RABAT: Israël a convenu mardi avec le Maroc de faire venir des travailleurs marocains dans les secteurs de la construction et des soins infirmiers, lors d'une visite à Rabat de la ministre israélienne de l’Intérieur, Ayelet Shaked, ont indiqué ses services.
La signature de cet accord a été décidée lors d'une rencontre mardi entre Mme Shaked et le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, selon un communiqué du bureau de la ministre israélienne.
"Le but est de commencer d'ici un mois à faire venir en Israël des travailleurs marocains dans les secteurs des soins infirmiers et de la construction", a déclaré Mme Shaked.
Israël et le Maroc ont normalisé leurs relations diplomatiques en décembre 2020 dans le cadre des accords d'Abraham, un processus entre l'Etat hébreu et plusieurs pays arabes, soutenu par Washington.
En contrepartie, l'administration Trump avec reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, vaste territoire désertique.
Le conflit du Sahara occidental, contrôlé à 80% par le Maroc mais considéré comme un "territoire non autonome" par l'ONU, oppose depuis 1975 le royaume aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l'Algérie.
Lors de sa rencontre avec le chef de la diplomatie marocaine, Mme Shaked "a publiquement apporté pour la première fois le soutien d'Israël à la souveraineté marocaine au Sahara" occidental, selon le communiqué.
Sa visite à Rabat survient alors que les Etats-Unis et le Maroc ont lancé lundi à Agadir (sud) l'exercice militaire "African Lion 2022", le plus large sur le continent africain, dans un climat de tension régionale avec l'Algérie.
Ces manœuvres mobilisent plus de 7 500 soldats originaires de dix nations, dont le Brésil, le Tchad, la France et le Royaume-Uni. Y participent des observateurs militaires en provenance de l'Otan et d'une quinzaine de "pays partenaires" dont, pour la première fois, Israël.
L'Algérie, fervent soutien de la cause palestinienne, a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021, accusant Rabat d'"actes hostiles" et dénonçant sa coopération militaire et sécuritaire avec l'Etat hébreu.