Climat: au Mexique, Monterrey la prospère apprend à vivre sans eau

Des canards au barrage Miguel Gomez (connu sous le nom de La Boca) dans la municipalité de Santiago, État de Nuevo Leon, Mexique, le 4 juillet 2022. (Photo, AFP)
Des canards au barrage Miguel Gomez (connu sous le nom de La Boca) dans la municipalité de Santiago, État de Nuevo Leon, Mexique, le 4 juillet 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 10 juillet 2022

Climat: au Mexique, Monterrey la prospère apprend à vivre sans eau

  • Deux des trois barrages et retenues d'eau qui alimentent la deuxième ville du pays sont à sec
  • La semaine dernière, les industriels et les agriculteurs se sont engagés à apporter 37% des besoins en eau de la ville, après une négociation avec les autorités fédérales

MONTERREY, Mexique :  Maria Celia Navarro, 73 ans, sourit avec nostalgie au souvenir du simple plaisir de prendre une douche, un luxe impensable depuis des semaines à Monterrey, la capitale industrielle du Mexique qui apprend à vivre sans eau.

Entourée de montagnes majestueuses, à 200 km des Etats-Unis, Monterrey, cinq millions d'habitants avec son agglomération, s'est développée avec un brin d'arrogance en tournant le dos à la pauvreté qui touche des Etats du sud du Mexique (Oaxaca, Chiapas).

La sécheresse bouleverse la donne: il ne pleut pas ou peu depuis quinze mois. Deux des trois barrages et retenues d'eau qui alimentent la deuxième ville du pays sont à sec. Les autorités ont décidé début juin de rationner l'eau courante à quelques heures par jour.

«Ca me désespère», affirme Maria Celia, dans son petit logement mal ventilé où la température frôle les 40 degrés de bon matin.

La septuagénaire vit dans la commune de Garcia, où jamais les habitants n'ont connu une telle situation. Sur les collines, fief des quartiers périphériques, les plus défavorisés n'ont pas vu une goutte d'eau depuis 50 jours.

Peu de maisons disposent d'une citerne ou d'une cuve pour stocker l'eau, comme c'est le cas dans des quartiers de la capitale Mexico pour faire face aux coupures d'eau, surtout dans la «colonie» populaire d'Iztapalapa.

«Jusque-là, on n'en avait pas besoin», résume Javier Torres, un agent municipal qui supervise la distribution d'eau dans des quartiers défavorisés, mise en place par les autorités.

Des familles entières, enfants y compris, sortent en courant vers les camions-citernes, des bidons vides à la main.

Fin juin, deux barrages fonctionnaient à moins de 10% de leur capacité (1% pour l'un des deux), et le troisième à 44%, d'après le Système d'information national de l'eau.

Au barrage de la Boca, le plus affecté par la sécheresse, la retenue d'eau est complètement vide, tous comme les terrasses des dizaines de restaurants au bord de l'ancienne étendue d'eau.

Aux murs des commerces, les photos montrent des aménagements touristiques d'une autre époque déjà: des plages, avec de l'eau et des vagues, et des embarcations à flot.

La réalité actuelle est tout autre: des restes de coquillages, et des embarcations échouées dans la boue.

«On respirait à peine après la pandémie. Cela n'a pas duré longtemps, la sécheresse a commencé», se désole Adrian Luna, un serveur de 26 ans.

Le jeune homme redoute que l'époque des promenades en bateau sur la retenue d'eau ne soit plus qu'un lointain souvenir.

-Bombarder les nuages -

En plus de la sécheresse, Monterrey connaît des problèmes d'infrastructures: «Un aqueduc s'est fissuré», a expliqué le gouverneur Samuel Garcia, 34 ans, dont la communication échevelée suscite de nombreuses critiques.

Au rang des solutions, le jeune gouverneur défend le bombardement des nuages avec des produits chimiques -des particules d'iodure d'argent- pour accélérer la condensation et donc la pluie.

«Je ne suis pas Tlaloc (dieu aztèque de la pluie)», a-t-il lancé, une phrase devenue virale. Mais provoquer la pluie quelques heures pourrait résoudre le problème «au moins quelques semaines», assure-t-il dans une vidéo, fin juin.

«Je ne veux pas être triomphaliste. Ce qui paraissait impossible -bombarder les nuages pour provoquer la pluie- nous sommes en train de le faire. Nous sommes en crise», a-t-il dit au sujet de cette technique appelée «l'ensemencement des nuages».

L'industrie locale -brasserie, aciéries, fabriques de ciment...- a été mise à contribution.

La semaine dernière, les industriels et les agriculteurs se sont engagés à apporter 37% des besoins en eau de la ville, après une négociation avec les autorités fédérales.

«Des entreprises ont arrêté des activités certains jours de la semaine, précisément pour économiser l'eau», affirme le régisseur de la mairie, Javier Torres. «Il y a des entreprises qui nous ont envoyé de l'eau pour ravitailler certains quartiers».

Ce dimanche, la météo annonce encore un grand soleil sur Monterrey avec des températures de 38 degrés, sans aucune précipitation. De possibles averses sont annoncées pour mercredi soir. Les adeptes de Tlaloc le dieu de la pluie n'ont plus qu'à croiser les doigts.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.