REIMS : Le procès d'un adolescent, âgé de 14 ans au moment des faits, pour le meurtre en juin 2021 d'un collégien du même âge, poignardé après un différend, s'est ouvert mercredi à Reims à huis-clos.
En T-shirt blanc et le nom de la victime épinglé sur leurs vestes, ses parents, des proches et des membres de l’association qu’ils ont fondée, s'étaient rassemblés devant le tribunal pour enfant.
Les parents ont regretté que le procès ne soit pas public. "Il est important de savoir ce qui s’est passé et que les gens prennent conscience du crime odieux" commis, ont-ils dit aux journalistes.
La première journée doit être consacrée à l'examen de personnalité de l'accusé, élève de quatrième au moment des faits. Il comparaît détenu, incarcéré après sa mise en examen pour meurtre aggravé sur mineur de moins de 15 ans.
Sa détention provisoire ainsi que "la gravité des faits, les circonstances, l’émoi suscité (...) la personnalité des protagonistes", expliquent, selon le procureur de la République Matthieu Bourrette, la tenue rapide du procès.
Opposés par un différend depuis plusieurs jours, les deux collégiens, scolarisés dans l'établissement privé Saint-Joseph, s'étaient retrouvés dans le centre de Reims à la fin des cours le 2 juin 2021.
Le mis en cause, qui tenait un couteau déjà déplié, avait bondi sur son camarade, lui assénant un coup de poing et le poignardant à la tempe.
La victime, adoptée enfant à l'âge de trois ans, est décédée le 21 août à l'hôpital de Reims sans avoir repris connaissance.
La scène avait été filmée par la caméra d’un magasin proche mais aussi par une collégienne venue assister à l'affrontement avec un petit groupe d'élèves.
Un clip de rap créé et diffusé sur Instagram par l'accusé, semble être à l’origine de la tension entre les deux jeunes.
On y voit le futur agresseur se mettre en vedette en jouant avec son couteau, ce qui aurait provoqué des moqueries parmi les collégiens.
L’accusé, qui avait auparavant été retiré d'un établissement public à la suite d’une bagarre, aurait vécu plusieurs situations de harcèlement depuis l’école primaire.
Il encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle, la loi prévoyant pour les mineurs, une excuse de minorité.
Une cellule psychologique a été mise en place pendant le procès dans une salle spéciale au palais de justice.