L'euro atteint la parité avec le dollar, une première depuis 2002

Evolution du cours de l'euro face au dollar, à son plus bas niveau depuis 2017. (AFP).
Evolution du cours de l'euro face au dollar, à son plus bas niveau depuis 2017. (AFP).
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Publié le Mardi 12 juillet 2022

L'euro atteint la parité avec le dollar, une première depuis 2002

  • Les investisseurs privilégiaient le billet vert qui a gagné près de 14% depuis le début de l'année et s'est brièvement échangé à un dollar pour un euro, un sommet depuis décembre 2002
  • Le marché s'inquiète d'une crise énergétique majeure sur le Vieux continent, doutant du rétablissement par la Russie des flux de gaz après une interruption pour maintenance sur le gazoduc Nord Stream 1

LONDRES : L'euro est tombé mardi à un dollar, seuil qui n'avait pas été atteint depuis l'année de sa mise en circulation il y a deux décennies, plombé par le risque d'une coupure des approvisionnements russes en gaz pour l'Union européenne.

Les investisseurs privilégiaient le billet vert qui a gagné près de 14% depuis le début de l'année et s'est brièvement échangé à un dollar pour un euro, un sommet depuis décembre 2002, quand les interrogations sur la toute nouvelle monnaie unique pesaient sur son cours.

Le marché s'inquiète d'une crise énergétique majeure sur le Vieux continent, doutant du rétablissement par la Russie des flux de gaz après une interruption pour maintenance sur le gazoduc Nord Stream 1. Cette situation accentue les craintes de récession en Europe.

L'énergie en provenance de Russie "est au cœur de la tourmente en Europe" et l'annonce par le Canada samedi qu'il restituerait à l'Allemagne des turbines destinées au gazoduc Nord Stream pour atténuer la crise énergétique avec la Russie "est sans impact positif", commente Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

Lundi, le géant russe de l'énergie Gazprom a entamé dix jours de maintenance sur le gazoduc Nord Stream 1. L'Allemagne et d'autres pays européens attendent de voir si la livraison de gaz sera rétablie.

"La question clé est de savoir si le gaz reviendra après le 21 juillet. Les marchés semblent avoir déjà pris leur décision", note M. Halley.

Pour Mark Haefele, analyste chez UBS, un arrêt des livraisons russes de gaz en Europe "causerait une récession dans toute la zone euro avec trois trimestres consécutifs de contraction de l'économie".

La Banque centrale européenne (BCE) aura donc du mal à resserrer sa politique monétaire pour lutter contre l'inflation galopante sans aggraver la situation économique.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a plus de marge de manœuvre pour poursuivre ses hausses des taux, les chiffres de l'emploi publiés vendredi ayant montré que l'économie des Etats-Unis résiste pour l'instant mieux.

Valeurs refuges recherchées

La dégringolade de l'euro pourrait encore se poursuivre.

Mercredi, les données sur l'inflation en France, en Allemagne et aux Etats-Unis pourraient nourrir les inquiétudes des investisseurs sur une divergence des économies des deux côtés de l'Atlantique.

"Si l'inflation américaine est plus forte que le marché ne le prévoit, cela pourrait profiter au dollar", les investisseurs pariant que la Fed va devoir agir encore plus vite pour remonter ses taux, estime Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.

L'euro est très légèrement remonté après avoir atteint un dollar, et s'échangeait vers 10H10 GMT pour 1,0024 dollar.

"Les investisseurs peinent à franchir le cap symbolique de la parité" et à faire tomber l'euro sous ce niveau, estime Walid Koudmani, analyste chez XTB.

"Ce rythme lent prouve qu'il s'agit d'un mouvement dans la durée de vente de l'euro et d'achat du dollar, et pas une manipulation du marché", ajoute M. Razaqzada.

L'euro est également en difficulté face au franc suisse, également une valeur refuge: il a reculé à 0,9836 franc suisse, un plus bas depuis 2015.

Et le dollar brille aussi face aux autres monnaies considérées comme vulnérables au risque: la livre sterling a plongé jusqu'à 1,1807 dollar, un niveau plus atteint depuis mars 2020, quand le début de la pandémie de Covid-19 en Europe, en pleines négociations sur le Brexit, avait fait reculer la devise britannique à son plus bas niveau depuis 1985.


Russie: la Banque centrale maintient son taux directeur à 16% sur fond d'inflation élevée

Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
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  • Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%
  • Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux

MOSCOU: La Banque centrale russe (BCR) a annoncé vendredi maintenir une nouvelle fois son taux directeur à 16% pour tenter de limiter l'inflation, tirée notamment par l'explosion du budget fédéral, le président Vladimir Poutine ayant appelé la veille à rester "prudent".

Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%, dans le but d'enrayer l'inflation qui plombe le pouvoir d'achat des Russes.

La Banque centrale russe a donc estimé qu'il était encore prématuré de l'abaisser, la hausse des prix ayant officiellement atteint 7,8% au 22 avril, bien au-delà de la cible des 4% des autorités.

"Les pressions inflationnistes actuelles s'atténuent progressivement, mais restent élevées", a dit noter la BCR dans un communiqué.

"En raison de la demande intérieure toujours élevée, qui dépasse (...) l'offre, l'inflation reviendra vers l'objectif un peu plus lentement que ce qu'avait prévu la BCR en février", a-t-elle souligné.

La baisse de l'inflation étant "trop lente" aux yeux de la cheffe de l'institution monétaire Elvira Nabioullina, "nous n'excluons pas de maintenir le taux directeur actuel jusqu'à la fin de l'année", a-t-elle prévenu en conférence de presse.

Or, de nombreux entrepreneurs se sont plaints ces dernières semaines du coût important des investissements en conséquence des taux élevés.

Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux.

"La menace de l'inflation (...) pèse toujours sur nous", avait-il mis en garde, au moment où l'explosion des dépenses fédérales, tirées par les commandes militaires pour le front, a accéléré la spirale inflationniste.

Face aux représentants des entreprises, le président russe a notamment cité l'exemple de la Turquie qui, malgré un taux directeur actuellement à 50%, n'arrive pas à endiguer l'envolée des prix.

"Si nous allons dans l'autre sens (en baissant le taux directeur, NDLR), nous risquons de nous retrouver dans une situation semblable à celle de certains pays voisins, où l'inflation est à deux chiffres (...) Ceux-ci ont franchi une sorte de seuil et ne peuvent plus y faire face", a mis en garde M. Poutine.

Les perspectives pour l'économie russe sont toutefois meilleures depuis désormais plusieurs mois, ce que le FMI a confirmé mi-avril, l'institution tablant désormais sur une croissance dans le pays de 3,2% en 2024.

La flambée des prix reste l'une des principales préoccupations de la population russe, dont le pouvoir d'achat est plombé par l'effet des nombreuses sanctions occidentales et en raison de l'affaiblissement du rouble par rapport au dollar et à l'euro.

 

 


Partenariat mondial entre Aramco et la Fifa

Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie. (Photo fournie)
Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie. (Photo fournie)
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  • L’accord s’appuie sur un engagement commun en faveur de l’innovation et du développement
  • Il combinera la portée mondiale du football avec l’Histoire d’Aramco en matière de défense de l’innovation et d’engagement communautaire

RIYAD: Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie.

Aramco, l’une des principales sociétés intégrées d’énergie et de produits chimiques au monde, recevra des droits de parrainage pour plusieurs événements, notamment la Coupe du monde de la Fifa 2026 et la Coupe du monde féminine de la Fifa 2027, selon l’accord, qui restera en vigueur jusqu’à fin 2027.

L’accord s’appuie également sur un engagement commun en faveur de l’innovation et du développement et il combinera la portée mondiale du football avec l’Histoire d’Aramco en matière de défense de l’innovation et d’engagement communautaire.

Le président de la Fifa, Gianni Infantino, a déclaré que l’entité était «ravie» d’accueillir Aramco dans sa famille de partenaires mondiaux.

«Ce partenariat aidera la Fifa à organiser ses tournois phares au cours des quatre prochaines années et, comme c’est le cas pour tous nos accords commerciaux, il nous permettra d’apporter un soutien accru à nos deux cent onze associations membres de la Fifa à travers le monde», poursuit-il.

Aramco a une longue expérience en matière de soutien à des événements d’envergure mondiale, mais également de développement d’initiatives sportives communautaires, selon M. Infantino, qui ajoute que la Fifa se réjouit de collaborer avec Aramco sur divers projets au cours des années à venir.

«Grâce à ce partenariat avec la Fifa, nous souhaitons contribuer au développement du football et exploiter le pouvoir du sport pour avoir un impact dans le monde entier», déclare Amin Nasser, PDG d’Aramco.

Ce partenariat reflète l’ambition d’Aramco de favoriser l'épanouissement de communautés dynamiques et il élargit le soutien de l’entreprise au sport en tant que plate-forme de croissance, poursuit-il.

Grâce à ce partenariat, Aramco et la Fifa exploiteront le pouvoir du football pour créer des initiatives sociales décisives à travers le monde.

Aramco travaillera également avec la Fifa pour stimuler l’innovation, en identifiant les possibilités de déployer son expertise et ses technologies dans l’organisation de tournois de football à l’échelle mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre, y compris sur le cloud

Le groupe informatique américain Microsoft a signé sur les trois premiers mois de l'année des résultats supérieurs aux prévisions du marché. (AFP)
Le groupe informatique américain Microsoft a signé sur les trois premiers mois de l'année des résultats supérieurs aux prévisions du marché. (AFP)
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  • La division Intelligent Cloud, qui réunit les activités de centres de données, serveurs et logiciels utilisables à distance, a vu son chiffre d'affaires bondir de 26%
  • «La voie vers la monétisation de l'IA est la plus claire pour Microsoft», en comparaison avec ses grands rivaux Alphabet, Meta ou Amazon, a réagi Sophie Lund-Yates

NEW YORK: Le groupe informatique américain Microsoft a signé sur les trois premiers mois de l'année des résultats supérieurs aux prévisions du marché, y compris sur l'activité clef de l'informatique à distance (cloud), dont l'importance a été renforcée par l'émergence de l'intelligence artificielle.

Le bénéfice net ressort en hausse de 20%, à 21,9 milliards de dollars, et à 2,94 dollars rapporté par action, indicateur de référence à Wall Street, soit au-dessus des 2,82 dollars qu'attendaient en moyenne les analystes.

La société de Redmond (Etat du Washington) a profité du dynamisme du cloud, scruté par les investisseurs qui s'inquiètent d'un possible ralentissement, alors que Meta a publié, mercredi, une prévision jugée décevante pour le trimestre en cours.

La division Intelligent Cloud, qui réunit les activités de centres de données, serveurs et logiciels utilisables à distance, a vu son chiffre d'affaires bondir de 26%, le rythme le plus rapide depuis deux ans.

Cette branche pèse désormais quelque 43% des revenus de Microsoft, qui s'éloigne chaque jour un peu plus de son modèle historique, qui reposait uniquement sur le système d'exploitation Windows et sa suite logicielle.

"La voie vers la monétisation de l'IA est la plus claire pour Microsoft", en comparaison avec ses grands rivaux Alphabet, Meta ou Amazon, a réagi Sophie Lund-Yates, d'Hargreaves Lansdown, dans une note,

"Le groupe retire déjà les dividendes de ses milliards d'investissement dans des technologies telles que ChatGPT et Dall-E qui offrent une capacité de création et une utilisation hyper-personnalisée" aux usagers des produits Microsoft, a ajouté Jeremy Goldman, du cabinet eMarketer.

Ce dernier a ainsi capitalisé sur son investissement dans OpenAI, dont l'interface d'IA générative ChatGPT a bousculé le monde de l'informatique, fin 2022, et qu'il a intégré dans beaucoup de ses produits et services.

Microsoft a aussi généré de la croissance dans ses deux autres divisions majeures, les services aux professionnels (+12%) et l'informatique personnelle (+17%), qui comprend Windows, les appareils et la console XBox.

Les ventes de contenus et services liés à cette dernière se sont envolés (+62%), grâce à l'intégration de l'éditeur de jeux vidéos Activision Blizzard.

Au total, le chiffre d'affaires se monte à 61,9 milliards de dollars, en progression de 17% sur un an.

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l'action Microsoft gagnait près de 5%.