Retards et annulations : «profondes et sincères excuses» de la patronne d'Air France

La directrice générale d'Air France, Anne Rigail, à bord du premier Airbus A220-300 d'Air France, le 29 septembre 2021. (Photo, AFP)
La directrice générale d'Air France, Anne Rigail, à bord du premier Airbus A220-300 d'Air France, le 29 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 04 juillet 2022

Retards et annulations : «profondes et sincères excuses» de la patronne d'Air France

La directrice générale d'Air France, Anne Rigail, à bord du premier Airbus A220-300 d'Air France, le 29 septembre 2021. (Photo, AFP)
  • «Le réacheminement à destination de la totalité des bagages retardés prendra jusqu'à plusieurs jours», a souligné Anne Rigail dans un message aux clients
  • Des salariés du gestionnaire des aéroports parisiens, le groupe ADP, dont des pompiers, ont fait grève le week-end dernier pour réclamer une revalorisation des salaires

PARIS: La directrice générale d'Air France a présenté lundi ses « profondes et sincères excuses » après des perturbations de vols ces derniers jours, dues notamment à une grève des salariés de l'aéroport de Roissy où des milliers de bagages sont encore en souffrance. 

« Le réacheminement à destination de la totalité des bagages retardés prendra jusqu'à plusieurs jours », a souligné Anne Rigail dans un message aux clients. 

Quelque 17 000 bagages sont concernés, selon une source aérienne. 

La situation découle des « mouvements sociaux qui ont très fortement perturbé le fonctionnement des trieurs bagages » vendredi à Roissy-Charles-de-Gaulle (CDG), a indiqué la dirigeante. 

Des salariés du gestionnaire des aéroports parisiens, le groupe ADP, dont des pompiers, ont fait grève le week-end dernier pour réclamer une revalorisation des salaires. 

Outre des retards, cela s'est traduit chaque jour par des dizaines d'annulations préventives de vols au départ ou à l'arrivée de CDG pour des raisons de sécurité : des pistes du premier aéroport français ont dû être fermées. 

Un nouveau préavis a été déposé pour le week-end prochain, celui des grands départs en vacances d'été. Des salariés de sous-traitants d'ADP, qui étaient également en grève le week-end dernier, ont de leur côté prévu de se remobiliser à la mi-juillet. 

ADP a reconnu que la grève avait affecté le tri des bagages, mais seulement à hauteur de 15 vols sur 1 300 vendredi, soit 1 500 bagages. Selon un porte-parole, c'est « un souci informatique au niveau des compagnies (qui) a causé le plus gros des dommages ». 

« L'ensemble des équipes Air France travaille sans relâche à votre service pour résoudre les situations les plus complexes, en particulier en matière de réacheminement » des bagages, a promis Mme Rigail. 

La dirigeante a défendu sa compagnie en soulignant qu'elle avait continué à embaucher malgré les incertitudes liées à la crise sanitaire qui a sévèrement affecté le secteur du transport aérien. 

« Nous avons également demandé, dès janvier dernier, à l'ensemble de nos sous-traitants et partenaires de se préparer à une demande forte de voyages, à 90% du niveau de 2019 », a-t-elle plaidé. 

« Malheureusement, nous devons constater que depuis ces deux dernières semaines, nos opérations sont très fortement dégradées par des dysfonctionnements externes, qu'il s'agisse de mouvements sociaux aéroportuaires ou de dysfonctionnements d'infrastructures », a reconnu Mme Rigail. 

Les passagers privés de bagages à l'arrivée et ayant engagé des frais de première nécessité (vêtements, produits d'hygiène) peuvent en demander le remboursement à la compagnie. 

Si le bagage n'a pas été retrouvé sous 21 jours, son propriétaire peut être dédommagé jusqu'à quelque 1 600 euros, justificatifs à l'appui, aux termes de la convention de Montréal régissant certains volets des voyages aériens. 

Eurocontrol, l'organisme de surveillance du trafic aérien du Vieux continent, estime que celui-ci pourrait retrouver en août jusqu'à 95% de son niveau de 2019. 

Pourtant, l'été s'annonce très difficile pour le secteur qui peine à retrouver son efficacité opérationnelle après la pandémie et connaît de nombreux mouvements sociaux, au sein de compagnies comme d'installations aéroportuaires. 

Lundi, ce sont les pilotes de la compagnie scandinave SAS qui se sont mis en grève après l'échec de négociations salariales, ce qui va se traduire par l'annulation d'un vol sur deux. 


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.


Alistithmar Capital et Ezdihar Real Estate s'associent pour lancer un fonds de développement immobilier de 293 millions de dollars

Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
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  • 'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs immobiliers
  • e partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs

RIYADH : La société saoudienne Alistithmar Capital s'associe à Ezdihar Real Estate Development Co pour créer un fonds immobilier de 1,1 milliard de SR (293 millions de dollars), ce qui profitera au paysage commercial et de bureaux de Riyad.

Dans un communiqué, Alistithmar Capital, la filiale d'investissement de la Saudi Investment Bank, a annoncé que l'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs en obtenant des droits d'usufruit sur une parcelle de 103 000 m² dans les locaux de l'Université du Roi Saoud sur la route Prince Turki Al-Awwal à Riyad, afin de développer le terrain en un complexe de bureaux commerciaux générant des revenus.

Le PDG de la société, Khalid Al-Rayes, a déclaré que le partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs et à l'évolution du paysage immobilier.

Il a ajouté que son organisation se consacre à offrir des perspectives d'investissement de haute qualité aux investisseurs immobiliers grâce à des fonds méticuleusement structurés et adaptés aux exigences de chaque projet. Cette approche garantit des avantages maximaux et des retours sur investissement optimaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com