Israël crée une brigade militaire spéciale pour protéger le mur de Cisjordanie

Un soldat israélien monte la garde alors que des Palestiniens attendent au poste-frontière de Qalandia, entre la Cisjordanie occupée et Jérusalem. (AFP)
Un soldat israélien monte la garde alors que des Palestiniens attendent au poste-frontière de Qalandia, entre la Cisjordanie occupée et Jérusalem. (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 27 juin 2022

Israël crée une brigade militaire spéciale pour protéger le mur de Cisjordanie

Un soldat israélien monte la garde alors que des Palestiniens attendent au poste-frontière de Qalandia, entre la Cisjordanie occupée et Jérusalem. (AFP)
  • La brigade du mur a commencé ses opérations il y a deux semaines et se compose de six bataillons comptant 2100 personnes
  • «Les soldats israéliens pourront tirer sur toute personne qui tente de franchir le mur pour entrer en Israël», selon M. Barghouti, secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne

RAMALLAH: Israël a créé une nouvelle brigade militaire spéciale chargée de protéger sa barrière en Cisjordanie et de reconstruire un mur de plusieurs kilomètres dans le sud de Jénine, avec une politique consistant à tirer pour tuer tous les infiltrés palestiniens, ont révélé cette semaine des sources militaires israéliennes de haut rang.

La brigade du mur a commencé ses opérations il y a deux semaines et se compose de six bataillons comptant 2100 personnes. Le budget du nouveau mur en ciment, long de 60 kilomètres et haut de sept mètres, qui partira du sud de Jénine et longera la frontière avec la Cisjordanie, coûte 100 millions de dollars (environ 94, $3 milliards d’euros).

Le commandement de la brigade est situé dans la zone de Maccabim, près du village de Ni’lin, à proximité des frontières israéliennes, à l’ouest de Ramallah. «L’idée de créer la brigade du mur est venue à la suite de la vague d’escalade des attaques contre Israël depuis la Cisjordanie en mars et avril», selon une source de défense israélienne de haut niveau.

Il a ajouté que la nouvelle escouade avait pour mission de sécuriser et de protéger la zone du mur existant, de superviser le processus de construction du nouveau mur de Jénine et de restaurer les sections détruites à partir desquelles les Palestiniens peuvent entrer illégalement en Israël.

«Ces directives ont pour but de tuer et de maltraiter les Palestiniens. Depuis le début de cette année, plus de 70 Palestiniens, dont 16 enfants et plusieurs travailleurs, ont été tués, et toutes les victimes sont des civils qui n’étaient pas armés et ne constituaient pas une menace pour la vie des Israéliens», a indiqué le secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne, Moustafa Barghouti, à Arab News.

«Le mur n’est pas une frontière internationale, mais plutôt une barrière érigée par l’armée israélienne entre la Cisjordanie et Israël sur le territoire palestinien. L’affirmation selon laquelle il constitue une frontière internationale pour Israël n’est qu’une manipulation des mots», a-t-il ajouté.

Avec la création de la brigade du mur, l’armée israélienne a changé les règles de tir contre les infiltrés palestiniens, considérant le mur comme une frontière internationale officielle. «Les instructions de tir ont été modifiées, et les soldats israéliens sont autorisés à tirer sur toute personne qui tente de franchir le mur pour entrer en Israël», a précisé M. Barghouti.

L’administration civile israélienne publie des avertissements via ses pages sur les réseaux sociaux, indiquant aux 180 000 travailleurs palestiniens légaux et aux 24 000 qui travaillent illégalement en Israël d’entrer dans le pays par les postes-frontières officiels, menaçant ceux qui pénètrent sans autorisation de suspendre leur permis.

Un haut responsable de la sécurité palestinienne à Ramallah a déclaré à Arab News que «le meurtre de tout Palestinien suspecté de vouloir s’approcher du mur ne fait que confirmer le mépris pour leur vie. C’est la même ordre qui est donné aux soldats de l’occupation quand ils sentent que leur vie est en danger».

«Selon les normes internationales de protection des frontières, si l’infiltré n’est pas armé, alors il est permis de tirer en l’air, puis à ses pieds, mais pas de tirer pour tuer. Pourtant, les Israéliens appliquent leurs lois arrogantes qui ne tiennent pas compte de la vie des Palestiniens», a-t-il dénoncé. 

L’armée israélienne a tué un ouvrier palestinien de 53 ans, Nabil Ghanim, originaire de Naplouse, au sud de Qalqilya, alors qu’il tentait de franchir le mur de séparation entre la Cisjordanie et Israël le 19 juin.

Les soldats de la nouvelle brigade disposent d’équipements modernes de vision nocturne, de dispositifs GPS, de véhicules blindés rapides et de drones pour traquer les infiltrés en Israël et effectuer des patrouilles vingt-quatre heures sur vingt-quatre le long des sections du mur. Avant la création de la brigade, Israël s’appuyait sur des forces remplaçables composées de gardes-frontières, de l’armée régulière et de réservistes.

L’armée et les services de sécurité israéliens affirment que dans les attaques qui ont eu lieu en Israël entre mars et mai, les auteurs armés sont entrés illégalement dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.