Les médicaments «made in Congo» à l'épreuve de la qualité

Les patients quittent le centre combiné de médecine et drépanocytose le 3 février 2016 à Kinshasa. (AFP)
Les patients quittent le centre combiné de médecine et drépanocytose le 3 février 2016 à Kinshasa. (AFP)
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Publié le Dimanche 03 juillet 2022

Les médicaments «made in Congo» à l'épreuve de la qualité

  • Près des trois quarts des quelque 90 millions d'habitants de RDC vivent sous le seuil de pauvreté et, malgré un très fort potentiel minier, la plupart des produits consommés dans le pays sont importés
  • Le gouvernement congolais a défini 35 médicaments, dont le paracétamol, que les infrastructures de santé devront se procurer localement

KINSHASA: Des médicaments fabriqués au Congo peuvent-ils remplacer les molécules importées ? Le gouvernement de Kinshasa assure que oui et veut promouvoir l'industrie de RDC en obligeant hôpitaux, pharmacies et ONG à acheter localement certains produits, ce qui inquiète des professionnels de la santé.

"Ce n'est pas facile de faire du business au Congo", constate Joss Ilunga Dijimba, 52 ans, qui se bat pour faire tourner son entreprise pharmaceutique, Pharmagros, installée dans la banlieue de la capitale de la République démocratique du Congo.

La société, qui emploie environ 40 personnes, a survécu tant bien que mal aux pillages massifs des années 90, dit-il. Mais il y a aussi les impôts, les taxes douanières, la difficulté d'embaucher du personnel qualifié...

"L'idée de promouvoir l’industrie locale, c'est une bonne chose", se félicite donc l'entrepreneur, diplômé de l'Université du Texas, en assurant que plusieurs sociétés congolaises, dont la sienne, sont d'un très bon niveau.

Dans les locaux climatisés de Pharmagros, derrière des murs surmontés de barbelés, des hommes portant charlottes et blouses blanches s'activent à la production de médicaments génériques, dont du paracétamol, qui seront livrés dans tout le pays.

Près des trois quarts des quelque 90 millions d'habitants de RDC vivent sous le seuil de pauvreté et, malgré un très fort potentiel minier, hydraulique et agricole, la plupart des produits consommés dans le pays sont importés.

Le gouvernement congolais a défini 35 médicaments, dont le paracétamol, que les infrastructures de santé devront se procurer localement. Cette règle a été édictée en fin d'année dernière mais, devant les oppositions et les difficultés de mise en œuvre, reste pour l'instant soumise à un moratoire.

Ces médicaments peuvent être fabriqués et achetés en RDC, affirme Donatien Kabamb Kabey, directeur des pharmacies au ministère de la Santé. Le gouvernement veut stimuler la production locale sans pour autant interdire les importations, dit-il.

Depuis l'annonce des nouvelles mesures gouvernementales, 15 entreprises pharmaceutiques sont en cours de création et s'ajouteront aux 24 déjà existantes en RDC, indique M. Kabey.

«À vos risques et périls»

Des experts sont cependant convaincus qu'à cause de règlements laxistes, les médicaments fabriqués au Congo risquent d'être peu sûrs.

"Quand vous vous tournez vers le secteur privé au Congo, c'est à vos risques et périls", met en garde Ed Vreeke, qui dirige Quamed, société de contrôle qualité de médicaments basée en Belgique.

"Ils savent pertinemment que la qualité de ce qu'ils produisent n'est pas bonne", dit-il.

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), les médicaments de mauvaise qualité ou contrefaits tuent des centaines de milliers de personnes chaque année.

Interrogés devant une pharmacie de la Gombe, quartier le plus riche de Kinshasa, des clients se montrent partagés. "Je n'ai pas de préjugés", déclare Joëlle, juriste de 29 ans, qui n'a pas regardé d'où proviennent les médicaments qu'elle vient d'acheter. "Il y a quand même une différence de qualité", estime de son côté Olivier, 52 ans, fonctionnaire. Mais, ajoute-t-il, si la qualité est la même, "pas de problème".

M. Vreeke reconnaît que les règles congolaises se sont améliorées, mais estime que le pays n'a pas les ressources pour mener les contrôles nécessaires, y compris sur la composition chimique des médicaments.

Le climat chaud et humide de la RDC pose aussi des problèmes de stockage.

En 2021, une étude sur des collyres vendus à Kinshasa, par exemple, a montré que trois produits testés sur sept n'étaient pas aux normes et le seul échantillon fabriqué au Congo était contaminé.

M. Kabey l'affirme, les standards se sont "énormément" améliorés ces dernières années et, ajoute-t-il, le gouvernement met en place un laboratoire national de contrôle qualité.

Selon des sources humanitaires, ces assurances n'ont pas convaincu de grandes ONG, comme Médecins sans Frontières (MSF) et Médecins du monde (MDM), qui ont demandé des dérogations à ces nouvelles règles d'achat local.

MSF n'a pas souhaité commenter. MDM a confirmé avoir demandé une dérogation en raison d'inquiétudes sur la qualité et sur la capacité à satisfaire la demande.

"Il faut avoir des critères élevés de qualité pour tout le monde, mais la réalité du pays, c’est que parfois, c’est impossible", commente sous couvert d'anonymat une source humanitaire.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.