PARIS: Antoine de Saint-Exupéry était un véritable polymathe, écrivain, illustrateur, mathématicien, pilote et combattant de la résistance. Il était également philosophe et a écrit «L’essentiel est invisible pour les yeux», une phrase extraite de son roman intemporel, «Le Petit Prince».
Le roman, qui s'est vendu à plus de 200 millions d'exemplaires et qui a été traduit dans près de 500 langues et dialectes, raconte l'histoire d'un pilote dont l'avion s'écrase dans le désert du Sahara, où il rencontre le «Petit Prince», un être plein de questions. C'est une histoire de sagesse, de perte et de relations, considérée comme un chef-d'œuvre autobiographique et antiguerre.
Une exposition au Musée des arts décoratifs de Paris présente, pour la première fois, des manuscrits originaux du conte philosophique «Le Petit Prince», provenant de la Morgan Library & Museum de New York. L'exposition de 400 œuvres, qui se tient jusqu'au 26 juin, présente également des photographies de l'auteur, ainsi que des dessins et des lettres manuscrites inédits.
La version originale de «Le Petit Prince» a été publiée en français en 1943 aux États-Unis, où Saint-Exupéry, qui ne parlait pas l’anglais, résidait à l'époque. L'auteur est mort l'année suivante, à l’âge de 44 ans.
«Son message est très simple et universel. Il s'agit d'apprendre à connaître et à accepter les autres et de créer des liens d'amitié. C'était un message très nécessaire après la guerre», a déclaré la conservatrice de l'exposition, Anne Monier, à Arab News.
Un élément révélateur de l'exposition informe les visiteurs de la propre expérience de Saint-Exupéry, qui a écrasé son avion dans le désert de Libye, à l'ouest de l'Égypte, en 1935. Trois jours plus tard, lui et son mécanicien ont été sauvés par des bédouins. Une gourde et un fragment de bois de l'aile de l'avion sont exposés. «Pendant ce crash, Saint-Exupéry a vu des petits renards et a eu quelques hallucinations. Ceci était vraiment le point de départ de ‘Le Petit Prince’», a mentionné Monier.
Saint-Exupéry a également vécu en Afrique du Nord, où il a côtoyé les milieux intellectuels des anciennes colonies françaises d'Algérie et de Tunisie.
«Il était fasciné par le désert», a révélé Monier. «Ça l’a beaucoup marqué. Même quand il a quitté le désert, il était toujours dans son cœur et dans son esprit. Il ne s'agissait pas d’un simple passage; le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord avaient une signification très profonde pour lui.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com