Des milliers de Japonais rendent hommage à Shinzo Abe le jour de ses funérailles

Les gens regardent le corbillard transportant le corps de feu l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe alors qu'il quitte le temple Zojoji à Tokyo le 12 juillet 2022. (Photo, AFP)
Les gens regardent le corbillard transportant le corps de feu l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe alors qu'il quitte le temple Zojoji à Tokyo le 12 juillet 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 12 juillet 2022

Des milliers de Japonais rendent hommage à Shinzo Abe le jour de ses funérailles

  • De nombreux Japonais s'étaient rendus spontanément dès le matin devant le temple pour y rendre hommage au dirigeant dont la mort violente à 67 ans a bouleversé le pays
  • Plus de 1 700 messages de condoléances ont été reçus au total depuis 259 pays, territoires et organisations internationales, a annoncé mardi le ministre japonais des Affaires étrangères

TOKYO : Des milliers de personnes sont venues se recueillir mardi sur le passage du cortège funéraire de Shinzo Abe, qui a circulé devant des lieux symboliques de Tokyo après les funérailles de l'ancien Premier ministre japonais, assassiné vendredi dernier.

La cérémonie des obsèques s'est déroulée en début d'après-midi au temple bouddhiste Zojoji, dans le centre de la capitale nippone, en présence notamment de la veuve de Shinzo Abe , Akie, et du Premier ministre en exercice Fumio Kishida.

De nombreux Japonais s'étaient rendus spontanément dès le matin devant le temple pour y rendre hommage au dirigeant dont la mort violente à 67 ans a bouleversé le pays.

"Je suis choqué et en colère. Je n'arrive pas à surmonter ma tristesse, alors je suis venu déposer des fleurs et prier", a confié à l'AFP Tsukasa Yokawa, 41 ans. "Je le respectais vraiment. C'était un grand Premier ministre qui a fait beaucoup pour accroître la présence du Japon dans le monde".

Des hommages publics devaient avoir lieu à une date ultérieure à Tokyo et dans le département de Yamaguchi (sud-ouest), dont M. Abe était l'un des députés au Parlement.

«Acte terroriste»

Après la cérémonie, le cortège funéraire a quitté le temple pour passer devant des institutions politiques où M. Abe a officié au cours de sa carrière: le Parlement, le bureau du Premier ministre et le siège du Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste) au pouvoir.

Devant chaque bâtiment, des ministres, des responsables et des employés se sont inclinés, les mains jointes, au passage du corbillard.

Assise à l'avant du véhicule noir, Mme Abe tenait devant elle la tablette de bois où était inscrit le nom posthume de son époux selon la tradition bouddhiste.

Le ministre de la Défense nippon Nobuo Kishi, frère de M. Abe, a qualifié mardi l'attaque d'"acte terroriste". "J'ai perdu mon frère, et le Japon a perdu un leader irremplaçable", a-t-il déclaré sur Twitter, ajoutant: "Mon frère aimait le Japon et risquait sa vie pour la politique et pour protéger cette nation".

Plus de 2 000 personnes avaient déjà participé lundi à une veillée mortuaire dans le même temple tokyoïte, dont M. Kishida, un représentant de l'empereur Naruhito, des figures du monde politique et économique japonais ainsi que des responsables et diplomates étrangers, dont la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, actuellement en tournée en Asie.

Le vice-président de Taïwan a effectué une visite privée à Tokyo pour l'occasion, à laquelle la Chine a vivement réagi, accusant Taïwan d'utiliser l'événement comme "une opportunité de manipulation politique".

Plus de 1 700 messages de condoléances ont été reçus au total depuis 259 pays, territoires et organisations internationales, a annoncé mardi le ministre japonais des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi.

Selon des médias locaux, M. Abe recevra à titre posthume le Grand collier de l'ordre suprême du Chrysanthème, la plus prestigieuse décoration dans l'Archipel.

Il avait été attaqué à l'arme à feu vendredi alors qu'il participait à un meeting électoral à Nara (ouest du Japon) en vue des élections sénatoriales de dimanche, à l'issue desquelles le Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste au pouvoir), auquel M. Abe appartenait, a remporté une confortable victoire.

Tetsuya Yamagami, son assassin présumé et immédiatement arrêté après l'attaque, est un ancien membre de la Force maritime d'autodéfense, la marine japonaise.

Selon des sources policières citées par des médias locaux, cet homme de 41 ans aurait regardé sur YouTube des vidéos montrant comment fabriquer une arme à feu artisanale comme celle utilisée pour l'attaque.

Secte Moon

Le suspect a expliqué avoir délibérément visé M. Abe parce qu'il en voulait à une organisation à laquelle il le pensait affilié.

Des médias nippons avaient rapidement affirmé qu'il s'agissait d'une organisation religieuse à laquelle la mère de Mme Yamagami aurait versé des dons importants, mettant leur famille en grande difficulté financière.

L'Eglise de l'Unification, un culte d'origine sud-coréenne également connu sous le nom de "secte Moon", a confirmé lundi que la mère du suspect faisait partie de ses fidèles mais a assuré que M. Abe n'était ni un membre ni un conseiller de son organisation.

M. Abe détenait le record de longévité au poste de Premier ministre au Japon, qu'il a occupé en 2006-2007, puis de nouveau de fin 2012 à l'été 2020.

A la fois nationaliste et pragmatique, il a marqué les esprits avec sa politique économique audacieuse surnommée les "Abenomics", combinant des relances budgétaires massives avec une politique monétaire ultra-accommodante, pour un bilan toutefois contrasté.

Il prônait aussi un Japon décomplexé de son passé militariste et rêvait de réviser la Constitution pacifiste japonaise de 1947, écrite par les occupants américains et jamais amendée depuis.

Il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé, mais était resté très influent au sein du PLD qu'il avait longtemps dirigé.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.