Afghanistan: deux hommes armés tués près du site d'un grand conseil réuni pour légitimer le régime taliban

Cet événement intervient une semaine après un séisme qui a frappé le sud-est du pays et fait plus de 1 000 morts et des dizaines de milliers de sans-abri. (Photo, AFP)
Cet événement intervient une semaine après un séisme qui a frappé le sud-est du pays et fait plus de 1 000 morts et des dizaines de milliers de sans-abri. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 30 juin 2022

Afghanistan: deux hommes armés tués près du site d'un grand conseil réuni pour légitimer le régime taliban

Cet événement intervient une semaine après un séisme qui a frappé le sud-est du pays et fait plus de 1 000 morts et des dizaines de milliers de sans-abri. (Photo, AFP)
  • Selon des responsables talibans, les deux hommes ont commencé à tirer depuis le toit d'un immeuble près du lieu du rassemblement, avant d'être «rapidement éliminés par les moudjahidines»
  • Des responsables américains et talibans devaient discuter jeudi au Qatar d'un mécanisme pour débloquer des fonds afghans, Washington cherchant à s'assurer qu'ils sont utilisés à des fins humanitaires

KABOUL: Deux hommes armés ont été abattus jeudi à Kaboul par des combattants talibans, près du lieu où se déroulait un grand conseil réunissant des milliers d'érudits religieux et d'aînés tribaux, qui devraient légitimer le régime fondamentaliste islamiste au pouvoir en Afghanistan. 

Selon des responsables talibans, les deux hommes ont commencé à tirer depuis le toit d'un immeuble près du lieu du rassemblement, avant d'être « rapidement éliminés par les moudjahidines ». 

Les autorités n'ont fourni que très peu de détails sur ce conseil, composé uniquement d'hommes et convoqué par les talibans. 

Il est décrit comme une « jirga », une assemblée traditionnelle d'anciens au sein de laquelle les divergences doivent normalement être réglées par consensus. 

Les médias n'ont pas eu le droit d'y accéder, mais certains discours sont retransmis à la radio d'État, la plupart appelant à l'unité derrière le régime au pouvoir depuis août. 

« L'obéissance est le principe le plus important du système », a déclaré à l'ouverture du conseil Habibullah Haqqani, qui le préside. 

« Nous devons obéir à tous nos dirigeants dans toutes les affaires, sincèrement et véritablement, et devons obéir de la bonne façon », a-t-il dit. 

Cet événement intervient une semaine après un séisme qui a frappé le sud-est du pays et fait plus de 1 000 morts et des dizaines de milliers de sans-abri. 

Des responsables américains et talibans devaient discuter jeudi au Qatar d'un mécanisme pour débloquer des fonds afghans, Washington cherchant à s'assurer qu'ils sont utilisés à des fins humanitaires. 

Avant même le séisme, les talibans ont eu du mal à faire la transition d'une force insurrectionnelle qui a combattu pendant 20 ans les forces américaines - lesquelles ont quitté le pays fin août 2021 - en administration civile. 

Depuis leur retour au pouvoir, l'Afghanistan est plongé dans une profonde crise économique et humanitaire, la communauté internationale ayant fermé les vannes de l'aide financière qui portait le pays à bout de bras depuis deux décennies. 

Une source talibane a affirmé à l'AFP que les participants au conseil - prévu sur trois jours - seraient autorisés à critiquer le pouvoir en place et que des sujets épineux, tels que l'éducation des filles, objet de débat au sein même du mouvement, seraient au programme. 

Les femmes ne sont pas autorisées à y assister. Le vice-Premier ministre, Abdul Salam Hanafi, a estimé mercredi que cela n'était pas nécessaire, car elles seront représentées par des parents masculins. 

Droits des femmes restreints 

« Les femmes sont nos mères et nos sœurs... nous les respectons beaucoup », et »lorsque leurs fils sont dans le rassemblement, cela signifie qu'elles sont également impliquées », a-t-il dit. 

Pour la militante des droits des femmes Razia Barakzai, les commentaires de M. Hanafi relèvent d'une « logique intolérable ». 

« Les femmes devraient faire partie des décisions concernant leur sort (...) La vie a été enlevée aux femmes afghanes », a-t-elle déclaré. 

Les talibans assurent avoir le soutien d'une très large majorité de la population. Mais ils sont revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir, entre 1996 et 2001, restreignant très fortement les droits des femmes. 

Ils les ont largement exclues des emplois publics, ont restreint leur droit à se déplacer et ont interdit l'accès des filles au collège et au lycée. Les femmes se sont aussi vu imposer le port du voile intégral, couvrant le visage, pour toute sortie en public. 

A la tribune du conseil, un influent imam a déclaré que quiconque tenterait de renverser le régime devrait être décapité. 

« Ce drapeau (taliban) n'a pas été hissé facilement, et il ne sera pas abaissé facilement », a déclaré Mujib ur Rahman Ansari, l'imam de la mosquée Gazargah à Herat. 

« Tous les érudits religieux d'Afghanistan devraient convenir (...) que quiconque commet le moindre acte contre notre gouvernement islamique devrait être décapité et éliminé », a-t-il dit. 

Plus de 3 000 personnes venant des plus de 400 disctricts doivent participer au conseil, soit le plus grand rassemblement de personnalités influentes depuis le retour au pouvoir des talibans. 

Les médias afghans spéculent aussi sur l'éventuelle présence du chef suprême des talibans et du pays, Hibatullah Akhundzada, lequel n'a jamais été filmé ou photographié en public depuis leur arrivée au pouvoir. 

Seuls des enregistrements audios de M. Akhundzada, qui vit reclus à Kandahar, le centre spirituel des talibans, ont été rendus public, sans qu'ils aient pu être authentifiés de source indépendante. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.