La Tunisie, une destination de choix pour les investissements étrangers?

Dans son allocation d’ouverture, Najla Bouden, chef du gouvernement, a affirmé: «Il y a aujourd’hui en Tunisie un climat d’affaires stimulant grâce à la consécration du principe de liberté d’investissement et de l’accès au marché.» (AFP).
Dans son allocation d’ouverture, Najla Bouden, chef du gouvernement, a affirmé: «Il y a aujourd’hui en Tunisie un climat d’affaires stimulant grâce à la consécration du principe de liberté d’investissement et de l’accès au marché.» (AFP).
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Publié le Mercredi 13 juillet 2022

La Tunisie, une destination de choix pour les investissements étrangers?

  • «Il y a aujourd’hui en Tunisie un climat d’affaires stimulant grâce à la consécration du principe de liberté d’investissement et de l’accès au marché», souligne Najla Bouden
  • Malgré les privatisations, le pays du Jasmin compte encore près de cent dix entreprises publiques

TUNIS: La Tunisie est malade, mais elle tente de se soigner – du moins dans le domaine de l’investissement. C’est en substance ce message que les dirigeants tunisiens ont voulu envoyer à la communauté des investisseurs internationaux à l’occasion du Tunisia Investment Forum (TIF), qui s’est déroulé à Tunis à la fin de juin 2020. Dans son allocation d’ouverture, Najla Bouden, chef du gouvernement, a affirmé: «Il y a aujourd’hui en Tunisie un climat d’affaires stimulant grâce à la consécration du principe de liberté d’investissement et de l’accès au marché.» 

Mais elle reconnaît aussitôt que, «malgré ces acquis […], les indicateurs de l’investissement demeurent en deçà des capacités et des possibilités offertes à la Tunisie et de ce à quoi nous aspirons». Et, même si elle ne reconnaît pas clairement que les investissements, tunisiens comme étrangers, sont en baisse depuis des années, elle a le courage d’identifier les causes de ce mal. 

Ces dernières vont des ratés de la phase de transition politique à une législation bancaire désuète et non conforme aux standards internationaux, en passant par le «retard dans la mise en œuvre de réformes, les complexités administratives, le difficile accès au financement et l’instabilité du système fiscal». 

La stratégie de relance de l’investissement esquissée par Najla Bouden a été détaillée par le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Saïed. Elle s’articule autour de trois axes: Vision Tunisie 2035, Plan de développement 2023-2025 et Programme national des réformes. Elle prévoit en particulier, en plus du rétablissement d’une cellule d’écoute et d’accompagnement des investisseurs – démantelée il y a quelques années –, la mise en œuvre de 220 mesures destinées à améliorer le climat des affaires. Il s’agit, entre autres, de la révision du Code des changes, d’une réforme de la fiscalité destinée à baisser les taux et de l’élaboration d’un cadre réglementaire pour la logistique. 

Se félicitant du «diagnostic franc» de Najla Bouden, le Tunisien Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour la région Mena, a déclaré que son institution et que ses partenaires s’alignaient «derrière toute stratégie visant à ouvrir davantage l’économie». Mais il a clairement signifié que les dispositions annoncées n’étaient pas suffisantes.  

Selon lui, les autorités tunisiennes doivent prendre d’autres mesures afin que «l’investisseur tunisien ou étranger se sente chez lui» en Tunisie. 

Il semble avant tout nécessaire de revoir le rôle de l’État dans l’économie. Ce dernier doit, pour M. Belhaj, «être un régulateur». 

Malgré les privatisations, le pays du Jasmin compte encore près de 110 entreprises publiques. «Nous ne poussons pas à la privatisation à tout prix, mais il faut exposer l’entreprise publique à la concurrence du secteur privé. S’il s’avère qu’elle est compétitive, qu’elle reste, sinon, il faut trouver une solution», préconise M. Belhaj.  

Ensuite, le pays doit devenir plus transparent aux niveaux de la prise de décision et de la gouvernance. «L’absence de décision est le premier repoussoir pour l’investisseur. La décision doit être prise rapidement. Si elle n’est pas bonne, il faut en prendre une autre», conseille le représentant de la Banque mondiale pour la région Mena. De même, il faut disposer d’un système de gouvernance qui permette «la prévisibilité des décisions». 

Enfin, «il est essentiel de réfléchir à une justice commerciale compétente», car «ce n’est pas une bonne chose qu’un juge ait à traiter dans la même séance des cas de divorce, de vol et de litige commercial», observe M. Belhaj.  


Dans Gaza affamée, des Palestiniens se rabattent sur la viande de tortue

(Photo AFP)
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  • Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
  • « La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

KHAN YOUNES, TERROIRES PALESTINIENS : Dans une bande de Gaza où les protéines sont rares, certains se résignent à manger des tortues marines.

« Les enfants étaient réticents, on leur a dit que c'était aussi délicieux que du veau », explique Majida Qanan, qui surveille les morceaux de viande rouge mijotant sur un feu de bois.

« Certains en ont mangé, d'autres pas. »

Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Depuis 18 mois de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le territoire et ses 2,4 millions d'habitants se trouvent dans une situation humanitaire critique.

« La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

Depuis le 2 mars, Israël bloque toute livraison humanitaire, accusant le Hamas de détourner l'aide. Le mouvement palestinien dément ces accusations et accuse en retour Israël d'utiliser « la famine comme arme de guerre ».

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la bande de Gaza est aujourd'hui probablement plongée dans « la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

En juin dernier, les acteurs du secteur humanitaire avaient évoqué des Palestiniens si démunis qu'ils en étaient parfois réduits à se nourrir d'aliments pour animaux ou d'herbe, et à boire l'eau des égouts.

Entretemps, une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, a permis d'augmenter les livraisons humanitaires, jusqu'au nouveau blocage israélien du 18 mars, suivi de la reprise de ses opérations militaires.

Les tortues, elles, sont tuées selon les rites halal, c'est-à-dire conformément aux préceptes de la religion musulmane, affirme Abdul Halim Qanan.

« S'il n'y avait pas de famine, on n'en mangerait pas, mais il faut bien compenser le manque de protéines avec quelque chose ».


Le président syrien reçoit un membre républicain du Congrès américain

Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
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  • En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions
  • C'est la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

DAMAS : Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Peu après l'arrivée d'Ahmed Chareh, Washington avait annoncé ne plus proposer de récompense pour son arrestation, après avoir reçu des « messages positifs » lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas après l'éviction de M. Assad.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Toutefois, certains pays souhaitent attendre de voir si les nouvelles autorités vont respecter les droits humains. 

En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions tant que des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme » n'auront pas été constatés.

Les sanctions économiques ont un impact lourd sur le pays, où 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Une délégation ministérielle syrienne et le gouverneur de la Banque centrale doivent participer à des réunions avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à Washington la semaine prochaine, ont récemment indiqué deux sources proches des participants.

La visite des deux élus américains intervient alors que les États-Unis ont annoncé le retrait prochain d'environ un millier de soldats américains déployés en Syrie pour lutter contre les jihadistes.

Washington a également mis en garde le même jour contre le risque d'attaques « imminentes » en Syrie, selon un message diffusé sur le site de l'ambassade américaine, fermée depuis 2012.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.