PARIS: La patronne des députés Rassemblement national Marine Le Pen a estimé dimanche sur BFMTV qu'Emmanuel Macron avait "acheté son élection" grâce au "quoi qu'il en coûte" durant l'épidémie de Covid-19 et qu'il y mettait fin malgré l'inflation.
"Emmanuel Macron a acheté son élection par le quoi qu’il en coûte et aujourd’hui il dit 'maintenant que je suis élu, on va couper les robinets'", a jugé la finaliste de la présidentielle.
Elle réagissait à une déclaration de Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, dans Le Parisien samedi: "nous sommes passés du quoi qu'il en coûte à combien ça coûte".
"M. Attal est là pour habituer les Français à ce que les mesures d'aide au pouvoir d'achat s'arrêtent", a-t-elle tancé.
Expulsion des étrangers ayant commis des actes graves: «100 fois oui» pour Le Pen
Marine Le Pen a dit dimanche sur BFMTV sa totale adhésion à la proposition du ministre de l'Intérieur d'expulser "tout étranger" qui "a commis des actes graves".
"S'il veut expulser les étrangers coupables de crimes et de délits c’est 100 fois oui", a affirmé la cheffe de file des députés Rassemblement national.
Dans un entretien au journal Le Monde samedi, M. Darmanin avait dit vouloir "permettre l'expulsion de tout étranger reconnu coupable d'un acte grave par la justice, quelle que soit sa condition de présence sur le territoire national".
Aujourd'hui, la loi fixe des conditions pour empêcher l'expulsion d'étrangers, notamment une arrivée sur le territoire avant l'âge de 13 ans, une disposition que le ministre souhaite faire sauter.
Cette mesure doit être intégrée à la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), "présentée à la rentrée", selon le ministre.
"Ça fait partie des éléments qui montrent qu'une parole des Français a été entendue pendant la campagne législative", a plaidé Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, dans l'émission le Grand Jury, sur RTL-LCI-Le Figaro dimanche.
Une proposition qui "doit pouvoir rassembler au-delà de notre seule majorité", selon lui, car "la sécurité n'est pas l'apanage de la droite".
M. Darmanin s'est d'ores et déjà dit prêt à discuter de la Lopmi "avec les LR, les centristes et même une partie de la gauche", mais excluant le Rassemblement national et La France insoumise, formations qu'il a qualifiées "d'ennemies" sur le plateau de RMC/BFMTV mardi.
"Je les respecte en tant que parlementaires" avait-il précisé, "mais nous n'avons pas à discuter, à négocier avec le RN ou La France Insoumise".
"Cela fait sortir M. Darmanin des règles communément admises de la République", a réagi Marine Le Pen dimanche. "Les députés RN ne sont pas tombés du ciel, ils ont été élus par des millions de Français", a-t-elle poursuivi. "La République est fondée sur le respect de la démocratie."
De son côté, la députée insoumise Clémentine Autain a dénoncé sur Twitter l'idée d'expulser "tout étranger" qui "a commis des actes graves" comme une mesure qui "parl(e) aux tripes de l'extrême-droite".
Interrogée sur ce thème, la députée RN du Pas-de-Calais a évoqué la ristourne "provisoire" des 18 centimes à la pompe, quand elle propose "des mesures structurelles".
Parmi celles-ci, une "TVA à 0% sur un panier de 100 produits de première nécessité" ou encore la baisse de la TVA de "20 à 5,5%" sur le "carburant, le fioul et l'électricité", qu'elle veut financer par une "taxe sur les super-profits".
"Nous avons déposé un amendement en commission des Finances sur ce sujet", a-t-elle indiqué, alors que les députés vont examiner cette semaine dans diverses commissions le projet de loi sur le pouvoir d'achat, avant son passage dans l'hémicycle à compter du 18 juillet.
Marine Le Pen a par ailleurs déclaré que les députés RN voteraient en faveur d'une défiscalisation plus poussée des heures supplémentaires, mesure à laquelle le ministre de l’Économie s'est dit ouvert.