La fête de la Musique au Liban: mettre à l’honneur le patrimoine pour garder espoir

Actuellement, un certain nombre de jeunes considèrent que c'est le meilleur moment pour faire partie du monde de l'art dans le pays – qu'il s'agisse d'être musicien, peintre ou danseur. (Photo, Hoda Rizk)
Actuellement, un certain nombre de jeunes considèrent que c'est le meilleur moment pour faire partie du monde de l'art dans le pays – qu'il s'agisse d'être musicien, peintre ou danseur. (Photo, Hoda Rizk)
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Publié le Mercredi 22 juin 2022

La fête de la Musique au Liban: mettre à l’honneur le patrimoine pour garder espoir

Actuellement, un certain nombre de jeunes considèrent que c'est le meilleur moment pour faire partie du monde de l'art dans le pays – qu'il s'agisse d'être musicien, peintre ou danseur. (Photo, Hoda Rizk)
  • Le mardi 21 juin, pour célébrer la 22e édition de la fête de la Musique dans le pays, l'Institut français du Liban a organisé une soirée au Sporting Club de Beyrouth
  • Pour un si petit pays, la quantité d'artistes, de penseurs et d'écrivains qui ont émergé du Liban est stupéfiante

BEYROUTH: Dans un pays où tous les secteurs sont en crise, la scène musicale demeure extrêmement vivante. Dans ce petit pays, plusieurs groupes indépendants alternatifs émergent depuis des années et animent les soirées libanaises.

Le mardi 21 juin, pour célébrer la 22e édition de la fête de la Musique dans le pays, l'Institut français du Liban a organisé une soirée au Sporting Club de Beyrouth, établissement emblématique des années 1950. Ce concert a réuni de talentueux artistes français et libanais: Frida, Jocelyn Mienniel, Chassol et Charbel Haber, un florilège de musiciens locaux et français qui ont joué leurs mélodies alignées sur les saveurs musicales libanaises.

(DJ Charbel Haber est un jeune guitariste, compositeur et expérimentateur électronique très actif sur la scène libanaise).
DJ Charbel Haber est un jeune guitariste, compositeur et expérimentateur électronique très actif sur la scène libanaise. (Photo, Hoda Rizk)

Certains d'entre eux ont mélangé l'arabe, le français et l'anglais dans leur style musical – une fusion qui illustre parfaitement les habitudes linguistiques de la société libanaise trilingue. Désormais, une grande partie de la musique provenant du Liban est chantée en anglais. À mesure que la mondialisation s'étend et que l'éducation au Liban se tourne vers l'anglais plutôt que le français, de nombreux jeunes du pays attendent que leur musique s'adapte à leur style de vie.

Les jeunes étaient présents pour la plupart afin de célébrer cette fête. Ils ont été élevés avec des influences occidentales dans une société arabe, et l'art de cette génération est désormais le miroir de leurs vies. Arab News en français est allé les interroger pour savoir ce qu'ils pensent de ces grands événements culturels qui se déroulent dans le pays en période de crise.

«Très belle soirée de musique à Beyrouth», témoigne Anne-Ellen, une étudiante française de 22 ans au Liban. «En tant que Française au Liban, je reconnais que cette manifestation est très bien organisée. Nous avons la chance d'avoir un consulat et une ambassade qui accordent une attention particulière aux Français. Nous avons aussi une infrastructure au Liban telle que le Sporting Club qui nous permet de bien accueillir les Français et les visiteurs étrangers. Le seul problème est que cela reste probablement très cher à organiser, surtout en temps de crise.»

Bastien, un étudiant franco-italien de 22 ans, raconte: «Je dois avouer que je n'étais jamais venu à Beyrouth et cela m'a donné une très bonne image de la capitale. J'ai trouvé le mélange d'âges, de nationalités et de cultures très intéressant.»

«Je suis Tunisienne, vivant en France et actuellement au Liban», déclare Myriam, 21 ans. «Mes amis et moi sommes habitués à la fête de la Musique en France, et je sais qu'elle est organisée ici en partenariat avec l'Institut français au Liban. Mais ce soir, je suis tombée amoureuse de la scène musicale libanaise, car elle est influencée par les airs de musique locale. C'est incroyable. Je sais que ce n'est pas comme avant, en 2019, mais cet esprit des Libanais est si bon. Les gens me demandent souvent si j'aime le Liban… Oui, j'aime le Liban!», renchérit-elle. 

«Un aspect important de cet événement qui nous a encouragés à venir est que l'entrée est gratuite», explique Zalfa, une Libanaise de 23 ans qui revient de Stockholm.

«En temps de crise, on pense toujours au budget et généralement, sortir est assez cher pour quelqu'un qui vit au Liban sans emploi ou avec un salaire en livres libanaises... Alors le fait que la musique ait simplement rassemblé les gens aujourd'hui sans se soucier des questions de budget est agréable et cela donne l'espoir qu'il existe encore des événements qui peuvent unir une bonne partie de la population. C'est le vrai visage de notre Liban. Les gens, la musique, la vie, la nourriture, l'amour, l'espoir, et la joie...», dit-elle, pleine d'espoir.

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Avec une musique forte et des mouvements de danse rythmés, qui sait... Peut-être que les Libanais pourront mieux fêter l'année prochaine dans un pays qui mérite vraiment leur esprit libre. (Photo, Hoda Rizk)

Actuellement, un certain nombre de jeunes considèrent que c'est le meilleur moment pour faire partie du monde de l'art dans le pays – qu'il s'agisse d'être musicien, peintre ou danseur. La musique est ainsi l'un des principaux débouchés créatifs du pays. Il est courant aujourd'hui de se promener dans les rues d'une grande ville libanaise et de tomber sur un café culturel, ou un groupe de musique!

Pour un si petit pays, la quantité d'artistes, de penseurs et d'écrivains qui ont émergé du Liban est stupéfiante. La plupart des groupes libanais tels que Mashrou' Leila sont populaires pour leur combinaison de sons indie, de paroles en arabe et, bien sûr, des questions sociales abordées dans leurs textes.

L'art est ce qui rapproche les gens et leur donne le sourire, malgré tout. Avec une musique forte et des mouvements de danse rythmés, qui sait... Peut-être que les Libanais pourront mieux fêter l'année prochaine dans un pays qui mérite vraiment leur esprit libre.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).