PARIS: Paris "espère" que la réunion quadripartite portant sur les exportations de céréales ukrainiennes prévue pour mercredi en Turquie débouche sur des avancées mais reste "prudente" au vu de l'attitude observée jusqu'à présent par Moscou, a déclaré mardi la cheffe de la diplomatie française.
Des délégations russe et ukrainienne ainsi que des représentants de l'ONU doivent se rencontrer mercredi en Turquie pour discuter de l'épineuse question de la reprise, par la mer Noire, de ces exportations bloquées en raison de l'offensive militaire russe en cours en Ukraine.
Cette rencontre, annoncée mardi par le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, puis confirmée par Moscou et Kiev, intervient dans un contexte de hausse mondiale des prix des denrées alimentaires, due en partie à l'invasion russe déclenchée le 24 février.
"Nous sommes mobilisés et soutenons les efforts engagés par le secrétaire général des Nations unies pour permettre l’exportation des céréales d’Ukraine par la voie maritime", a déclaré Catherine Colonna mardi soir devant la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
"Nous constatons que les semaines passent sans que des progrès soient manifestes", a ajouté la ministre des Affaires étrangères. "Je veux espérer que la réunion qui est annoncée demain en Turquie sous l’égide des Nations unies, des deux parties Ukraine et Russie, avec l’aide de la Turquie, permette des résultats".
"Mais nous avons vu depuis quelques semaines que la Russie demandait conditions sur conditions à une telle réunion donc je reste prudente", a poursuivi Mme Colonna.
L'Ukraine, un des principaux exportateurs mondiaux de blé, entre autres denrées agricoles, a vu les exportations de sa production stoppées par l'offensive militaire de Moscou.
Environ 20 millions de tonnes de céréales provenant de la récolte de l'année dernière sont ainsi bloquées dans les ports ukrainiens sur la mer Noire par des bâtiments de guerre russes, tandis que des mines placées par Kiev posent également problème.