Ukraine: l'armée confirme son retrait de Lyssytchansk, ville clé prise par la Russie

Un sauveteur se tient dans un cratère dans les ruines d'un bâtiment scolaire, partiellement détruit par deux roquettes dans la ville ukrainienne de Kharkiv, le 28 juin 2022. (AFP)
Un sauveteur se tient dans un cratère dans les ruines d'un bâtiment scolaire, partiellement détruit par deux roquettes dans la ville ukrainienne de Kharkiv, le 28 juin 2022. (AFP)
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Publié le Lundi 04 juillet 2022

Ukraine: l'armée confirme son retrait de Lyssytchansk, ville clé prise par la Russie

  • «Afin de préserver les vies des défenseurs ukrainiens, la décision a été prise de se retirer» de la ville, a annoncé l'état-major des forces armées ukrainiennes dans un communiqué
  • Dimanche matin, le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, avait indiqué à propos de Lyssytchansk que «la ville est en feu»

SIVERSK: L'armée ukrainienne a confirmé dimanche soir son retrait de Lyssytchansk, ville stratégique de l'Est de l'Ukraine dont la prise avait été revendiquée quelques heures plus tôt par Moscou, qui dit contrôler toute la région de Lougansk.

"Afin de préserver les vies des défenseurs ukrainiens, la décision a été prise de se retirer" de la ville, a annoncé l'état-major des forces armées ukrainiennes dans un communiqué.

"Dans les conditions d'une supériorité multiple des troupes russes en artillerie, en forces aériennes, en systèmes de lancement de missiles, en munitions et en personnel, continuer la défense de la ville aurait eu des conséquences fatales", ajoute ce communiqué.

Après des semaines de combats dévastateurs, la prise de Lyssytchansk, qui comptait 95.000 habitants avant la guerre, permet à Moscou de progresser dans son plan de conquête de l'intégralité du Donbass, bassin industriel de l'est de l'Ukraine largement russophone et en partie contrôlé par des séparatistes prorusses depuis 2014.

L'armée russe pourra ainsi avancer vers Sloviansk et Kramatorsk, deux villes majeures plus à l'ouest, touchées dimanche par des tirs de roquettes.

Dans la matinée, le ministère russe de la Défense, cité par les agences de presse russes, avait annoncé que l'armée russe et ses alliés séparatistes avaient pris "le contrôle complet de Lyssytchansk et d'autres villes proches".

Selon un communiqué, le ministre russe de la Défense "Sergueï Choïgou a informé (le président Vladimir) Poutine de la libération de la république populaire de Lougansk", l'une des deux entités séparatistes, avec celle de Donetsk, combattant depuis 2014 pour faire sécession de l'Ukraine.

Dans son allocution du soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a tenté de faire bonne figure. "Si le commandement de notre armée retire des troupes de certains points du front où l'ennemi a l'avantage du feu - et cela s'applique en particulier à Lyssytchansk -, cela ne signifie qu'une chose: que nous reviendrons", a-t-il lancé.

«La ville est en feu»

"Aujourd'hui (les Russes) ont amassé leur plus grande puissance de feu dans le Donbass. Et ils peuvent tirer des dizaines de milliers d'obus d'artillerie par jour sur une section du front. C'est la réalité", a expliqué le président.

Mais "nous avançons progressivement, à la fois dans les régions de Kharkiv (nord-est) et Kherson (sud), et en mer (...) Un jour viendra où nous dirons la même chose du Donbass", a-t-il assuré.

Dimanche matin, le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, avait indiqué à propos de Lyssytchansk que "la ville est en feu". Selon lui, l'assaut russe a été beaucoup plus violent que sur la ville jumelle de Severodonetsk, sur la rive orientale de la Donets, tombée fin juin.

Un peu plus à l'ouest, des frappes russes ont touché plusieurs quartiers de Sloviansk, selon le maire de cette ville d'environ 100.000 habitants avant la guerre, Vadym Liakh. Dans la soirée, le président ukrainien a fait état d'un bilan de six morts, dont une fillette de neuf ans, et "une vingtaine de blessés".

"Des tirs au lance-roquettes multiple sur Sloviansk, les plus importants depuis longtemps. Il y a 15 incendies", a ajouté Vadim Liakh sur Facebook.

Tetiana Ignatchenko, porte-parole de la région de Donetsk, à laquelle appartient Sloviansk, a réitéré l'appel aux habitants à quitter la région, alors que la ligne de front n'est plus qu'à quelques kilomètres de Sloviansk.

Bombardements plus forts 

Siversk, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Lyssytchansk, pourrait être la prochaine bataille. Les forces ukrainiennes semblent vouloir s'appuyer sur une ligne de défense entre cette ville et Bakhmout, afin de protéger Sloviansk et Kramatorsk.

Siversk a été pilonnée dans la nuit, ont raconté dimanche des habitants et un responsable local. "C’était intense et ça tirait de tous les côtés", a indiqué une femme réfugiée dans une cave d'immeuble.

"Depuis une semaine, les bombardements sur la ville ont progressivement augmenté, surtout ces derniers jours avec de l’artillerie lourde", a déclaré à l’AFP le premier adjoint au maire, Rouslan Bondarevskiï. Dans les locaux de la mairie, des cartons d’aide humanitaire de la Croix-Rouge étaient distribués dimanche aux habitants.

A Kramatorsk, centre administratif du Donbass sous contrôle ukrainien, une roquette Smertch a touché un quartier résidentiel sans faire de blessés, selon le maire Oleksandr Gontcharenko.

A Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, les habitants ont été réveillés une nouvelle fois à 04H00 "par des attaques de roquettes" russes, selon le gouverneur de la région, Oleg Sinegoubov, qui a également signalé des "tirs" dans la matinée sur plusieurs districts.

Sur le front sud, le commandement régional ukrainien a indiqué qu'en 24 heures, l'armée russe avait mené "neuf frappes aériennes avec des hélicoptères de combat K-52 et deux bombardements sur l'île des Serpents", reprise mercredi par Kiev dans le nord-ouest de la mer Noire.

A Melitopol, ville occupée par les forces de Moscou, l'armée ukrainienne a "mis hors service" dans la nuit de samedi à dimanche une base militaire russe, selon le maire en exil de la commune, Ivan Fedorov.

Evgueni Balitski, chef de l'administration prorusse de la région, a indiqué que des maisons situées à proximité de la base avaient été endommagées et que des obus étaient "tombés sur le territoire de l'aérodrome", tout en assurant qu'il n'y avait pas de blessés.

L'armée russe a affirmé avoir abattu dimanche à l'aube trois missiles ukrainiens lancés contre la ville russe de Belgorod, proche de la frontière avec l'Ukraine, où un responsable local avait auparavant annoncé la mort d'au moins quatre personnes après des explosions.

"Les défenses antiaériennes russes ont abattu les trois missiles Totchka-U à sous-munitions lancés par les nationalistes ukrainiens contre Belgorod. Après la destruction des missiles ukrainiens, les débris de l'un d'entre eux sont tombés sur une maison", a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.

Depuis l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février, Moscou a accusé Kiev à plusieurs reprises d'avoir frappé le sol russe, en particulier dans la région de Belgorod.

«Idée absurde»

Dans un entretien accordé dimanche à la télévision allemande ARD, le chancelier Olaf Scholz a déclaré qu'une "capitulation sans condition" de l'Ukraine, comme l'exige Vladimir Poutine, ou "une paix imposée" à l'Ukraine n'était pas acceptable.

"Quand je parle avec Poutine, je lui dis toujours : +Gardez à l'esprit que les sanctions que nous (l'Union européenne) imposons à la Russie actuellement resteront, l'idée d'une paix qui serait imposée est absurde, vous devriez plutôt concentrer vos efforts pour parvenir à un règlement juste avec l'Ukraine+", a-t-il ajouté.

Dans un message vidéo samedi soir, le président ukrainien avait dénombré "2.610" villes et villages "sous occupation russe".

"Des centaines ont été complètement détruits par l'armée russe et doivent être totalement reconstruits", a-t-il ajouté. La reconstruction du pays sera au coeur d'une conférence internationale lundi et mardi à Lugano, en Suisse.

M. Zelensky a rencontré dimanche le Premier ministre australien Anthony Albanese, qui a promis d'augmenter de 100 millions de dollars (sans préciser s'ils étaient australiens ou américains) son soutien militaire à l'Ukraine, lors du premier déplacement à Kiev d'un chef de gouvernement australien.

M. Albanese a également affirmé que le président russe recevra "l'accueil qu'il mérite" s'il participe au sommet du G20 en novembre à Bali, en Indonésie.

"Si M. Poutine assiste à cette réunion (...), il recevra l'accueil qu'il mérite, qui n'est pas celui d'un ami, de quelqu'un qui respecte l'état de droit international", a-t-il lancé.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.