PARIS: Le site pharmaceutique lyonnais Famar, dernier fabricant français d'un médicament à base de chloroquine, va être repris par l'entreprise libanaise Benta Pharma, a-t-on appris lundi à l'issue de l'audience du tribunal de commerce de Paris.
Avec son projet, Benta Pharma, groupe pharmaceutique familial libanais, prévoit un investissement de 42 millions d'euros d'ici à 2026, et la sauvegarde de 115 salariés sur environ 250 actuellement, dit-il dans son communiqué. Il envisage par ailleurs une perspective d'embauche de près de 270 salariés dans la région d'ici six ans.
Benta Pharma entend « redéployer Benta Pharma/Famar en France et en Europe en lui permettant de continuer de servir les clients actuels et historiques du site », selon son communiqué.
Il affirme également vouloir transférer une partie de la production actuelle et future de Benta Pharma sur le site. Le groupe libanais entend notamment maintenir la production d'hydroxychloroquine, selon son communiqué.
Benta Pharma industries produit notamment des médicaments en oncologie, mais aussi des dispositifs médicaux, et est présent dans 40 pays, selon son site internet.
« Le nombre d'emplois maintenu (115 sur environ 250, ndlr) n'est pas suffisant », a réagi Yannig Donius, délégué CGT. « Par contre, il est clair que le projet présenté par Benta est celui qui correspondait le plus aux aspirations et aux compétences des salariés actuels », a-t-il souligné.
Située à Saint-Genis-Laval, près de Lyon, l'usine Famar, propriété du fond d'investissement américain KKR, avait été placée en procédure de redressement judiciaire en juin 2019, provoquant l'émoi de la classe politique.
L'usine Famar avait deux autres repreneurs potentiels, dont le trio composé par la biotech Neovacs, associée à la société Industry du repreneur d'entreprises en difficulté Frank Supplisson, et au fonds d'investissement luxembourgeois Cofilux-Secufund.
Ces derniers affirmaient vouloir reprendre 150 salariés sur 250, avec un investissement de 37 millions d'euros en cinq ans.
Si ce projet « maintenait un peu plus d'emplois », l'activité proposée, avec des pôles diversifiés, « était trop éloignée de ce que nous faisons sur le site », ce qui « risquait à terme de ne pas conduire à un maintien des emplois actuels », a estimé le syndicaliste Yannig Donius, alors que le projet Benta Pharma « reste sur l'activité pharmaceutique ».