Meurtris par les conflits en Irak, des amputés montent leur équipe de football

L'équipe irakienne de football pour amputés, composée de joueurs ayant tous perdu un bras ou une jambe lors des récents conflits dans le pays, compte une trentaine de joueurs et s'est qualifiée pour la Coupe du monde de football pour amputés qui se tiendra en Turquie fin 2022. (Photo : Sabah ARAR / AFP)
L'équipe irakienne de football pour amputés, composée de joueurs ayant tous perdu un bras ou une jambe lors des récents conflits dans le pays, compte une trentaine de joueurs et s'est qualifiée pour la Coupe du monde de football pour amputés qui se tiendra en Turquie fin 2022. (Photo : Sabah ARAR / AFP)
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Publié le Vendredi 24 juin 2022

Meurtris par les conflits en Irak, des amputés montent leur équipe de football

  • En Irak, une équipe de football pour amputés rassemble une trentaine de joueurs et s'est qualifiée pour la Coupe du monde de football pour amputés, organisée fin 2022 en Turquie
  • Son fondateur, Mohamed al-Najjar, découvre lors de ses études en Angleterre une équipe pour amputés à Portsmouth (sud) et décide de reproduire l'expérience. De retour en Irak

BAGDAD : Ils ont perdu un bras ou une jambe dans la guerre contre les jihadistes ou dans un des attentats ayant ensanglanté l'Irak. Mais grâce à une équipe de football pour amputés, ces hommes pansent les plaies de l'âme en taquinant le ballon.

L'équipe rassemble une trentaine de joueurs et s'est qualifiée pour la Coupe du monde de football pour amputés, organisée fin 2022 en Turquie.

Son fondateur, Mohamed al-Najjar, découvre lors de ses études en Angleterre une équipe pour amputés à Portsmouth (sud) et décide de reproduire l'expérience. De retour en Irak, il publie une annonce sur les réseaux sociaux.

"Les demandes d'adhésion ont commencé à pleuvoir et nous avons formé l'équipe en août 2021", se souvient le juriste de 38 ans.

Amputé de la jambe droite, il a été blessé en 2016 "en participant à la lutte contre le groupe Etat islamique".

A l'époque - comme plusieurs de ses coéquipiers -, M. Najjar combattait au sein du Hachd al-Chaabi, d'anciens paramilitaires pro-Iran désormais intégrés aux forces régulières et qui jouent un rôle politique incontournable.

Trois fois par semaine, il retrouve le groupe pour s'entraîner sur un des terrains du complexe flambant neuf Al-Chaab à Bagdad.

«Dépression sévère»

Appuyés sur leurs béquilles, les joueurs unijambistes piquent des sprints vêtus du maillot vert de l'équipe nationale. Après les échauffements, des tirs au but sont organisés. Le gardien, amputé du bras gauche, intercepte le ballon en le bloquant contre son ventre.

Posée contre un banc, une prothèse de jambe attend son propriétaire.

Avant les débuts de l'équipe, "la plupart des joueurs souffraient de dépression sévère", souligne M. Najjar. "Certains avaient même pensé au suicide, car ils avaient perdu un membre et ils étaient joueurs professionnels", ajoute ce fonctionnaire du ministère du Pétrole.

"Mais nous avons surmonté ces problèmes psychologiques", assure-t-il, se réjouissant de voir ses joueurs "publier leurs photos avec l'équipe sur les réseaux sociaux".

En compétition officielle, les matchs se jouent entre équipes de sept sur des terrains de 60 mètres sur 40. Les buts mesurent deux mètres de haut sur cinq mètres de large (contre 2,44 m de haut sur 7,32 m de large pour le football traditionnel).

Mohamed Ali rêvait de devenir gardien de but. En 2007, en pleine guerre confessionnelle, il perd son bras gauche dans l'explosion d'une voiture piégée place Tahrir à Bagdad. Il avait sept ans.

A l'époque, il jouait gardien en équipe de jeune de l'Air Force Club, une structure de la capitale financée par l'institution militaire.

"J'ai été privé de la pratique du football", raconte le jeune homme de 22 ans. "La création de cette équipe m'a ramené à la vie", ajoute-t-il. "Elle m'a aidé à reprendre confiance en moi."

«Papa, va t'entraîner !»

Dans un pays où l'invasion américaine qui a renversé le dictateur Saddam Hussein en 2003 a inauguré une phase de violences sanglantes, l'Etat verse une aide financière aux victimes des attentats et des batailles contre les jihadistes.

Les joueurs reçoivent ainsi des allocations mensuelles qui oscillent entre 400 et 700 dollars. La plupart bouclent les fins de mois en travaillant comme journalier sur les marchés, selon M. Najjar.

Pour l'équipe, un obstacle de taille demeure: le manque de reconnaissance - et donc de financements - des instances sportives irakiennes.

La Fédération internationale de football pour les amputés, basée en Pologne, ne fait pas partie du Comité international paralympique. L'équipe irakienne ne peut donc pas recevoir de subventions publiques, reconnaît Akil Hamid, le chef de la commission parlementaire handisport.

Pour l'équipement et le transport, l'équipe dépend de dons d'associations, explique M. Najjar. Il y a aussi les aides ponctuelles de certaines instances du Hachd al-Chaabi.

"Ils nous ont aidés pour un voyage en Iran, ils ont pris en charge les billets d'avion", indique M. Najjar, espérant "un soutien plus large".

L'explosion d'une voiture piégée en 2006 à Bagdad a mis fin abruptement à la carrière de footballeur professionnel d'Ali Kazim. Il a perdu sa jambe gauche et a quitté l'Air Force Club.

"Je n'ai pas pu poursuivre mes ambitions, je restais à la maison", reconnaît l'homme de 38 ans.

Mais aujourd'hui ses quatre enfants sont ses plus grands supporters. "Ce sont eux qui préparent mon sac de sport, ils me disent 'Papa, va t'entraîner !'", raconte-t-il. "Mon moral a totalement changé."


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".