Hong Kong prêt à voler la vedette lors de l'anniversaire du régime chinois

Le président chinois Xi Jinping (C) prononce un discours à la suite d'une cérémonie d'assermentation pour inaugurer le nouveau chef et gouvernement de la ville à Hong Kong le 1er juillet 2022, à l'occasion du 25e anniversaire de la passation de la ville de la Grande-Bretagne à la Chine. (AFP)
Le président chinois Xi Jinping (C) prononce un discours à la suite d'une cérémonie d'assermentation pour inaugurer le nouveau chef et gouvernement de la ville à Hong Kong le 1er juillet 2022, à l'occasion du 25e anniversaire de la passation de la ville de la Grande-Bretagne à la Chine. (AFP)
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Publié le Vendredi 01 juillet 2022

Hong Kong prêt à voler la vedette lors de l'anniversaire du régime chinois

  • Alors que le président Xi Jinping se prépare à admirer un énorme défilé militaire depuis la porte Tiananmen à Pékin, la colère continue de monter dans l'ancienne colonie britannique
  • Dimanche, des affrontements ont à nouveau opposé police et manifestants dans le centre-ville à coups de grenades lacrymogènes

PEKIN: Pékin célébrera mardi en fanfare le 70e anniversaire du régime communiste chinois, mais à l'autre bout du pays les manifestations à Hong Kong en faveur de la démocratie pourraient gâcher la fête.

Alors que le président Xi Jinping se prépare à admirer un énorme défilé militaire depuis la porte Tiananmen à Pékin, la colère continue de monter dans l'ancienne colonie britannique.

Le territoire autonome traverse depuis plus de trois mois sa pire crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. Les actions et rassemblements - parfois violents - y sont quasi quotidiens pour dénoncer un recul des libertés et demander des réformes démocratiques.

"On peut dire sans trop se tromper que les manifestations de Hong Kong gâchent déjà la fête du parti (communiste) avant même qu'elle ne commence", estime Kong Tsung-gan, auteur du livre "Un parapluie: un conte politique de Hong Kong" ("Umbrella, a political tale from Hong Kong", non traduit en français).

Feu d'artifices annulé 

Dimanche, des affrontements ont à nouveau opposé police et manifestants dans le centre-ville à coups de grenades lacrymogènes.

Samedi, des dizaines de milliers de manifestants pro-démocratie étaient déjà dans la rue pour marquer le cinquième anniversaire du début du "Mouvement des Parapluies", précurseur de la mobilisation actuelle. Et mardi, au moment où des chars défileront devant Tiananmen, les manifestants hongkongais promettent de nouvelles actions.

"Les images envoyées au monde ne seraient (alors) pas celles de la Chine faisant la fête, mais de Hong Kong en train de brûler. Cela ternirait l'image de stabilité et de prospérité que l'appareil de propagande chinoise veut projeter", prévient à Hong Kong le journaliste et commentateur politique Michael Chugani.

La mobilisation est née de l'opposition à un projet de loi hongkongais qui devait autoriser les extraditions vers la Chine. Si le texte a été enterré, les revendications se sont considérablement élargies. Les militants pro-démocratie accusent Pékin d'augmenter son emprise politique sur le territoire et réclament un véritable suffrage universel.

En se rassemblant le 1er octobre, les manifestants de Hong Kong tenteront de "souligner la différence entre la Chine dictatoriale et Hong Kong libre", estime Willy Lam, politologue à l'Université chinoise de Hong Kong.

En vertu du principe "un pays, deux systèmes", Hong Kong jouit de certains droits inconnus ailleurs en Chine, notamment la liberté d'expression, l'accès à un internet non censuré et un système judiciaire indépendant. Mais ce principe, qui a présidé à la rétrocession, expirera en 2047.

Compte tenu de l'agitation ambiante, le gouvernement hongkongais a préféré annuler le feu d'artifices sur le front de mer prévu pour la fête nationale.

«Forces extérieures»

La très contestée cheffe de l'exécutif local, Carrie Lam, sera à Pékin le 1er octobre pour assister au défilé militaire géant, alors que le pouvoir chinois continue à la soutenir bec et ongles face aux manifestants.

Un autre responsable hongkongais est arrivé à Pékin dimanche: un policier célébré en héros sur les réseaux sociaux de Chine continentale pour avoir sorti son arme de poing en juillet alors qu'il était menacé par des manifestants.

Interrogé par la presse, il a confié son impatience d'assister mardi au défilé militaire.

Depuis le début de l'agitation, Pékin a laissé planer le doute quant à une possible intervention pour tenter de ramener le calme dans le territoire autonome.

Le pouvoir central a également tout fait pour discréditer les manifestants, dépeints comme des émeutiers soutenus par des "forces extérieures". Objectif recherché: éviter tout sentiment de solidarité de l'opinion publique continentale avec les manifestants et leurs idées contestataires.

Mais cette stratégie n'est pas totalement couronnée de succès, estime le sinologue Jean-Pierre Cabestan, de l'Université baptiste de Hong Kong.

Fin août, des Chinois du continent ont participé à Hong Kong à une chaîne humaine en soutien au mouvement pro-démocratie. Parmi eux figurait une jeune femme de 25 ans, originaire de Pékin,.

"Je comprends pourquoi ils font ça", déclare-t-elle à propos des manifestants hongkongais. "Ils ont perdu espoir dans le système, ils ne font pas confiance au gouvernement".

"J'aimerais que nous aussi nous ayons la liberté de ne pas avoir peur", explique-t-elle, sous couvert d'anonymat par crainte de représailles.


Pont effondré à Baltimore: les corps de deux des six ouvriers retrouvés

Le pont Francis Scott Key, effondré, se trouve au sommet du porte-conteneurs Dali à Baltimore, dans le Maryland, le 27 mars 2024. (AFP)
Le pont Francis Scott Key, effondré, se trouve au sommet du porte-conteneurs Dali à Baltimore, dans le Maryland, le 27 mars 2024. (AFP)
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  • Les corps repêchés ont été identifiés comme ceux de deux hommes âgés de 35 et 26 ans, originaires du Mexique et du Guatemala
  • En raison de la quantité de béton et de débris, «les plongeurs ne sont plus en mesure de se frayer un chemin en sécurité» vers «ce que nous pensons être les véhicules piégés», dit la police

BALTIMORE: Les corps sans vie de deux des six ouvriers recherchés ont été repêchés mercredi des eaux glacées du port de Baltimore, sur la côte Est américaine, ont annoncé les autorités, au lendemain de l'effondrement spectaculaire d'un pont percuté par un porte-conteneurs.

"Des plongeurs ont localisé un pick-up rouge à environ 7.6 mètres de profondeur", a annoncé lors d'un point presse, la police du Maryland, l'Etat où se situe Baltimore. "Deux victimes du drame étaient prisonnières du véhicule".

Les corps repêchés ont été identifiés comme ceux de deux hommes âgés de 35 et 26 ans, originaires du Mexique et du Guatemala, qui faisaient partie de l'équipe d'ouvriers présente sur la chaussée du pont Francis Scott Key au moment de l'accident.

Les corps de quatre de leurs collègues, tous présumés morts, n'ont eux pas encore été retrouvés, ont ajouté les autorités.

Mais, en raison notamment de la quantité de béton et de débris, "les plongeurs ne sont plus en mesure de se frayer un chemin en sécurité" vers "ce que nous pensons être les véhicules piégés", a déclaré Roland Butler, de la police du Maryland.

Les secours vont donc chercher à retirer la structure de l'eau pour faciliter l'accès aux plongeurs, a-t-il précisé.

Les autorités avaient averti mardi soir qu'elles ne pensaient pas pouvoir "retrouver ces individus encore en vie", alors que deux membres de leur équipe avaient été secourus peu après le drame.

Les victimes, originaires d'Amérique latine selon la presse américaine, réparaient des nids de poule sur le pont lorsqu'il s'est écroulé dans le fleuve Patapsco.

«Pas conçu pour résister»

L'agence américaine de sécurité des transports (NTSB) a fourni mercredi une chronologie détaillée de la tragédie, basée sur l'analyse préliminaire de l'enregistreur de données du porte-conteneurs.

Long de 300 mètres pour 48 mètres de largeur, le Dali, battant pavillon singapourien, a quitté le quai du port de Baltimore mardi à 0H39 (04H39 GMT) à destination de l'Asie, a indiqué Marcel Muise, enquêteur du NTSB, lors d'une conférence de presse.

À 1H24 locales, des alarmes ont commencé à retentir à bord du navire, signalant des problèmes de propulsion. Le pilote a rapidement informé les autorités portuaires par radio que le navire se dirigeait vers le pont, et a demandé l'intervention de remorqueurs.

L'appel à l'aide a été également reçu par deux équipes de l'autorité locale des transports qui se trouvaient sur le pont en raison des travaux. Ces dernières ont alors fermé toutes les voies de circulation, sauvant ainsi probablement des vies.

Puis, à 1H29, l'enregistreur du navire a enregistré des "sons correspondant à la collision".

Le pont, emprunté chaque jour par des dizaines de milliers de véhicules, s'est alors effondré tel un château de cartes, des pans entiers de la structure se retrouvant sur le bateau.

Des images impressionnantes de vidéosurveillance montrent le porte-conteneurs dévier de son cap, heurter une pile du pont inauguré en 1977 puis s'écrouler.

Pour le ministre américain des Transports Pete Buttigieg, "ce type de pont (...) n'a tout simplement pas été conçu pour résister à un choc direct contre pilier de soutien essentiel".

L'équipage avait tenté en vain de ralentir la course du navire en jetant l'ancre.

L'enquête préliminaire montre qu'il s'agit d'un accident, selon les autorités.

«Coût de la reconstruction»

Le président Joe Biden s'est engagé à ce que "l'Etat fédéral paie la totalité du coût de la reconstruction" du pont, qui porte le nom de l'auteur des paroles de l'hymne national américain, en admettant que cela prendrait du temps.

"Nous serons aux côtés des habitants de Baltimore aussi longtemps qu'il le faudra", a-t-il encore assuré mercredi soir sur le réseau social X.

Car l'enjeu est aussi économique: ce pont à quatre voies, long de 2,6 km, est situé sur un axe nord-sud crucial pour l'économie de la côte Est des Etats-Unis.

Pour l'heure, le transport maritime y est "suspendu jusqu'à nouvel ordre", selon les autorités. Le port de Baltimore est le neuvième du pays en termes d'activité et génère plus de 15.000 emplois.

Le Dali est "stable" et ne représente pas de danger pour l'environnement et le public, en dépit de la présence à bord de 5,6 milliards de litres de diesel et de quelques conteneurs de matières dangereuses, a assuré mercredi Peter Gautier, responsable des gardes-côtes.

Deux conteneurs, sur un total de 4,700, sont tombés à l'eau.

Le navire est exploité par la société maritime Synergy Group et affrété par le géant danois du transport maritime Maersk.

Les autorités portuaires de Singapour ont déclaré mercredi qu'il avait passé avec succès deux inspections en 2023 et qu'une jauge de contrôle de la pression du carburant défectueuse avait été réparée en juin.

Les autorités chiliennes avaient signalé en 2023 un défaut dans les machines du navire, une anomalie rapidement réparée selon elles.


Mer de Chine méridionale: nouvel échange acerbe entre Manille et Pékin

Cette photo prise le 5 mars 2024 montre un navire des garde-côtes chinois dans la mer de Chine méridionale contestée. (AFP)
Cette photo prise le 5 mars 2024 montre un navire des garde-côtes chinois dans la mer de Chine méridionale contestée. (AFP)
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  • Samedi, trois soldats philippins ont été blessés lors d'un accrochage avec les garde-côtes chinois, qui ont bloqué leur navire
  • Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, y compris des eaux et des îles proches des côtes de plusieurs pays voisins

MANILLE: La Chine et les Philippines ont échangé jeudi de nouvelles accusations après de nouveaux accrochages en mer de Chine méridionale, où les deux pays ont des revendications concurrentes.

Samedi, trois soldats philippins ont été blessés lors d'un accrochage avec les garde-côtes chinois, qui ont bloqué leur navire et l'ont endommagé à l'aide de puissants canons à eau au large d'un des récifs disputés, l'atoll Second Thomas.

"Nous ne cherchons pas à entrer en conflit avec quelque nation que ce soit, en particulier avec les nations qui prétendent être nos amies, mais nous ne nous laisserons pas réduire au silence, à la soumission ou à l'asservissement", a déclaré jeudi dans un communiqué le président philippin Ferdinand Marcos.


Le nombre de migrants ayant traversé la Manche à un niveau record depuis janvier

Le navire des forces frontalières britanniques « Defender », transportant des migrants récupérés en mer alors qu'ils tentaient de traverser la Manche depuis la France, revient à la marina de Douvres, dans le sud-est de l'Angleterre, le 17 janvier 2024 (Photo, AFP).
Le navire des forces frontalières britanniques « Defender », transportant des migrants récupérés en mer alors qu'ils tentaient de traverser la Manche depuis la France, revient à la marina de Douvres, dans le sud-est de l'Angleterre, le 17 janvier 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des chiffres publiés mercredi par le ministère britannique de l'Intérieur, 4 644 personnes, toutes nationalités confondues, ont effectué cette périlleuse traversée au premier trimestre
  • En 2023, près de 30 000 migrants ont au total traversé illégalement la Manche

LONDRES: Plus de 4.600 migrants ont rejoint l'Angleterre par la Manche illégalement à bord de canots depuis le 1er janvier, un record pour les trois premiers mois de l'année malgré les promesses du gouvernement conservateur de mettre fin à ces dangereuses traversées.

Selon des chiffres publiés mercredi par le ministère britannique de l'Intérieur, 4.644 personnes, toutes nationalités confondues, ont effectué cette périlleuse traversée au premier trimestre, soit une augmentation de 23% par rapport à la même période l'année dernière (3.700).

Le dernier record avait été établi en 2022 avec 4.548 traversées entre début janvier et fin mars.

Rien que mardi, 338 personnes ont gagné les côtes anglaises dans ces embarcations, le plus souvent des canots pneumatiques chargés de dizaines de passagers.

Depuis le début de l'année, au moins sept migrants, dont une fillette de sept ans et un adolescent de 14 ans, sont morts en mer et sur un canal en tentant de rejoindre l'Angleterre.

"Il y a une prise de risque de plus en plus grande" et "l'année qui vient n'augure rien de bon", avait averti début mars l'association française d'aide aux migrants Utopia 56, selon laquelle le rythme de décès depuis le début de l'année atteint un niveau inédit depuis trois ans.

Depuis son arrivée à Downing Street il y a un an et demi, le Premier ministre Rishi Sunak a fait de la lutte contre l'immigration irrégulière l'une de ses priorités, martelant vouloir "stopper les bateaux".

Projet de loi contreversé

En 2023, près de 30.000 migrants ont au total traversé illégalement la Manche, un chiffre en forte baisse par rapport au record atteint en 2022 (45.000), que le gouvernement met en avant dans son bilan.

Toute progression des arrivées sur le sol britannique risque de fragiliser les conservateurs à quelques mois des élections législatives, pour lesquelles l'opposition travailliste est donnée largement en tête dans les sondages.

Le projet de loi controversé du gouvernement pour expulser les migrants au Rwanda se heurte par ailleurs à la résistance de la chambre haute du Parlement, celle des Lords, qui souhaite adoucir ce texte.

Lundi, le ministère de l'Intérieur a lancé une campagne sur les réseaux sociaux pour dissuader les ressortissants vietnamiens, de plus en plus nombreux, à tenter de traverser la Manche.