PARIS : L'enseigne de prêt-à-porter masculin Celio, qui avait été placée en procédure de sauvegarde fin juin, prévoit la « fermeture de 102 magasins en succursales et la suppression de 383 postes » dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) présenté mercredi aux représentants des salariés.
« 344 emplois en magasin et 39 dans les fonctions support » sont concernés, selon un communiqué de la direction précisant que la consultation du CSE « s'étendra jusqu'au premier trimestre 2021 » et que les magasins resteront ouverts « pour la période de Noël, à l'exception de quelques uns dont les baux arrivent à échéance ».
Dans ce texte, la direction « s'engage à mettre tout en œuvre pour proposer des solutions favorisant le repositionnement des salariés concernés, grâce à des mesures de reclassement interne et à un accompagnement personnalisé pour la construction de projets professionnels externes ».
L'enseigne fondée en 1978 compte à l'heure actuelle 1.500 magasins dans 46 pays, dont 478 magasins en France, et 4.200 collaborateurs dans le monde, dont 2.416 en France au 1er octobre 2020. « Une partie de ce réseau est source de pertes financières importantes en raison de la baisse de rentabilité de certains magasins », explique Celio.
« Nous allons dans les mois à venir accélérer notre transformation », indique Gaëlle de la Fosse, présidente du groupe. La direction prépare en effet un plan de « sortie de sauvegarde » qui doit être présenté au premier trimestre 2021.
Celio n'est pas la seule enseigne de prêt-à-porter à faire les frais de la crise du Covid-19, puisque La Halle, André, Naf Naf ou Camaïeu ont tous perdu des salariés. Récemment, le géant américain Gap a annoncé envisager de fermer l'ensemble de ses magasins en Europe, d'ici à juin 2021.
Les deux précédentes années avaient déjà été marquées en France par les manifestations des gilets jaunes et par les mobilisations sociales contre la réforme des retraites, qui ont affecté de nombreux commerces.
En outre, le marché de la mode est « structurellement en difficulté » et « a perdu 17% de sa valeur sur les dix dernières années », selon Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce, qui rassemble l'Union du grand commerce de centre-ville, la Fédération des enseignes de l'habillement et celle des enseignes de la chaussure.
Cette Alliance a averti, dans un communiqué mardi soir, qu'un reconfinement « aurait des conséquences dramatiques pour le commerce à l'approche de la période des fêtes de fin d'année », période « essentielle » qui « représente plus de 20% du chiffre d'affaires annuel des enseignes de mode », note Yohann Petiot.