Le gouvernement écossais vise un référendum sur l'indépendance en 2023

Nicola Sturgeon répond aux questions après avoir fait une déclaration sur le référendum sur l'indépendance au Parlement écossais à Édimbourg (Photo, AFP).
Nicola Sturgeon répond aux questions après avoir fait une déclaration sur le référendum sur l'indépendance au Parlement écossais à Édimbourg (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 29 juin 2022

Le gouvernement écossais vise un référendum sur l'indépendance en 2023

  • Les Écossais avaient déjà été consultés en 2014 et avaient voté à 55% pour rester au sein du Royaume-Uni
  • Le discours déterminé de Nicola Sturgeon coïncide avec la présence en Écosse cette semaine de la reine

ÉDIMBOURG: Peu importe le refus de Londres et l'échec d'une précédente consultation: la Première ministre écossaise a réaffirmé mardi sa détermination à organiser un nouveau référendum sur l'indépendance de la nation britannique, à l'automne 2023.

"Je peux annoncer que le gouvernement écossais propose que le référendum sur l'indépendance se tienne le 19 octobre 2023", a déclaré la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon au parlement local.

Pour organiser ce référendum, Mme Sturgeon, cheffe du parti indépendantiste SNP, doit obtenir l'accord du gouvernement britannique, qui s'y oppose fermement.

Les Écossais avaient déjà été consultés sur le sujet en 2014 et avaient voté à 55% pour rester au sein du Royaume-Uni, et s'appuyant sur ce vote le Premier ministre britannique Boris Johnson soutient qu'un tel référendum ne peut se produire "qu'une fois par génération".

Le SNP estime cependant que le Brexit a changé la donne, les Écossais s'y étant opposés à 62%. L'objectif du SNP est que l'Écosse rejoigne l'Union européenne en tant qu'État indépendant.

Nicola Sturgeon s'est dite prête à négocier avec le Premier ministre britannique mais a averti qu'elle ne permettrait pas que "la démocratie écossaise soit prisonnière de Boris Johnson".

S'attendant à un bras de fer judiciaire, elle a pris les devants et annoncé que la Cour suprême avait été sollicitée pour déterminer si le Parlement écossais avait le pouvoir de légiférer pour organiser ce référendum sans l'accord du gouvernement britannique.

Avis de la Cour suprême 

Si la cour, qui a confirmé qu'elle étudierait "le moment venu" l'affaire, tranche en sa faveur, la cheffe des indépendantistes aura réussi son pari.

En cas de défaite devant la justice, Nicola Sturgeon a prévenu qu'elle utiliserait les prochaines élections législatives, prévues en 2024, comme un "référendum de facto". Son parti ne ferait alors campagne que sur une unique question: "l'Écosse doit elle devenir un pays indépendant?".

Mais selon Jonathan Sumption, ancien juge de la Cour suprême, Mme Sturgeon s'embarque dans "une voie très difficile". La dévolution des pouvoirs au Royaume-Uni donne à Londres un pouvoir de veto clair sur tout nouveau vote, a-t-il affirmé sur la BBC.

Si les sondages montrent que l'opinion écossaise reste divisée sur la question de l'indépendance, la populaire cheffe des indépendantistes s'appuie sur son quatrième mandat --obtenu l'an dernier-- pour justifier sa démarche, comme elle l'a expliqué dans une lettre adressée à Boris Johnson.

"Vous et moi ne serons jamais d'accord sur les mérites de l'indépendance pour l'Écosse. Mais je m'attendrais à ce qu'un démocrate trouve inacceptable que le peuple d'Écosse soit empêché de faire ce choix étant donné la claire majorité pour un référendum au parlement écossais", lui a-t-elle écrit.

Réagissant à son projet alors qu'il était en route pour le sommet de l'Otan à Madrid, Boris Johnson a promis de l'étudier "très attentivement" et d'y répondre "de manière appropriée".

Il a toutefois jugé que "la priorité de ce pays devrait être de construire une économie plus forte" après la pandémie.

Le chef des conservateurs écossais, Douglas Ross, a dénoncé l'"obsession égoïste" de Nicola Sturgeon pour un référendum "clivant", estimant que les Écossais se souciaient davantage de la crise du coût de la vie ou des délais d'attente pour se faire soigner.

Le discours déterminé de Nicola Sturgeon coïncide avec la présence en Écosse cette semaine de la reine Elizabeth II.

La souveraine de 96 ans participe depuis lundi à une semaine d'événements royaux en Écosse, aux côtés de membres de sa famille.

La reine, qui a depuis des mois des problèmes pour se déplacer, est apparue souriante mardi, observant un défilé militaire dans les jardins du palais d'Holyroodhouse à Édimbourg.

Même si en tant que monarque, Elizabeth II se doit d'observer une stricte neutralité politique, The Telegraph a estimé que sa visite inopinée en Écosse "avait un impact politique comme toujours poli".

"Sans même parler - et presque sans bouger en public - elle s'est lancée dans le genre de démonstration de diplomatie douce qu'elle a passé 70 ans à perfectionner", a estimé le journal conservateur.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com