RABAT: Dans son dernier rapport d’évaluation – publié ce 28 juin – l’Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), estime qu’il est nécessaire d’aborder son impact environnemental ainsi que celui de ses pays membres, tout en reconnaissant que le changement climatique représente « un défi primordial de notre temps », notamment à cause de des implications sécuritaires qui en découlent.
Pour l'Alliance, une transformation fondamentale s’impose. Elle estime que ce défi augmentera « de manière mesurable » les risques pour la sécurité et « s'aggravera à mesure que le monde se réchauffera davantage ».
En marge du premier Dialogue de haut niveau sur le climat et la sécurité tenu ce 28 juin à Madrid, le secrétaire général de l’organisation, Jens Stoltenberg, a annoncé que les Alliés ont décidé de réduire de manière significative leurs émissions de gaz à effet de serre. Une réduction ambitieuse de 45% d'ici à 2030, et zéro émissions d'ici à 2050.
«Nous ne pouvons pas compromettre notre efficacité militaire»
Si Jens Stoltenberg met en avant l’importance de mieux « comprendre » le changement climatique, de s’y adapter, ainsi que d’agir afin de réduire les émissions, il n’en demeure pas moins que l’Alliance ne peut « compromettre » son efficacité militaire, car « si nous ne parvenons pas à préserver la paix, nous ne parviendrons pas non plus à lutter contre le changement climatique », a-t-il affirmé.
Lors de son allocution, Stoltenberg a énuméré les différents effets qu’a le changement climatique sur les opérations de l’Alliance, notamment les températures extrêmes qui affectent ses soldats dans certaines régions du monde – à l’instar de l’Irak – ou encore la montée du niveau de la mer et tempêtes qui menacent ses bases navales.
Dans un rapport publié le 20 juin 2019, les universités britanniques de Durham et Lancaster, ont révélé que l’armée américaine, à elle seule, est un pollueur majeur. En 2014, ses émissions équivalaient aux émissions totales de la Roumanie, selon ce même rapport.
Les recherches des deux universités montrent en effet que l'armée américaine « consomme plus de carburants liquides et émet plus de CO2 que la plupart des pays ».
En 2017, l'armée américaine a acheté environ 269 230 barils de pétrole par jour afin de pouvoir mener à bien ses opérations aux États-Unis et à travers le monde.