Face à l'inflation, la Côte d'Ivoire veut miser sur ses céréales locales

Un agriculteur conduit une moissonneuse dans un champ de blé dans la région de Cebalet Ben Ammar, au nord de la capitale Tunis, le 16 juin 2022. (AFP).
Un agriculteur conduit une moissonneuse dans un champ de blé dans la région de Cebalet Ben Ammar, au nord de la capitale Tunis, le 16 juin 2022. (AFP).
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Publié le Mardi 05 juillet 2022

Face à l'inflation, la Côte d'Ivoire veut miser sur ses céréales locales

  • Un euphémisme dans un pays de quelque 25 millions d'habitants qui compte 2 500 boulangeries et où le pain est un aliment central, toutes classes sociales confondues
  • Mais la Côte d'Ivoire ne produit pas de blé et l'importe, de France principalement. Or l'offre mondiale s'est effondrée - l'Ukraine et la Russie en guerre étant deux gros producteurs - et comme ailleurs dans le monde, les prix ont bondi

ABIDJAN : "On est prêt à consommer local". Face à l'inflation et au risque de pénurie de blé causées par la guerre en Ukraine, la Côte d'Ivoire mise sur l'utilisation de denrées locales, à commencer par la farine de manioc pour fabriquer la très appréciée baguette de pain.

"Tout est devenu cher sur le marché", peste Honorine Kouamé, une vendeuse dans le quartier populaire Blockhaus à Abidjan. "Si on peut fabriquer le pain à base de farine locale de manioc, ce sera meilleur. On est prêt à consommer local", affirme-t-elle.

Elle a déjà commencé à le faire et, dans ses marmites incandescentes, cuit des galettes où elle mélange farine de blé et de coco.

En Côte d'Ivoire, un aliment sert de boussole au coût de la vie: la baguette de pain, un "produit de grande consommation", selon le ministre de l'Economie Adama Coulibaly.

Un euphémisme dans un pays de quelque 25 millions d'habitants qui compte 2 500 boulangeries et où le pain est un aliment central, toutes classes sociales confondues.

Mais la Côte d'Ivoire ne produit pas de blé et l'importe, de France principalement. Or l'offre mondiale s'est effondrée - l'Ukraine et la Russie en guerre étant deux gros producteurs - et comme ailleurs dans le monde, les prix ont bondi.

Pour éviter que cette hausse ne se répercute sur le consommateur, le gouvernement - pourtant libéral - a choisi de plafonner le prix de la baguette entre 150 et 200 francs CFA (22 et 30 centimes d'euro) selon le poids, et une subvention de 6,4 milliards de francs CFA (environ 10 millions d'euros) a été débloquée pour compenser les boulangers ivoiriens.

Mais une autre solution plus pérenne est plébiscitée par les boulangers comme par le gouvernement: introduire la farine de manioc dans la fabrication du pain.

Avec 6,4 millions de tonnes produites chaque année en Côte d'Ivoire, le manioc est la deuxième culture locale après l'igname.

Pain aux «nouvelles saveurs»

Reste toutefois à séduire le consommateur ivoirien.

"Le pari n'est pas gagné. Car pour l'Ivoirien, un pain au manioc est associé à un pain de mauvaise qualité. Il va falloir sensibiliser les consommateurs à ces nouvelles saveurs", estime René Diby, boulanger, et un tel changement doit être précédé "d'une campagne de sensibilisation accrue".

L'utilisation d'une petite portion de cette farine permettrait déjà de soulager quelque peu les finances de l'Etat ivoirien.

L'an dernier, 10% de son budget national de 152 milliards d'euros a été dépensé dans l'importation de denrées alimentaires, malgré des sols fertiles.

"Nous sommes favorables à cette intégration de céréales produites localement. Cela va permettre de relancer la production de manioc, de maintenir le niveau du prix du pain", estime Jean Baptiste Koffi, président de la confédération des consommateurs de Côte d'Ivoire qui veut promouvoir le "consommer local".

"Produire du pain à base de céréales locales peut être la solution pour faire face aux crises alimentaires", confirme Marius Abé Aké, président de la fédération des boulangers de Côte d'Ivoire.

Contre la hausse des prix, Ranie-Didice Bah Koné, secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre la vie chère (CNLCV, étatique), estime qu'il est temps d'exploiter le potentiel agricole de la Côte d'Ivoire.

"Il s'agit de penser à long terme, à notre sécurité alimentaire, il s'agit de penser comment la Côte d'Ivoire va faire en sorte d'être moins dépendante des cours mondiaux", estime-t-elle.

«Boulangerie africaine»

Lors de la visite à Abidjan d'une usine moderne de transformation de farine de manioc qui emploie une quarantaine de femmes, elle a souhaité la mise en place de mesures immédiates pour augmenter l'offre de farines locales, en complément des subventions à la filière blé.

La Côte d'Ivoire n'est pas la seule concernée: le 19 juillet, les boulangers ivoiriens se rendront à Dakar pour une rencontre régionale avec leurs voisins ouest-africains.

L'objectif est de créer une confédération de la boulangerie qui pourra promouvoir "l'incorporation des denrées locales dans la fabrication du pain à hauteur de 15%", a précisé M. Aké.

"Il nous faut faire de la boulangerie africaine, pour contribuer à baisser les coûts de fabrication, lutter contre la pauvreté et nous épargner de mouvements sociaux dommageables", poursuit-il.

Même si la situation y est moins critique que dans d'autres pays plus pauvres, la Côte d'Ivoire ne veut pas revivre les émeutes de la faim qui l'avaient secouée en 2008 alors que les prix des biens de consommation comme le riz, le lait ou la viande avaient flambé.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.