Afghanistan: l'avenir incertain des rescapés du séisme

Un garçon se tient à l'intérieur d'une maison endommagée après un récent tremblement de terre dans le village d'Akhtar Jan dans le district de Gayan de la province de Paktika, le 25 juin 2022. (Photo, AFP)
Un garçon se tient à l'intérieur d'une maison endommagée après un récent tremblement de terre dans le village d'Akhtar Jan dans le district de Gayan de la province de Paktika, le 25 juin 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 26 juin 2022

Afghanistan: l'avenir incertain des rescapés du séisme

Un garçon se tient à l'intérieur d'une maison endommagée après un récent tremblement de terre dans le village d'Akhtar Jan dans le district de Gayan de la province de Paktika, le 25 juin 2022. (Photo, AFP)
  • Aujourd'hui, 35 familles élargies vivent sous des tentes, tout près des ruines
  • «Si nos enfants restent dans cette situation leur vie sera en danger à cause de la pluie et de la neige», dit Malin Jan. 

AKHTAR JAN: Leur vie a été brisée nette, la mort a emporté leurs proches et ils vivent désormais entassés sous des tentes: sans une aide rapide et massive, l'avenir paraît très incertain pour les survivants du séisme dans l'Est de l'Afghanistan. 

Comme de nombreux autres villages dans la région frappée mercredi, celui d'Akhtar Jan avec ses 14 maisons a été entièrement détruit. 

Aujourd'hui, 35 familles élargies vivent sous des tentes, tout près des ruines. 

« Avant le séisme, la vie était agréable et belle (dans le village), nous avions nos maisons et Dieu était bon », raconte Abdu Rahman Abid. 

Il fait le décompte macabre de ceux qu'il a perdus, emportés sous les décombres: ses parents, sa femme, trois fille, un fils et un neveu. 

« Le séisme a tué huit membres de ma famille et ma maison est détruite », dit-il, le regard las et marqué par l'épreuve. 

« Il y a une grande différence, avant nous avions nos propres maisons et tout ce dont nous avions besoin, maintenant nous n'avons plus rien et nos familles vivent sous une toile de tente », poursuit-il. 

Deux petits campements de fortune ont été installés sur des jardins poussiéreux à l'herbe rabougrie, tout près des maisons détruites. 

Là, sous des tentes dressées en cercle, collées les unes aux autres, vivent 35 familles au total, soit plus de 300 personnes, dont de nombreux enfants. Les hommes ont décliné la demande de l'AFP d'interroger les femmes. 

L'espace dans l'un des jardins est partagé avec trois vaches, un âne, deux chèvres et des poules. 

Pour Malin Jan, « si la vie avant n'était pas vraiment bonne car depuis des années il y avait la guerre, le séisme nous l'a rendue encore plus dure ». 

Il a perdu deux de ses filles. 

« Si nos enfants restent dans cette situation leur vie sera en danger à cause de la pluie et de la neige », dit-il. 

L'hiver rude, qui dure près de cinq mois dans cette région isolée de moyenne montagne, arrivera en septembre. 

« Habituellement, même vivre dans une maison est difficile pendant l'hiver. Alors si d'ici là nos maisons ne sont pas reconstruites, nos vies seront en danger », abonde Massoud Sakib, 37 ans, qui a perdu sa femme et trois de ses filles. 

Les conditions sanitaires et de vie dans ces campements précaires risquent aussi de se détériorer rapidement. Les habitants vont chercher l'eau dans un puits tout proche. Il n'y a pas de toilettes. 

Tout raser 

Sur l'un des deux terrains, des hommes montent une nouvelle tente. 

Le jour d'après le séisme « il n'y en avait qu'une, nous étions entassés dedans, certains dormaient dans des voitures », raconte l'un deux. 

Samedi, arrivé de Kaboul en hélicoptère, le plus haut responsable de l'ONU dans le pays, Ramiz Alakbarov, s'est rendu dans la région et a notamment déambulé dans le village d'Akhtar Jan, avec des représentants de chaque agence onusienne. 

Près des ruines, très ému lors d'une rencontre avec une fillette et alors qu'un rescapé lui proposait du thé, M. Alakbarov n'a pu retenir une larme, saluant la « résilience et le courage » de la population. 

L'aide internationale d'urgence commence à affluer massivement. 

« Nous avons besoin d'abri (en dur), la communauté internationale devrait nous aider à reconstruire nos maisons », plaide Malin Jan. 

Les destructions sont telles qu'il faudra tout raser avant de reconstruire, ce qui prendra du temps. 

Interrogé par l'AFP en marge d'une rencontre avec le responsable de l'ONU sur place, le ministre afghan de la Santé, Qalandar Ebad, a insisté sur la souffrance « mentale et psychologique » de la population après le séisme. 

Si habituellement quand une famille est frappée par un drame, les autres viennent naturellement l'entourer et la soutenir, aujourd'hui, comme toutes sont affectées, « nous nous consolons les uns les autres, nous ne pouvons rien faire d'autre », explique Malin Jan. 

« Nous demandons au monde de nous aider tant que nous en aurons besoin. Il doit partager notre peine », implore Abdul Rahman Abib. 


L’humoriste Stephen Colbert défend les manifestants propalestiniens sur les campus après les critiques de Trump

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
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  • L’humoriste estime que les manifestations devraient être autorisées à se poursuivre tant qu’elles sont pacifiques
  • Donald Trump prétend que le rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville n’est «rien» par rapport aux manifestations propalestiniennes dans les universités

LONDRES: L’humoriste américain Stephen Colbert a défendu les manifestants propalestiniens sur les campus, s’opposant ainsi aux récentes critiques de l’ex-président Donald Trump.

La semaine dernière, ce dernier avait comparé les regroupements d’étudiants au rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville, en Virginie, affirmant que ce dernier n’était «rien» en comparaison.

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza.

L’animateur a déclaré que les manifestations pacifiques «devraient être autorisées», reprochant à M. Trump de «banaliser l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire américaine».

«Même si vous n’êtes pas d’accord avec le sujet de leurs manifestations, tant que ces dernières sont pacifiques, les étudiants devraient être autorisés à manifester. C’est le droit que leur confère le premier amendement.» 

L’ancienne star de l’émission The Colbert Report a critiqué la réaction des responsables universitaires et des forces de l’ordre aux récents événements survenus à l’université Columbia, dénonçant le recours à des policiers lourdement armés et les menaces de faire appel à la garde nationale comme une «tactique classique de désescalade».

M. Trump a, quant à lui, salué la manière dont les forces de l’ordre ont géré la situation, félicitant la police de la ville de New York.

Les propos de M. Colbert ont coïncidé avec le déploiement de la police antiémeute au Hamilton Hall de l’université Columbia, ce qui a entraîné l’arrestation de nombreux étudiants propalestiniens qui occupaient le bâtiment.

Les descentes de police ont été condamnées par des groupes de pression tels que Jewish Voice for Peace et la rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese. Le maire de New York a indiqué que 282 étudiants avaient été arrêtés.

Des affrontements entre des groupes propalestiniens, des contre-manifestants et les forces de l’ordre ont ensuite éclaté dans d’autres campus des États-Unis.

Par ailleurs, l’université Brown, dans le Rhode Island, a conclu un accord avec les manifestants mardi. Il semble que ce soit la première fois qu’une université américaine accepte de voter sur le désinvestissement en réponse aux manifestations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.