Japon: des funérailles nationales pour Shinzo Abe cet automne

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida et des responsables prient alors qu'un corbillard transportant le corps de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe effectue une brève visite au bureau du Premier ministre après la cérémonie funéraire à Tokyo le 12 juillet 2022 (Photo, AFP).
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida et des responsables prient alors qu'un corbillard transportant le corps de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe effectue une brève visite au bureau du Premier ministre après la cérémonie funéraire à Tokyo le 12 juillet 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 14 juillet 2022

Japon: des funérailles nationales pour Shinzo Abe cet automne

  • M. Abe a dirigé le Japon pendant plus de huit ans et demi (entre 2006 et 2007 puis de fin 2012 à l'été 2020), un record national
  • Il s'agira des premières funérailles nationales pour un ancien Premier ministre japonais depuis celles de Shigeru Yoshida en 1967

TOKYO: Des funérailles nationales seront organisées cet automne au Japon en mémoire de son ancien Premier ministre Shinzo Abe, assassiné vendredi dernier à l'âge de 67 ans, a annoncé jeudi le chef du gouvernement nippon Fumio Kishida.

M. Abe a dirigé le Japon pendant plus de huit ans et demi (entre 2006 et 2007 puis de fin 2012 à l'été 2020), un record national, et a fortement marqué sa politique économique et diplomatique, a rappelé M. Kishida lors d'une conférence de presse.

"Des messages de condoléances ont afflué du Japon et de l'étranger. Au regard de cela, nous organiserons des funérailles nationales pour l'ancien Premier ministre Abe à l'automne", a-t-il déclaré.

L'événement sera aussi une manière de signifier que le "Japon ne cèdera pas face à la violence" et qu'il est "déterminé à protéger la démocratie", selon le Premier ministre.

Il s'agira des premières funérailles nationales pour un ancien Premier ministre japonais depuis celles de Shigeru Yoshida en 1967, qui avait joué un rôle clé dans la reconstruction du pays dans l'après-guerre.

Des obsèques réservées à la famille et aux proches de M. Abe se sont déjà tenues mardi dans un grand temple bouddhiste de Tokyo. Des milliers de citoyens lui ont aussi rendu hommage aux abords du temple et au passage de son cortège funéraire dans le centre de la capitale.

M. Abe a été tué par balles vendredi dernier à Nara (ouest du Japon) alors qu'il prononçait un discours électoral.

Son assassin présumé, Tetsuya Yamagami, 41 ans, a été immédiatement arrêté après l'attaque. Il a déclaré aux enquêteurs avoir visé M. Abe parce qu'il en voulait à une organisation religieuse avec laquelle l'ancien chef du gouvernement entretenait des liens, selon lui.

Selon des médias locaux, la mère de M. Yamagami aurait par le passé fait des dons importants à cette organisation, jusqu'à faire plonger sa propre famille dans de graves difficultés financières.

L'Eglise de l'Unification, un mouvement d'origine sud-coréenne également connu sous le nom de "secte Moon", a reconnu lundi que la mère de M. Yamagami comptait parmi ses fidèles, sans préciser l'ampleur de ses dons. Elle a aussi déclaré que M. Abe n'avait "jamais" été l'un de ses membres ou conseillers.

M. Kishida s'est aussi exprimé jeudi sur d'autres sujets, notamment sur l'énergie nucléaire.

Il a dit avoir demandé à ce que neuf réacteurs du pays alimentent le réseau l'hiver prochain, pour aider le Japon à éviter des pénuries d'électricité, un risque accru par sa volonté de réduire ses approvisionnements en hydrocarbures russes sur fond de conflit en Ukraine.

Le gouvernement ne peut cependant pas forcer le redémarrage de réacteurs nucléaires. M. Kishida a d'ailleurs précisé que les autorités donneraient la priorité à la "sécurité" et écouteraient les riverains des centrales.

Depuis l'instauration de normes durcies de sécurité nucléaire au Japon après la catastrophe de Fukushima en 2011, dix réacteurs ont obtenu des feux verts pour redémarrer sur 33 théoriquement opérables, mais certains d'entre eux sont en maintenance et d'autres attendent toujours des autorisations réglementaires ou locales.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Short Url
  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

Short Url
  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Short Url
  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.