PARIS: La France est "très préoccupée" par l'arrestation "arbitraire" la semaine dernière de trois cinéastes iraniens, dont les réalisateurs primés Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof, a fait savoir le ministère des Affaires étrangères vendredi dans un communiqué.
Jafar Panahi, ours d'Or au festival de Berlin en 2015 pour "Taxi Téhéran", Mohammad Rasoulof, Ours d'or en 2020 avec "Le diable n'existe pas" et primé à deux reprises au festival de Cannes pour "Au revoir" et "Un homme intègre", et Mostafa Aleahmad ont été "arbitrairement arrêtés en Iran les 8 et 11 juillet derniers", selon Paris.
La France est "très préoccupée par ces arrestations ainsi que par celles d’autres personnalités iraniennes engagées pour la défense de la liberté d’expression dans leur pays", un phénomène illustrant "la détérioration inquiétante de la situation des artistes en Iran", regrette le Quai d'Orsay.
Paris, dans ce communiqué, demande la "libération immédiate de ces personnalités" et appelle les autorités iraniennes à "respecter leurs engagements internationaux", notamment celui de "garantir le plein exercice de la liberté d’expression et de création".
Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof avaient dénoncé, mi-mai, dans une lettre ouverte l'arrestation de plusieurs de leurs collègues en Iran.
M. Rasoulof, qui n'avait pu se rendre à Berlin en 2020 pour recevoir son prix, était lui-même condamné en Iran à un de prison, mais n'avait pas encore commencé à purger sa peine.
Jafar Panahi continuait jusqu'alors à faire des films en Iran malgré l'interdiction qui lui est opposée.
La répression et la censure constituent "une violation de la liberté d'expression" et "réduisent à la portion congrue la sécurité des réalisateurs", dénonçait la lettre ouverte, qui pointait la détention de deux réalisatrices de documentaires, Mina Keshavarz et Firoozeh Khosrovani, libérées ensuite sous caution.
Régulièrement sélectionnés dans les plus grands festivals internationaux, les films iraniens y remportent souvent les récompenses les plus prestigieuses.