Emmanuel Macron «a acheté son élection», estime Marine Le Pen

Marine Le Pen a dit dimanche sur BFMTV sa totale adhésion à la proposition du ministre de l'Intérieur d'expulser «tout étranger» qui « a commis des actes graves». (Photo, AFP)
Marine Le Pen a dit dimanche sur BFMTV sa totale adhésion à la proposition du ministre de l'Intérieur d'expulser «tout étranger» qui « a commis des actes graves». (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 10 juillet 2022

Emmanuel Macron «a acheté son élection», estime Marine Le Pen

  • Selon Le Pen, Emmanuel Macron avait «acheté son élection» grâce au «quoi qu'il en coûte» durant l'épidémie de Covid-19 et qu'il y mettait fin malgré l'inflation
  • «Aujourd’hui il dit 'maintenant que je suis élu, on va couper les robinets'», a jugé la finaliste de la présidentielle

PARIS: La patronne des députés Rassemblement national Marine Le Pen a estimé dimanche sur BFMTV qu'Emmanuel Macron avait "acheté son élection" grâce au "quoi qu'il en coûte" durant l'épidémie de Covid-19 et qu'il y mettait fin malgré l'inflation.

"Emmanuel Macron a acheté son élection par le quoi qu’il en coûte et aujourd’hui il dit 'maintenant que je suis élu, on va couper les robinets'", a jugé la finaliste de la présidentielle.

Elle réagissait à une déclaration de Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, dans Le Parisien samedi: "nous sommes passés du quoi qu'il en coûte à combien ça coûte".

"M. Attal est là pour habituer les Français à ce que les mesures d'aide au pouvoir d'achat s'arrêtent", a-t-elle tancé.

Expulsion des étrangers ayant commis des actes graves: «100 fois oui» pour Le Pen

Marine Le Pen a dit dimanche sur BFMTV sa totale adhésion à la proposition du ministre de l'Intérieur d'expulser "tout étranger" qui "a commis des actes graves".

"S'il veut expulser les étrangers coupables de crimes et de délits c’est 100 fois oui", a affirmé la cheffe de file des députés Rassemblement national.

Dans un entretien au journal Le Monde samedi, M. Darmanin avait dit vouloir "permettre l'expulsion de tout étranger reconnu coupable d'un acte grave par la justice, quelle que soit sa condition de présence sur le territoire national".

Aujourd'hui, la loi fixe des conditions pour empêcher l'expulsion d'étrangers, notamment une arrivée sur le territoire avant l'âge de 13 ans, une disposition que le ministre souhaite faire sauter.

Cette mesure doit être intégrée à la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), "présentée à la rentrée", selon le ministre.

"Ça fait partie des éléments qui montrent qu'une parole des Français a été entendue pendant la campagne législative", a plaidé Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, dans l'émission le Grand Jury, sur RTL-LCI-Le Figaro dimanche.

Une proposition qui "doit pouvoir rassembler au-delà de notre seule majorité", selon lui, car "la sécurité n'est pas l'apanage de la droite".

M. Darmanin s'est d'ores et déjà dit prêt à discuter de la Lopmi "avec les LR, les centristes et même une partie de la gauche", mais excluant le Rassemblement national et La France insoumise, formations qu'il a qualifiées "d'ennemies" sur le plateau de RMC/BFMTV mardi.

"Je les respecte en tant que parlementaires" avait-il précisé, "mais nous n'avons pas à discuter, à négocier avec le RN ou La France Insoumise".

"Cela fait sortir M. Darmanin des règles communément admises de la République", a réagi Marine Le Pen dimanche. "Les députés RN ne sont pas tombés du ciel, ils ont été élus par des millions de Français", a-t-elle poursuivi. "La République est fondée sur le respect de la démocratie."

De son côté, la députée insoumise Clémentine Autain a dénoncé sur Twitter l'idée d'expulser "tout étranger" qui "a commis des actes graves" comme une mesure qui "parl(e) aux tripes de l'extrême-droite".

Interrogée sur ce thème, la députée RN du Pas-de-Calais a évoqué la ristourne "provisoire" des 18 centimes à la pompe, quand elle propose "des mesures structurelles".

Parmi celles-ci, une "TVA à 0% sur un panier de 100 produits de première nécessité" ou encore la baisse de la TVA de "20 à 5,5%" sur le "carburant, le fioul et l'électricité", qu'elle veut financer par une "taxe sur les super-profits".

"Nous avons déposé un amendement en commission des Finances sur ce sujet", a-t-elle indiqué, alors que les députés vont examiner cette semaine dans diverses commissions le projet de loi sur le pouvoir d'achat, avant son passage dans l'hémicycle à compter du 18 juillet.

Marine Le Pen a par ailleurs déclaré que les députés RN voteraient en faveur d'une défiscalisation plus poussée des heures supplémentaires, mesure à laquelle le ministre de l’Économie s'est dit ouvert.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.