Ukraine: les civils appelés à évacuer Sloviansk, nouvelle cible russe dans le Donbass

Le vraquier russe Mikhail Nenashev est déchargé au port MMK de Dortyol près de la ville méditerranéenne d'Iskenderun, en Turquie, le 27 juin 2022 (Photo, Reuters).
Le vraquier russe Mikhail Nenashev est déchargé au port MMK de Dortyol près de la ville méditerranéenne d'Iskenderun, en Turquie, le 27 juin 2022 (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 06 juillet 2022

Ukraine: les civils appelés à évacuer Sloviansk, nouvelle cible russe dans le Donbass

  • «Une fois encore, les Russes visent intentionnellement des endroits où se rassemblent les civils. C'est du terrorisme pur et simple»
  • Sloviansk, qui comptaient 100 000 habitants avant la guerre, et Kramatorsk deviennent alors les nouveaux points clé des combats

SLOVIANSK: Les forces russes continuaient de progresser mercredi dans le Donbass, où les habitants de Sloviansk, prochaine cible de Moscou, sont appelés à évacuer face aux intenses bombardements.

"Mon principal conseil: évacuez!", a lancé mardi soir le gouverneur de la région de Donestk Pavlo Kyrylenko à l'adresse des habitants de la ville de Sloviansk, ajoutant que "pendant la semaine, il n'y a pas eu un jour sans bombardement".

Il avait annoncé quelques heures plus tôt deux morts et sept blessés dans des frappes qui ont notamment visé le marché de la ville.

Rouslan, un commerçant interrogé par l'AFP deux heures après le bombardement, peinait à retenir ses larmes alors qu'il regardait son magasin brûler. Il a dénoncé un "génocide" perpétré par les forces russes, assurant que de tels bombardements visaient à "faire peur aux gens, afin qu'ils fuient" la ville.

"Une fois encore, les Russes visent intentionnellement des endroits où se rassemblent les civils. C'est du terrorisme pur et simple", a dénoncé M. Kyrylenko.

Avec la chute dimanche de Lyssytchansk, les forces russes contrôlent la quasi totalité de la région de Lougansk et cherchent désormais à faire de même dans celle de Donetsk pour occuper ainsi l'entièreté du Donbass, que les séparatistes pro-russes contrôlaient partiellement depuis 2014.

"De violents combats ont lieu (...) près de Lyssytchansk", a précisé mardi soir le gouverneur de la région de Lougansk Serguiï Gaïdaï. Les forces russes "essaient constamment de construire des passages pour transférer encore plus de matériel" vers la région de Donetsk.

Accusations de torture

Sloviansk, qui comptaient 100 000 habitants avant la guerre, et Kramatorsk deviennent alors les nouveaux points clé des combats.

Mardi, les troupes russes se trouvaient à une dizaine de kilomètres de Siversk, qu'elles pilonnent depuis plusieurs jours, et donc à une cinquantaine de kilomètres de Sloviansk.

Moscou a par ailleurs annoncé mardi avoir lancé une enquête sur des tortures que disent avoir subies ses soldats capturés par les forces ukrainiennes et libérés lors d'un échange de prisonniers avec Kiev.

L'Ukraine et la Russie, qui ont procédé à plusieurs échanges de prisonniers, s'accusent mutuellement de mauvais traitements et de tortures sur des prisonniers.

Le ministère russe de la Défense a aussi accusé mardi soir des "nationalistes ukrainiens" dans la région de Donetsk de préparer "une provocation avec l'utilisation de substances toxiques": de grandes quantités de chlore amenées dans une station de filtration minée, selon le ministère.

Il a ajouté que l'armée ukrainienne utilisait des infrastructures chimiques pour y baser ses hommes et ses armes, créant "les conditions préalables à des accidents pouvant entraîner la mort de milliers de civils".

C'est dans ce contexte que s'est achevée mardi soir une conférence internationale de deux jours à Lugano (Suisse) organisée pour tenter de dessiner les contours de la reconstruction de l'Ukraine, dont Kiev évalue le coût à 750 milliards de dollars.

Dans une déclaration adoptée mardi soir, les pays alliés, des institutions internationales et le secteur privé "s'engagent pleinement à soutenir l'Ukraine tout au long de son parcours", appelant à un "processus de rétablissement transparent et responsable".

L'utilisation de ces milliards de dollars inquiète dans un pays perclus de corruption.

«Intolérable»

Dans son rapport 2021 sur la corruption, l'ONG Transparency International classait l'Ukraine 122e sur 180 pays, et la Russie 136e.

"Quand nous disons que nous sommes prêts à aller vite, nous voulons vraiment dire vite", a voulu rassurer le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal, venu à Lugano.

Kiev appelle par ailleurs ses alliés à faire pression sur les compagnies maritimes pour qu'elles cessent de faire du transport de marchandises pour la Russie et de l'aider à écouler ses productions.

Le Zhibek Zholy, un cargo battant pavillon russe, est ainsi ancré depuis cinq jours au large de la Turquie, en mer Noire. L'Ukraine, qui accuse la Russie de voler ses récoltes de blé, affirme que le navire en transporte 7 000 tonnes obtenues illégalement. Une source diplomatique turque a affirmé mardi à l'AFP qu'une "inspection" était en cours à bord.

Sur le plan humanitaire, la Haute commissaire aux droits de l'homme de l'ONU Michelle Bachelet a dénoncé mardi le bilan civil "intolérable" du conflit (près de 5 000 civils tués confirmés, dont 335 enfants, une estimation sans doute bien en-dessous du bilan réel) et les nombreuses violations des droits humains visant la population.

"Au nom de chaque victime de cette guerre absurde, les exécutions, la torture et les détentions arbitraires doivent cesser", a-t-elle lancé devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève.

A Bruxelles, les trente pays membres de l'Otan ont lancé mardi le processus de ratification pour les adhésions de la Suède et de la Finlande, qui permettra à l'Alliance d'organiser une ligne de défense unie de l'Arctique à la Méditerranée face aux menées russes, mais dépendra aussi du bon vouloir d'Ankara.

De son côté, la Lettonie a annoncé mardi soir le rétablissement du service militaire obligatoire face à la menace russe.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.