La chasse au bon bureau, l'autre bataille pour les députés

Cette photographie prise le 28 juin 2022 montre une vue générale de l'hémicycle au début des travaux de la nouvelle Assemblée Nationale, à Paris. Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Cette photographie prise le 28 juin 2022 montre une vue générale de l'hémicycle au début des travaux de la nouvelle Assemblée Nationale, à Paris. Christophe ARCHAMBAULT / AFP
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Publié le Jeudi 30 juin 2022

La chasse au bon bureau, l'autre bataille pour les députés

  • «Chaque fois, c’est la guerre pour savoir qui sera le plus près de l’hémicycle» parmi les 577 députés, confie un collaborateur de la majorité
  • La répartition des bureaux fait l'objet de négociations entre groupes politiques, qui eux- mêmes répartissent ensuite les m2 entre leurs membres

PARIS: Derrière les postes clés, une autre bataille, parfois "virile", se joue à l'Assemblée: celle qui consiste à dégoter le meilleur bureau entre ceux parfois vétustes mais prestigieux du Palais Bourbon, et ceux plus modernes mais plus éloignés dans les annexes.

"Chaque fois, c’est la guerre pour savoir qui sera le plus près de l’hémicycle" parmi les 577 députés, confie un collaborateur de la majorité, pour qui, "malgré certains bureaux qui peuvent tomber en désuétude, le Palais reste le top du top".

Car lorsque la sonnerie retentit pour un scrutin, 5 petites minutes s'écoulent avant le vote. Un délai d'autant plus crucial en cas de majorité serrée, comme cela risque d'être souvent le cas désormais.

Avoir le bon bureau, "c'est la quête du Graal", plaisante Philippe Gosselin (LR), raillant certains "piailleurs" mécontents de leur sort.

Il liste ceux qui veulent être "à côté du Saint des saints" au Palais Bourbon, ou "pas très loin" rue Aristide Briand (le "3AB"), et ceux qui visent le "101" rue de l'Université, avec ses "commodités" comme des douches ou clic-clac. Les "bureaux-lits" sont habituellement réservés à ceux qui viennent de loin.

Chacun de ces sites compte respectivement 262 bureaux, 160 et 247 pour les députés, mais aussi leurs collaborateurs et les groupes politiques.

Faute de place sous la dernière mandature, le groupe "Libertés et territoires" avait d'ailleurs eu droit un temps à un préfabriqué. Cette année, au sein du groupe LR, on s'inquiète d'être délogé, vers des locaux moins spacieux.

Ugo Bernalicis (LFI) confirme que la question du bureau "n’est pas neutre". A ses yeux, ceux du "101" cochent "le plus de cases", courir jusqu'à l'hémicycle étant "jouable avec le tunnel" qui relie l'annexe au Palais.

Mais en étant au "101", on est "sans arrêt en train de courir", lâche Marie-Christine Dalloz (LR), qui a de la pratique après déjà trois mandats.

La répartition des bureaux fait l'objet de négociations entre groupes politiques, qui eux- mêmes répartissent ensuite les m2 entre leurs membres.

Elu depuis 20 ans, le chef de file des députés communistes André Chassaigne assure de son côté à l'AFP que la répartition est "un casse-tête pour un président de groupe", avec des députés souvent très revendicatifs.

«Au pied de biche»

Il se souvient de l'élu PCF Maxime Gremetz, coutumier des coups de sang et qui a exercé plusieurs mandats entre 1978 et 2011, y était allé... au pied de biche pour annexer un bureau convoité. Il avait été "sanctionné après".

Dans les couloirs de l'Assemblée, certains nouveaux arrivants assurent ne pas se soucier de cette question.

"Je choisis mes batailles et le bureau n’en fait pas partie", dit ainsi Nicolas Metzdorf, élu de la majorité en Nouvelle-Calédonie.

A ses côtés, Philippe Dunoyer, également élu en Nouvelle-Calédonie, relève que les ultra- marins ne sont "pas forcément prioritaires" pour être proches de l’hémicycle, tout en admettant que dans la configuration actuelle ça peut être utile, "quand ça sonne pour un scrutin et qu’il faut se carapater".

"Moi je ne me bats pas pour un bureau, plutôt pour avoir des responsabilités", dit aussi Erwan Balanant (MoDem). Il reconnaît toutefois qu'il peut y avoir des "batailles", par exemple pour des bureaux historiques où ont siégé certaines figures. "Des gens ont pris des bureaux de façon un peu virile en installant leurs affaires", témoigne-t-il.

Réélu, Thomas Mesnier (Horizons) s'apprête, lui, à quitter son grand bureau de rapporteur général de la commission des Affaires sociales, "au cœur du Palais", ce qui est "un luxe indéniable et très très pratique pour le travail". Mais l'élu charentais voit aussi "des avantages à être au 101", les lits évitant "l’intendance un peu pénible de devoir réserver une chambre" dans la résidence de l'Assemblée, qui en compte 51, ou à l'hôtel.

En attendant d’avoir un bureau, Mikaele Seo (groupe Renaissance), tout juste débarqué de Wallis et Futuna, explique avoir dû aller "travailler au café".

D'autres "sans bureau fixe" passent des coups de fil depuis les salons.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.