PARIS: Une centaine de migrants sans-abri ont manifesté samedi à Paris à l'appel d'ONG pour un accès aux centres d'hébergement destinés aux réfugiés ukrainiens en Ile-de-France, qui sont sous-utilisés.
Les manifestants, mêlant familles, mineurs sans protection et adultes isolés se sont rassemblés devant le Palais des expositions, Porte de Versailles, qui abrite un centre de premier accueil pour les réfugiés ukrainiens. Ils se sont ensuite dirigés vers la préfecture d'Ile-de-France, dans un cortège festif, accompagné de slogans comme "solidarité pour les réfugiés".
La manifestation se tenait à l'initiative d'associations et collectifs, qui demandent que plusieurs centres d'hébergement, qui enregistrent une forte baisse des arrivées de réfugiés ukrainiens, y admettent d'autres étrangers sans-abri.
Le centre de la Porte de Versailles, d'une capacité de 550 lits de camp, accueillait chaque nuit à la mi-juin entre seulement 30 et 150 Ukrainiens, selon Paul Alauzy, chargé de projet à Médecins du Monde.
"Quand on veut on peut", a-t-il dit, en indiquant que la Mairie de Paris avait demandé à la mi-juin à la préfecture un accès au centre pour les sans-abri étrangers. Sans succès. Les associations déplorent aussi la fermeture de centres d'hébergement, à Bercy et gare de l'Est notamment, qui ont fermé avec la baisse des arrivées de réfugiés ukrainiens.
Un responsable de l'association Utopia 56, qui "accompagne des étrangers sans-abri avec des dispositifs appropriés", s'est félicité des conditions d'accueil de ces réfugiés. "C'est un bon exemple de ce qui devrait être fait pour les autres sans-abri", a dit Nikolaï Posner. En citant notamment le principe d'un guichet unique, regroupant dans un même lieu une structure d'orientation et d'hébergement ainsi que des associations et des services de l'Etat comme une antenne de la préfecture de police, de l'Office français de l'immigration et de l'intégration et de l'Assurance maladie.
M. Posner a déploré la perspective d'une fermeture du centre de la Porte de Versailles, "alors que plusieurs dizaines de jeunes étrangers à la rue, campent depuis 42 jours place de la Bastille".
Une manifestation pour dénoncer "la différence de traitement" entre réfugiés ukrainiens et non-ukrainiens s'était déjà tenue début avril en Seine-Saint-Denis, où les campements informels notamment peuplés de ressortissants afghans rejaillissent depuis plusieurs mois.