La fabrication de la Kiswa

Couverture de la Kaaba réalisée avec du fil doré et 670 kilos de soie. (Photo fournie)
Couverture de la Kaaba réalisée avec du fil doré et 670 kilos de soie. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 08 juillet 2022

La fabrication de la Kiswa

  • Arab News a visité le Complexe du roi Abdelaziz pour la fabrication de la Kiswa de la Kaaba à La Mecque
  • La Kiswa de 658 mètres carrés est fabriquée à partir de 670 kilos de soie noire

LA MECQUE : Chaque année, le neuvième jour de Dhul al-Hijja, le douzième et dernier mois du calendrier islamique, la sainte Kaaba est ornée d'une nouvelle couverture, la Kiswa, à l'occasion de l'Aïd al-Adha.

Abdelhamid ben Saïd al-Maliki, le président général adjoint chargé des affaires au complexe du roi Abdelaziz pour la fabrication de la Kiswa de la Kaaba, explique que la nouvelle Kiswa serait drapée sur la Kaaba le premier jour de Muharram au lieu du neuvième jour de Dhul al-Hijja, marquant le début de la nouvelle année islamique.

La fabrication de la Kiswa n'est pas une mince affaire. Des ouvriers et des techniciens talentueux passent des heures à créer et à broder de manière précise et immaculée la Kiswa qui recouvre la Kaaba, point de convergence des musulmans du monde entier tout au long de l'année.

Arab News a visité le Complexe du roi Abdelaziz pour la fabrication de la Kiswa de la Kaaba à La Mecque pour vivre l’expérience de la création de la Kiswa.

Le complexe de 100 000 mètres carrés était auparavant connu sous le nom de «l'usine Kiswa», créée en 1928. Son nom actuel a été attribué à la suite d’un décret royal du roi Salmane en 2017.

M. Al-Maliki souligne que le complexe avait été témoin de nombreuses évolutions, comme le passage du travail manuel traditionnel à un système automatisé.

La Kiswa est entièrement fabriquée au complexe, en commençant par les fils de soie et de coton dont la qualité est testée dans son laboratoire.

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(Photo, AFP)

Ces fils sont teints et tissés dans le tissu à l'aide de machines haut de gamme. Après ce processus, le tissu subit des tests physiques rigoureux afin de garantir sa solidité et sa durabilité pour résister à toutes sortes de conditions climatiques tout au long de l'année.

Ahmed al-Sulami, analyste de la qualité au laboratoire, déclare: «Nous testons la résistance à la traction, ainsi que l'effet de la lumière sur les teintures. La résistance à la traction doit être supérieure à une force de 1 000 kilos.»

La Kiswa de 658 mètres carrés est fabriquée à partir de 670 kilos de soie noire. Elle se compose de 47 pièces de soie cousues ensemble par des machines spéciales.

«Les côtés de la Kaaba ne sont pas égaux et ils ne constituent pas un cube de longueurs symétriques. Chaque côté du cube de la Kaaba présente une longueur et une largeur différentes», indique Salman al-Luqman, qui dirige le département textile du complexe depuis près de quarante ans.

La Kiswa comporte les noms et les attributs d'Allah: Ya Allah, Ya Mannan, Ya Dayyan, Subhanallahi Wa Bihamdihi Subhanallahil Azeem, et La ilaha illallah Muhammadur Rasulullah.

M. Al-Luqman précise à Arab News: «Lors de la première étape, les fils sont enroulés sur des bobines de la longueur requise. Ensuite arrive le processus d'ourdissage, au cours duquel les fils sont collectés et transférés vers la machine à tisser qui travaille avec le métier Jacquard, secret des textes tissés sur la soie noire.»

Le département de tissage automatisé fabrique également l'Ihram, un coton blanc qui recouvre la Kiswa lorsqu'elle est soulevée à une hauteur de 3 mètres, au début de la saison du Hajj.

La Kiswa passe ensuite au département de dorure et de broderie, où les magnifiques ceintures dorées autour de la Kaaba et le rideau de la porte sont fabriqués à la main avec précision.

Sami Muzayyan, le superviseur du département de dorure et de broderie de la Kiswa, indique à Arab News que plus de 50 artisans et brodeurs qualifiés, âgés de 23 à 60 ans, ont brodé à la main des versets du Saint Coran et d'autres prières avec 100 kilos d'argent pur et 120 kilos de fils d'argent recouverts d'or 21 carats sur 56 pièces de soie différentes.

M. Muzayyan déclare: «Les fils ne sont pas constitués d'or pur, car si c'était le cas, ils ne seraient pas assez flexibles. Ils sont plutôt faits d'argent recouvert d'or de fabrication allemande et ils présentent un bon niveau de souplesse pour faciliter la procédure. Les textes sur la Kaaba sont d'abord imprimés selon les manuscrits établis en thuluth (un type de calligraphie islamique) créés par le précédent calligraphe de la Kaaba, Abdelrahim Amin Bukhari.»

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(Photo, AFP)

La porte de la Kaaba est composée de cinq rideaux reliés entre eux et représentant différents versets coraniques et trois sourates complètes : Al-Fatiha, Al-Falaq et An Nas, et Quraysh.

En plus de la ceinture dorée, la Kiswa possède 17 Qandeels, des médaillons en forme de lampe dont chacun comporte un nom d'Allah : Ya Hayyu Ya Qayyum, Allahu Akbar, Ya Rahman Ya Rahim.

Sami Muzayyan précise que les brodeurs utilisent des manasij, un cerceau en bois traditionnel.

Le tissu blanc est étiré avant que des morceaux de soie noire soient posés par-dessus. Il est ensuite resserré afin que les ouvriers puissent réaliser leur broderie. Pour donner de la texture à la broderie, les lettres sont remplies de fils de coton avant d'être recouvertes d'or et d'argent.

Trois choses sont typiques de la Kiswa: «Makkah Al-Mukarramah» brodé en arabe, l'année durant laquelle elle sera utilisée et le nom du roi régnant.

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(Photo, AFP)

Il faut huit à dix mois pour terminer toutes les broderies. Une fois finies, les pièces de soie sont rassemblées, cousues ensemble et dorées. Toutes les pièces de la Kiswa sont stockées dans des entrepôts spéciaux de la Présidence générale des affaires des Deux Saintes Mosquées et elles ne peuvent être utilisées qu'après autorisation du roi Salmane et du prince héritier, Mohammed ben Salmane.

Le complexe deviendra bientôt une attraction culturelle, permettant la création d'emplois supplémentaires.

«Nous travaillons en étroite collaboration avec le président général du complexe, le Dr Abdelrahman al-Sudais, pour développer des programmes, des initiatives et des projets qui auront pour résultat de faire du complexe un point de repère culturel et d'attraction pour tous ceux qui viennent à La Mecque, afin que les visiteurs du monde entier puissent profiter d'une expérience enrichissante», déclare M. Al-Maliki.

Le complexe a recours à l'intelligence artificielle pour rendre le périple des visiteurs plus intéressant grâce à des robots qui les aideront dans différentes langues en expliquant l'origine de la Kiswa, le choix des versets coraniques et la calligraphie.

Abdelhamid ben Saïd al-Maliki souligne également que certaines initiatives seront axées sur l'autonomisation des femmes et la formation de Saoudiennes pour qu'elles participent à la fabrication et à la broderie de la Kiswa à l'avenir.

Le complexe construira également bientôt un centre de restauration, où plusieurs parties de la Kiswa pourront être restaurées.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le premier sac Birkin d'Hermès vendu près de 8,6 millions d'euros à Paris

(AFP)
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  • Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros
  • Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde

PARIS: Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros frais inclus, a indiqué la maison d'enchères Sotheby's.

Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde.

Jusqu'à présent, le sac le plus cher jamais vendu aux enchères était un Kelly Hermès en crocodile, serti de diamants et rehaussé d'or blanc, ajdugé à plus de 513.000 dollars (438.000 euros), selon Sotheby's.

Ce "prototype historique réalisé à la main", gravé des initiales J.B., se distingue par plusieurs particularités qui en font une pièce unique, notamment sa taille, ses anneaux métalliques fermés, sa bandoulière non-détachable ou encore la présence d'un coupe-ongles intégré. Des traces d'autocollants sont aussi visibles sur le cuir patiné.

Icône de mode au look effortless chic (presque sans effort, ndlr), Jane Birkin privilégiait le côté pratique des choses.

Lors d'un vol Paris-Londres, la chanteuse et actrice anglaise, décédée en 2023, se plaint à son voisin de ne pas trouver un sac adapté à ses besoins de jeune maman.

Ce dernier n'est autre que Jean-Louis Dumas, gérant d'Hermès de l'époque. Un fourre-tout avec un espace dédié aux biberons voit ainsi le jour en 1984 et porte le nom Birkin.

Quarante ans plus tard, ce sac à main en cuir est devenu le produit emblématique du sellier-maroquinier. Produit en très petite quantité, il cultive une image d'exclusivité, avec un prix pouvant varier grandement, de quelques milliers d'euros pour les modèles les plus simples, jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros pour les plus luxueux.

Outre le sac Birkin, la vente "Fashion Icons" de Sotheby's proposait des pièces emblématiques issues de défilés de créateurs tels que Christian Dior, John Galliano, Thierry Mugler ou encore Alexander McQueen.


Le musée de Djeddah expose 1 000 objets rares retraçant l’histoire de l'islam

La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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  • La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle)
  • La deuxième galerie met en lumière le travail des métaux islamiques, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien

DJEDDAH : La Maison des Arts Islamiques, le premier musée du Royaume entièrement dédié à l’art islamique, abrite une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique.

Situé dans le parc de Djeddah, le musée expose plus de 1 000 objets qui donnent un aperçu des valeurs islamiques et du patrimoine culturel et historique de la région, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Le musée comprend six galeries, chacune explorant une facette distincte du patrimoine islamique.

La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle), mettant en valeur la poterie, un artisanat de l'Antiquité qui a connu un développement majeur sous l'impulsion des artisans musulmans.

La deuxième galerie met en lumière le travail du métal islamique, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien.

La troisième galerie présente 500 pièces de monnaie de l'époque du prophète Mahomet à l'époque moderne, offrant un aperçu de l'histoire économique du monde musulman.

La quatrième galerie se concentre sur l'influence de l'art islamique sur les autres civilisations et sur la manière dont les cultures européennes se sont engagées dans les traditions artistiques islamiques.

La cinquième galerie présente des manuscrits coraniques rares, des pièces de calligraphie arabe et des tablettes de bois utilisées pour la mémorisation du Coran.

La dernière galerie présente des textiles islamiques, notamment des pièces provenant des revêtements intérieurs et extérieurs de la sainte Kaaba et un rare rideau de la porte Shammi de la mosquée du Prophète à Médine, fabriqué à l'époque ottomane au XIIIe siècle de l'ère chrétienne.

La visite du musée s'achève à la bibliothèque, qui propose une large sélection de livres en arabe et en anglais sur l'histoire, la culture et la littérature islamiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le musée national Zayed explore l'histoire des Émirats arabes unis

Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed explorera les premiers établissements humains datant de 300 000 ans, ainsi que la langue, les traditions, la flore et la faune de la région. (Fourni)
Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed explorera les premiers établissements humains datant de 300 000 ans, ainsi que la langue, les traditions, la flore et la faune de la région. (Fourni)
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  • Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed a d'illustres voisins, dont le Louvre Abu Dhabi, le Guggenheim Abu Dhabi, le musée d'histoire naturelle et le teamLab Phenomena

DUBAI : Alors que le musée national Zayed ("Zayed National Museum") s'apprête à ouvrir ses portes dans la capitale des Émirats arabes unis, Arab News s'est entretenu avec le directeur Peter Magee au sujet des objectifs du musée et de ce à quoi les visiteurs peuvent s'attendre.

La date d'ouverture n'a pas encore été annoncée, mais le centre se concentrera sur l'histoire des Émirats arabes unis et plus particulièrement sur le cheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan. Il explorera les premiers établissements humains datant de 300 000 ans, ainsi que la langue, les traditions, la flore et la faune de la région.

"L'histoire du musée est guidée par les valeurs durables du père fondateur des Émirats arabes unis, le cheikh Zayed bin Sultan Al-Nahyan", a expliqué M. Magee. "Nous examinons ces valeurs et la manière dont elles l'ont guidé, mais aussi la manière dont elles reflètent les valeurs sociales qui existent dans les Émirats arabes unis, tant dans le passé que dans le présent - et dans l'avenir.

"C'est un musée national centré sur les Émirats arabes unis, mais il s'intéresse bien sûr aux liens régionaux qui existaient avec d'autres pays du golfe Persique, de l'océan Indien et même d'autres régions.

L'une des pièces maîtresses est la reconstitution grandeur nature d'un bateau Magan de l'âge du bronze, construit avec des roseaux et des cordes en fibre de palmier. Magee et son équipe ont navigué à bord de ce bateau pendant deux jours sur les eaux du golfe Persique.

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Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed a d'illustres voisins, dont le Louvre Abu Dhabi, le Guggenheim Abu Dhabi, le musée d'histoire naturelle et le teamLab Phenomena. (Fourni)

Situé sur l'île de Saadiyat, le musée national Zayed a pour voisins illustres le Louvre Abu Dhabi, le Guggenheim Abu Dhabi, le musée d'histoire naturelle et le teamLab Phenomena.

"J'aime à penser que chacun de ces musées et institutions est sa propre étoile et qu'en les combinant, ils forment une constellation qui peut être lue de manière cohérente aussi bien ensemble qu'individuellement", a déclaré M. Magee.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com