Le suspect de la fusillade d'Oslo est un Norvégien d'origine iranienne

La Norvège, généralement paisible, a été le théâtre d'attaques sanglantes le 22 juillet 2011, lorsque l'extrémiste de droite Anders Behring Breivik a tué 77 personnes. (AP)
La Norvège, généralement paisible, a été le théâtre d'attaques sanglantes le 22 juillet 2011, lorsque l'extrémiste de droite Anders Behring Breivik a tué 77 personnes. (AP)
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Publié le Samedi 25 juin 2022

Le suspect de la fusillade d'Oslo est un Norvégien d'origine iranienne

  • La fusillade s'est produite aux alentours de 01H00 locale (23H00 GMT) en trois endroits rapprochés en plein centre de la capitale norvégienne
  • L'auteur présumé de la fusillade qui a fait deux morts et 21 blessés, dont dix graves, est un Norvégien d'origine iranienne de 42 ans

OSLO : La police norvégienne a ouvert samedi une enquête pour «acte terroriste» après des tirs mortels près de bars du centre d'Oslo dans la nuit.

L'auteur présumé de la fusillade qui a fait deux morts et 21 blessés, dont dix graves, est un Norvégien d'origine iranienne de 42 ans connu des services de renseignement intérieur, également chargés de l'antiterrorisme, selon la police d'Oslo.

"Il est soupçonné  d'homicide, tentative d'homicide et acte terroriste", a indiqué un responsable de la police, Christian Hatlo, lors d'une conférence de presse.

Ce dernier chef d'accusation est motivé par "le nombre de blessés et de tués, le nombre de scènes de crime --au moins trois-- et (...) il y a de bonnes raisons de croire qu'il avait l'intention de semer la terreur", a-t-il ajouté.

Selon la police, le pronostic vital des blessés n'est pas ou plus engagé.

La fusillade s'est produite aux alentours de 01H00 locale (23H00 GMT vendredi) à l'extérieur d'un pub, Per på hjørnet, où les deux morts seraient à déplorer, selon les médias locaux.

Elle s'est ensuite poursuivie devant un club attenant, le London Pub, en plein centre de la capitale norvégienne, alors bondé en cette chaude nuit d'été.

"Il y a des raisons de croire qu'il s'agit d'un crime de haine", a ajouté M. Hatlo, en évoquant la nature des endroits visés, "en particulier le London Pub".

A la suite de recommandations "claires" de la police, "tous les évènements liés à la Oslo Pride sont annulés", ont écrit les organisateurs de l'événement dans un communiqué.

Les effectifs policiers ont été renforcés dans la capitale pour faire face à d'éventuels autres incidents.

"On estime à ce stade qu'il n'y avait qu'un seul auteur" derrière la fusillade "mais on peut rien dire avec certitude si tôt" dans l'enquête, a précisé l'inspecteur Tore Soldal, lors de la conférence de presse.

«Scène de guerre»

L'homme a été arrêté samedi à 01H19 (vendredi 23H19 GMT), cinq minutes après les premiers signalements.

Des civils ont aidé à la capture du suspect ainsi qu'aux premiers soins, selon la police qui a salué "une contribution héroïque".

Le suspect avait déjà eu affaire à la police pour des faits mineurs comme port d'un couteau ou encore une condamnation pour possession de stupéfiants.

Deux armes ont été saisies sur les lieux de l'attaque: une arme automatique et une arme de poing que M. Hatlo a présentées comme "anciennes".

Un témoin interviewé par le journal Verdens Gang (VG) a évoqué "une scène de guerre". "Il y avait plein de blessés au sol qui avaient des blessures à la tête", a-t-il dit.

Selon un journaliste de NRK présent sur place au moment de la fusillade, le tireur est arrivé avec un sac d'où il a retiré une arme avec laquelle il a tiré.

Aux petites heures du matin, un sac gisait toujours à terre sur les lieux de la fusillade autour desquels s'affairaient des spécialistes de la police technique et scientifique.

"La fusillade à l'extérieur du London Pub à Oslo cette nuit est une attaque horrible et profondément choquante contre des innocents", a réagi le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre.

Le tireur "avait l'air très déterminé sur où il visait", a raconté à VG une femme témoin de la scène.

Généralement paisible, la Norvège avait été le théâtre d'attaques sanglantes le 22 juillet 2011.

Ce jour-là, l'extrémiste de droite Anders Behring Breivik avait tué 77 personnes dans un attentat à la bombe contre le siège du gouvernement à Oslo et une fusillade contre un rassemblement de jeunes travaillistes sur l'île d'Utøya.


Deux espions russes présumés à la solde du régime de Poutine arrêtés en Allemagne

Identifiés comme Dieter S. et Alexander J, ils sont accusés d'avoir effectué des repérages pour des cibles potentielles en vue d'attaques (Photo, AFP).
Identifiés comme Dieter S. et Alexander J, ils sont accusés d'avoir effectué des repérages pour des cibles potentielles en vue d'attaques (Photo, AFP).
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  • Les deux hommes, qui possèdent également la nationalité allemande, ont été interpellés à Bayreuth, ville de Bavière
  • Des policiers ont également perquisitionné les domiciles et les lieux de travail des deux hommes mercredi

BERLIN: Les autorités allemandes ont annoncé jeudi l'arrestation de deux espions russes présumés, soupçonnés d'avoir planifié des actes de sabotage y compris contre l'armée américaine pour soutenir le "régime criminel de Poutine" dans sa guerre contre l'Ukraine.

Les deux hommes, qui possèdent également la nationalité allemande, ont été interpellés à Bayreuth, ville de Bavière, dans le sud-est du pays, a précisé le parquet anti-terroriste dans un communiqué.

Identifiés comme Dieter S. et Alexander J, ils sont accusés d'avoir effectué des repérages pour des cibles potentielles en vue d'attaques, dont des "installations des forces armées américaines" stationnées sur le sol allemand.

Selon l'hebdomadaire Der Spiegel, la grande base américaine bavaroise de Grafenwöhr, où des soldats ukrainiens sont formés à l'utilisation de chars américains de combat Abrams, était notamment dans leur viseur.

La ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser a salué le travail des services de sécurité qui ont "empêché de possibles attentats à l'explosif qui devaient frapper et saper notre aide militaire à l'Ukraine".

"Il s'agit d'un cas particulièrement grave d'activité présumée d'agents pour le régime criminel (du président russe Vladimir) Poutine", a-t-elle dénoncé sur son compte X.

«Prêt à commettre» des attentats

Des policiers ont également perquisitionné les domiciles et les lieux de travail des deux hommes mercredi.

Concrètement, ils sont soupçonnés "d'avoir été actifs pour un service de renseignement étranger" dans ce que les procureurs qualifient eux aussi de "cas particulièrement grave" d'espionnage.

Le principal accusé, Dieter S., échangeait des informations avec une personne liée aux services de renseignement russes depuis octobre 2023 en vue d'éventuels actes de sabotage sur le territoire allemand.

"Les actions visaient en particulier à saper le soutien militaire apporté par l'Allemagne à l'Ukraine contre la guerre d'agression russe", ont déclaré les procureurs.

Dieter S. se serait déclaré prêt auprès de ce contact à "commettre des attentats à l'explosif et des incendies criminels, principalement contre des infrastructures militaires et des sites industriels en Allemagne".

À cette fin, il a rassemblé des informations sur des cibles potentielles, pris des photos et tourné des vidéos de certaines cibles potentielles comme des transports et d'équipements militaires, puis aurait ensuite communiqué ces informations à son contact.

Alexander J. s'est joint à lui à partir de la fin mars 2024, selon le parquet.

Dieter S. est également accusé d'appartenir à une organisation "terroriste" étrangère, les procureurs le soupçonnant d'avoir été un combattant d'une milice armée séparatiste de la "République populaire de Donetsk", dans l'est de l'Ukraine, entre 2014 et 2016.

Ne pas se laisser «intimider»

L'Allemagne ne va pas se laisser "intimider", a déclaré la ministre de l'Intérieur, ajoutant que son pays, plus gros fournisseur européen d'armes à Kiev, continuerait "à soutenir massivement l'Ukraine".

L'annonce des arrestations intervient alors que le ministre de l'Economie Robert Habeck effectue jeudi une visite surprise à Kiev.

L'Allemagne a fait face à plusieurs affaires d'espionnage présumé pour le compte de la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine au début de l'année 2022.

Un ancien agent secret allemand est actuellement jugé à Berlin pour avoir transmis des informations classées secrètes au services de sécurité russes (FSB) à l'automne 2022, accusation qu'il nie catégoriquement.

En novembre 2022, un Allemand a été condamné à une peine avec sursis pour avoir fait passer des informations aux services de renseignement russes alors qu'il travaillait comme officier de réserve pour l'armée allemande.

"Nous savons que l'appareil du pouvoir russe prend également pour cible notre pays, nous devons réagir à cette menace de manière déterminée", a commenté le ministre de la Justice Marco Buschmann.


Australie: le centre commercial rouvre ses portes, cinq jours après l'attaque au couteau

Le centre commercial de Sydney où six personnes ont été tuées lors d'une attaque à l'arme blanche a rouvert ses portes jeudi, des visiteurs attristés passant devant les rangées de boutiques encore fermées pour rendre hommage aux victimes. (AFP)
Le centre commercial de Sydney où six personnes ont été tuées lors d'une attaque à l'arme blanche a rouvert ses portes jeudi, des visiteurs attristés passant devant les rangées de boutiques encore fermées pour rendre hommage aux victimes. (AFP)
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  • Les magasins rouvriront normalement vendredi, près d'une semaine après qu'un homme de 40 ans a mené une attaque meurtrière dans le vaste complexe commercial
  • Tout au long de la semaine, de nombreuses personnes ont déposé des fleurs devant le centre commercial, généralement bondé de familles venues faire leurs courses

SYDNEY: Le centre commercial de Sydney où six personnes ont été tuées lors d'une attaque à l'arme blanche a rouvert ses portes jeudi, des visiteurs attristés passant devant les rangées de boutiques encore fermées pour rendre hommage aux victimes.

Les magasins rouvriront normalement vendredi, près d'une semaine après qu'un homme de 40 ans a mené une attaque meurtrière dans le vaste complexe commercial Westfield Bondi Junction.

Mais la réouverture partielle de jeudi a été présentée comme une occasion pour les habitants de Sydney choqués de se recueillir.

Cela permet d'exprimer notre solidarité, nos condoléances et de "tourner la page sur ce qui a été une période très difficile" pour la ville, a déclaré le chef du gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud, Chris Minns.

Il s'agit, selon lui, d'un "premier pas vers la guérison".


Netanyahou «entraîne l’Occident dans une guerre totale», selon un diplomate iranien

Un missile balistique iranien (à droite) tombé en Israël le week-end dernier, aperçu lors d’une tournée des médias dans la base militaire de Julis, près de la ville de Kiryat Malachi, dans le sud d’Israël, le 16 avril 2024 (AFP).
Un missile balistique iranien (à droite) tombé en Israël le week-end dernier, aperçu lors d’une tournée des médias dans la base militaire de Julis, près de la ville de Kiryat Malachi, dans le sud d’Israël, le 16 avril 2024 (AFP).
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  • Une «autre erreur» de la part d’Israël provoquerait une riposte «plus forte», selon le chargé d’affaires de Téhéran au Royaume-Uni
  • La salve de plus de drones et de missiles lancée le week-end dernier était une opération de défense «légitime», l’Occident reçoit un «avertissement considérable»

LONDRES: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, tente d’entraîner l’Occident dans une «guerre totale» au Moyen-Orient, a averti le chargé d’affaires iranien au Royaume-Uni.

Dans ses premiers commentaires depuis l’attaque de drones et de missiles balistiques menée par Téhéran la semaine dernière, Seyed Mehdi Hosseini Matin a déclaré qu’une «autre erreur» de la part d’Israël provoquerait une riposte, a rapporté The Guardian.

Téhéran mènerait une attaque plus forte sans avertissement, contrairement à l’attaque de la semaine dernière, qui a été communiquée plusieurs jours à l’avance, a-t-il ajouté.

Une salve de plus de 300 drones et missiles balistiques a été lancée en réponse à l’attaque israélienne du 1er avril contre le consulat iranien en Syrie, qui a fait plusieurs morts parmi les hauts responsables du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI).

«La riposte à la prochaine erreur des sionistes ne prendra pas douze jours. Elle sera décidée dès que nous verrons ce que le régime hostile a fait. Elle sera immédiate et sans avertissement. Elle sera plus forte et plus sévère», a averti M. Matin.

Israël s’est engagé à répondre à l’attaque iranienne, mais il n’a pas encore communiqué d’informations.

M. Matin a indiqué que l’Iran n’envisageait pas d’attaquer des cibles civiles ou d’achever son programme d’armement nucléaire, aussi bien avant l’escalade qu’après une éventuelle riposte israélienne.

Les dirigeants américains et européens ont appelé au calme lors de leurs conversations avec M. Netanyahou, mais ils ont également insisté sur l’imposition d’une nouvelle série de sanctions contre l’Iran à la suite de l’attaque de la semaine dernière.

M. Matin a estimé que Téhéran n’avait pas commis d’erreur stratégique en lançant l’attaque. Il a en effet affirmé que les puissances occidentales «perdent leur crédibilité» au Moyen-Orient et que les États-Unis finiront par quitter la région.

«C’est une bonne occasion pour les pays occidentaux de démontrer qu’ils sont des acteurs rationnels et qu’ils ne vont pas se laisser piéger par M. Netanyahou et son objectif, qui est de rester au pouvoir aussi longtemps qu’il le peut», a ajouté M. Matin.

«L’Iran a longuement réfléchi à ses actions et il a compris qu’il y avait un piège. Cependant, ce piège n’est pas pour lui, mais pour les pays occidentaux et les pays alliés. Ces derniers sont entraînés par l’État sioniste dans une guerre totale à l’intérieur du Moyen-Orient, et le monde entier pourrait bientôt être incapable d’en maîtriser les conséquences.»

Avant que l’Iran ne riposte à l’attaque israélienne contre son consulat, Téhéran avait exhorté les responsables occidentaux à condamner l’attaque de Damas et à réclamer un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a rappelé M. Matin.

Toutefois, certaines personnalités, dont le secrétaire d’État britannique aux affaires étrangères, David Cameron, ont rejeté les demandes iraniennes. «Comme l’a mentionné M. Cameron à juste titre, chaque nation a le droit de se défendre contre ce type de violation flagrante du droit diplomatique et international», a souligné M. Matin, ajoutant que les attaques de drones et de missiles balistiques menées par l’Iran n’avaient visé que des sites militaires israéliens.

«Les forces iraniennes n’ont pas visé de sites peuplés afin d’éviter les pertes humaines. Elles n’ont pas non plus attaqué les bâtiments ni les centres gouvernementaux. Il s’agissait d’une opération de défense légitime qui a été menée de manière à donner un avertissement considérable», a-t-il expliqué.

«Maintenant, je peux dire que la mission est accomplie. Et c’est tout. C’est ce que nous avons annoncé très publiquement – que cette mission est accomplie.»

Téhéran a été contraint de rétablir ses mesures de dissuasion à la suite de l’attaque du consulat, a précisé M. Matin, qui a ajouté que la riposte avait montré «des capacités militaires, des missiles et des drones plus puissants que ce que toute la communauté internationale attendait de l’Iran.»

«Personne ne peut, à l’heure actuelle, imaginer que l’Iran est l’Iran de la guerre Iran-Irak. L’Iran est aujourd’hui une superpuissance régionale.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com