiennent la décarbonisation générale.

Oman est également un terrain d'expérimentation pour le développement de la main-d'œuvre: 75% du personnel de Veolia Oman est constitué de nationaux. «Nos efforts d’omanisation sont cruciaux, non seulement pour la continuité des affaires, mais aussi pour créer une valeur partagée avec les communautés que nous servons», a ajouté Rouxel.

En Arabie saoudite, l'entreprise profite d’une vague de transformation. «Le pays passe du dessalement thermique au dessalement basé sur des membranes, en particulier l'osmose inverse», a expliqué Adrien de Saint Germain, PDG de la zone Technologies de l'eau chez Veolia. «Et ce ne sont pas des petits projets – certains font 500 à 600 MLD. Ce qui compte maintenant, c'est comment nous optimisons tout l'environnement autour des membranes», ajoute-t-il.

Le rôle de Veolia va au-delà de l’exécution technique. En proposant des ajustements de conception qui réduisent les coûts sans compromettre la qualité, l'entreprise a établi une relation de confiance à long terme avec ses clients du Golfe. «Ce qui rend les projets saoudiens uniques, c’est leur horizon sur plusieurs années et leur échelle. Nous pouvons planifier de manière stratégique et livrer de façon cohérente», a expliqué de Saint Germain.


L'Arabie saoudite progresse dans l'indice mondial 2025 de la propriété intellectuelle

Ces progrès sont le résultat d'une transformation complète de l'écosystème national de la propriété intellectuelle, avec notamment le renforcement des cadres juridiques et des mécanismes d'application. (Photo Fournie)
Ces progrès sont le résultat d'une transformation complète de l'écosystème national de la propriété intellectuelle, avec notamment le renforcement des cadres juridiques et des mécanismes d'application. (Photo Fournie)
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  • L'Arabie saoudite a réalisé des progrès notables dans l'indice mondial de la propriété intellectuelle 2025, avec un score en hausse de 17,5 %.
  • Ce qui la positionne parmi les économies qui progressent le plus rapidement parmi les 55 pays évalués.

RIYAD : L'Arabie saoudite a réalisé des progrès notables dans l'indice mondial de la propriété intellectuelle 2025, avec un score en hausse de 17,5 %, ce qui la positionne parmi les économies qui progressent le plus rapidement parmi les 55 pays évalués.

Selon la 13 e édition de l'indice, publiée par la Chambre de commerce des États-Unis, le Royaume se classe désormais au 40^e rang mondial, reflétant les réformes importantes menées dans le cadre de sa stratégie Vision 2030. Ces réformes visent à renforcer la protection de la propriété intellectuelle, à encourager l'innovation et à soutenir la croissance d'une économie basée sur la connaissance.

Depuis 2019, le score global de l'Arabie saoudite est passé de 36,6 % à 53,7 %, marquant une amélioration cumulée de plus de 40 % en seulement six ans.

Ces progrès découlent d'une transformation complète de l'écosystème de la propriété intellectuelle du pays, avec notamment le renforcement des cadres juridiques et des mécanismes d'application. 

Parmi les principales étapes notées dans le rapport, figurent l'extension de la protection des dessins et modèles de 10 à 15 ans, la création d'un bureau des poursuites spécialisé dans les affaires de propriété intellectuelle, ainsi que le lancement d'outils avancés d'application en ligne pour les droits d'auteur et les marques.

Ces développements soulignent la capacité institutionnelle croissante de l'Arabie saoudite et la modernisation réglementaire en cours, sous l'égide de l'Autorité saoudienne pour la propriété intellectuelle.

Le rapport a également mis en évidence des avancées significatives dans les initiatives de sensibilisation du public, la collaboration entre les agences et l'adhésion de l'Arabie saoudite à des traités internationaux clés en matière de propriété intellectuelle. Ces avancées ont permis d'aligner le cadre de la propriété intellectuelle du Royaume sur les normes mondiales. 

L'Arabie saoudite a notamment obtenu de meilleurs résultats en ce qui concerne l'application des droits, la participation aux traités internationaux et l'efficacité de son système d'application des droits d'auteur. Ces avancées renforcent l'ambition du royaume de devenir un centre régional et mondial d'innovation et de créativité.

En favorisant un environnement plus transparent et fiable en matière de propriété intellectuelle, l'Arabie saoudite attire davantage d'investissements étrangers tout en permettant aux entrepreneurs locaux de développer des idées, des produits et des technologies innovants. 

La Chambre de commerce des États-Unis a salué les efforts institutionnalisant les droits de propriété intellectuelle déployés par le Royaume, faisant de l'Arabie saoudite un modèle pour les marchés émergents.

Dans le même temps, les Émirats arabes unis ont également obtenu d'excellents résultats dans l'indice 2025, se classant au 26^e rang mondial avec un score global de 60,66 %. Les Émirats arabes unis ont été félicités pour la solidité de leurs protections en matière de brevets et de marques, pour l'application cohérente de la législation et pour leur engagement résolu en faveur de la transformation numérique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Algérie, Arabie saoudite : une dynamique de coopération globale en plein essor

Forum d'affaires algéro-saoudien. Alger (Photo Fournie)
Forum d'affaires algéro-saoudien. Alger (Photo Fournie)
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  • La relation entre l’Algérie et l’Arabie saoudite connaît une avancée remarquable, portée par une vision commune en matière de développement, d’intégration régionale et de stabilité.
  • Ces dernières années, Alger et Riyad ont multiplié les cadres de dialogue économique, sécuritaire et diplomatique, explorant de nouveaux leviers de coopération.

RIYAD : Une délégation d’hommes d’affaires saoudiens a rencontré dimanche ses homologues algériens en vue de promouvoir et de dynamiser les relations économiques entre deux pays influents sur la scène régionale arabe, africaine et internationale à l’hôtel Sheraton dans la capitale algérienne.

Organisé par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), cet événement cherche à explorer les opportunités de partenariat et d’investissement, notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’agriculture, du tourisme et du bâtiment. 

Abdullah Bin Nasser Al Bussairy, l’ambassadeur du Royaume d’Arabie saoudite en Algérie, a évoqué les relations économiques bilatérales « profondes et enracinées » entre les deux pays. Il a également invité les hommes d’affaires saoudiens à profiter des opportunités d’investissement qu’offre l’Algérie, notamment grâce aux nouvelles mesures favorisant l'investissement. 

Selon le diplomate saoudien, la valeur des échanges commerciaux entre les deux pays, qui s'élève à environ un milliard de dollars, « ne reflète pas le niveau des relations bilatérales solides ». 

Relations bilatérales

La relation entre l’Algérie et l’Arabie saoudite connaît une avancée remarquable, portée par une vision commune en matière de développement, d’intégration régionale et de stabilité. Des échanges réguliers, des projets concrets et une volonté politique affirmée contribuent à faire de ce partenariat l’un des plus solides et prometteurs de la région arabe et africaine.

Ces dernières années, Alger et Riyad ont multiplié les cadres de dialogue économique, sécuritaire et diplomatique, explorant de nouveaux leviers de coopération dans les domaines de l’énergie, de l’agro-industrie, de la finance, des infrastructures et de la logistique, mais aussi, de manière croissante, dans les technologies de pointe.

Une montée en puissance de la coopération technologique et entrepreneuriale

L’Algérie marque désormais une présence affirmée dans les grands rendez-vous économiques régionaux, témoignant ainsi d'une montée en puissance de sa coopération technologique et entrepreneuriale. En mars dernier, le pavillon national algérien lors du salon LEAP 2025 à Riyad, l’un des plus grands salons mondiaux consacrés à la technologie et à l’innovation, témoigne de cette ambition partagée.

Des startups, des incubateurs, des agences publiques et des entreprises technologiques algériennes y ont présenté des solutions concrètes dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la cybersécurité, de la santé numérique, des GreenTech et des plateformes de services intelligents. Cette participation, saluée par les milieux d’affaires régionaux, a confirmé le potentiel de créations de synergies bilatérales dans l’écosystème numérique.

L’Algérie et l’Arabie saoudite affichent une volonté claire de renforcer leurs échanges dans les domaines de la technologie, des industries créatives et de l’innovation entrepreneuriale, en favorisant les liens directs entre jeunes entreprises, institutions d’appui et fonds d’investissement.

Un carrefour stratégique entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique

La coopération économique entre l’Algérie et l’Arabie saoudite s’inscrit dans une vision géo-économique partagée, fondée sur la complémentarité et l'accès aux marchés régionaux. Grâce à sa position centrale sur la Méditerranée, à son ouverture naturelle vers le Sahel et l’Afrique subsaharienne, ainsi qu'à ses infrastructures logistiques en pleine modernisation, l’Algérie se positionne comme un carrefour régional incontournable, au carrefour des flux commerciaux entre l’Europe, le monde arabe et le continent africain.

Les investissements saoudiens, déjà présents dans des secteurs comme l’agriculture, l’énergie et la finance islamique, bénéficient désormais d’un environnement propice à l’élargissement de leur portée. Les zones industrielles intégrées, comme celle de Tamanrasset, conçues pour jouer un rôle de plateforme vers le Niger, le Mali ou encore le Nigeria, offrent de nouvelles perspectives d’implantation pour les chaînes de valeur saoudiennes.

Les pôles logistiques du Sud, notamment ceux d’Adrar et d’In Guezzam, s’insèrent dans un vaste projet de corridors transsahariens favorisant l’exportation depuis l’Algérie vers l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.

Ce potentiel est renforcé par l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), à laquelle l’Algérie a pleinement adhéré. Dans ce cadre, les produits saoudiens fabriqués ou assemblés en Algérie peuvent accéder à plus de quarante marchés africains sans droits de douane, représentant un bassin de consommation de plus de 1,4 milliard d’habitants.

Ce statut d’accès préférentiel place l’Algérie en position de levier stratégique pour les entreprises saoudiennes désireuses d’investir sur le long terme sur le continent africain, tout en sécurisant leur chaîne logistique à proximité du Golfe et de l’Europe.

Selon les dernières estimations de la Banque mondiale, l’économie africaine dans son ensemble devrait enregistrer une croissance moyenne de 3,8 % en 2025, portée par la demande énergétique, les transitions numériques et l’urbanisation rapide.

L’Algérie, de son côté, pourrait atteindre une croissance du PIB non pétrolier de 4 à 5 % par an d’ici 2027, en accélérant sa diversification économique et ses réformes structurelles. Dans cette dynamique, la coopération algéro-saoudienne constitue une opportunité concrète d’industrialisation partagée, de montée en gamme technologique et d’intégration régionale durable.

Ainsi, en unissant leurs forces autour de projets structurants, l’Algérie et l’Arabie saoudite créent les conditions d’un partenariat Sud-Sud solide, fondé sur la transformation locale, l’exportation continentale et la souveraineté économique.

Convergence diplomatique et coopération sécuritaire

La relation algéro-saoudienne repose également sur une solide convergence diplomatique et une vision sécuritaire commune, fondée sur le respect mutuel, la non-ingérence et la promotion de la stabilité régionale.

Les nombreuses consultations de haut niveau entre ministères des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi que les gestes politiques forts, en sont la preuve. Le chef d’état-major saoudien a ainsi pris part à la célébration du 1^(er) novembre 2024 à Alger, témoignant de la reconnaissance de l’histoire de l’Algérie et marquant un geste fort de fraternité militaire entre les deux pays.

Sur les questions régionales, Alger et Riyad partagent une vision stratégique similaire des enjeux de sécurité en Afrique du Nord, au Sahel, en Libye et au Soudan. Ils soutiennent des solutions fondées sur les processus politiques, la souveraineté des États et la coopération régionale inclusive, et s'opposent aux logiques de confrontation ou d'hégémonie.

Vers un partenariat global et structurant

La dynamique algéro-saoudienne s’inscrit désormais dans une perspective à long terme, où l’économie, la sécurité et la diplomatie s’articulent autour d’un objectif commun : favoriser un développement durable, souverain et pacifique dans un environnement régional en pleine mutation.

L’Algérie, acteur stabilisateur reconnu, et l’Arabie saoudite, puissance de transformation au sein du monde arabe et musulman, œuvrent de concert pour établir un partenariat équilibré, fondé sur la complémentarité, l’innovation et la confiance mutuelle.

L’Algérie et l’Arabie saoudite avancent aujourd’hui avec détermination sur une trajectoire commune, fondée sur la confiance, la complémentarité et la vision.

Depuis Alger jusqu'à Riyad, c'est une même ambition qui se dessine, celle de bâtir un avenir plus prospère, plus sûr et plus solidaire, au service de leurs peuples et de la stabilité régionale.