Une grève du rail historique devrait semer le chaos au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni se prépare pour une grève massive de trois jours dans le rail cette semaine (Photo, AFP).
Le Royaume-Uni se prépare pour une grève massive de trois jours dans le rail cette semaine (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 20 juin 2022

Une grève du rail historique devrait semer le chaos au Royaume-Uni

  • La plus grosse journée de mobilisation est prévue mardi et touchera les lignes de train dans tout le pays ainsi que le métro de Londres
  • Le mouvement reprendra jeudi puis samedi, mais les transports seront perturbés dès lundi et jusqu'à dimanche

LONDRES: Le Royaume-Uni se prépare pour une grève massive de trois jours dans le rail cette semaine, qui pourrait être la pire depuis trente ans, en raison d'un bras de fer entre syndicats et compagnies ferroviaires sur les salaires et les emplois.

Le syndicat du rail RMT, qui réclame notamment des hausses salariales en phase avec l'inflation galopante, avait annoncé début juin que plus de 50 000 employés des chemins de fer allaient débrayer "lors du plus gros conflit sectoriel depuis 1989" et les grandes privatisations du secteur.

La plus grosse journée de mobilisation est prévue mardi et touchera les lignes de train dans tout le pays ainsi que le métro de Londres. C.

"Evitez de voyager autant que possible" mardi, car "la plupart des métros et liaisons ferroviaires nationales seront très sévèrement perturbés ou ne fonctionneront pas", avertit la compagnie Transport for London (TfL, l'opérateur des transports londoniens) sur son site.

Le groupe Network Rail, qui gère les infrastructures ferroviaires du pays, avançait un chiffre de 20% du service assuré seulement, avec la moitié du réseau ouvert, pour les trois jours de grève.

Andrew Haines, directeur général de Network Rail, appelait à se préparer à une "grève inutile à l'impact nuisible".

Ce débrayage risque notamment de perturber plusieurs événements sportifs et culturels de grande ampleur, comme le festival de musique de Glastonbury (sud-ouest de l’Angleterre), un concert des Rolling Stones à Hyde Park à Londres samedi et les examens de fin d'études de certains lycéens.

Samedi, RMT a confirmé que la grève aurait bien lieu, après que les négociations ont échoué et qu'"aucun accord viable" n'a été atteint, selon le secrétaire général du syndicat, Mick Lynch.

Le gouvernement tentait de son mieux de convaincre les employés des compagnies ferroviaires et de TfL, l'équivalent londonien de la RATP, de renoncer au débrayage.

Balle dans le pied

Le ministre des Entreprises Paul Scully a ainsi affirmé vendredi que cette grève risquait de nuire "aux entreprises, au gagne-pain des gens", au moment où leurs finances sont "fragilisées" par la crise du coût de la vie et l'inflation au Royaume-Uni.

Il assurait aussi que les grévistes se tiraient probablement une balle dans le pied, car le réseau ferroviaire a été durement touché par la pandémie de Covid-19, qui a forcé les gens à rester chez eux pendant des mois, puis en a amené beaucoup à opter pour davantage de télétravail.

Le ministre des Transports Grant Shapps dénonçait jeudi sur Twitter "la façon de travailler préhistorique des syndicats des transports".

La veille, il affirmait que "des changements cruciaux sont nécessaires" pour que le réseau ferroviaire britannique "garde le pas avec la vie moderne", pointant aussi que le secteur a bénéficié de 16 milliards de livres de subventions pour l'aider à faire face à la chute des recettes pendant la pandémie.

Le syndicat RMT, lui, campe sur ses positions, Mick Lynch avertissant dimanche sur Sky News que d'autres grèves pourraient avoir lieu pendant l'été si aucun accord n'était trouvé.

Le syndicat affirme que Network Rail, gestionnaire du réseau de voies ferrées, a l'intention de supprimer au moins 2 500 emplois de maintenance dans le cadre d'un plan d'économies de 2 milliards de livres.

D'autres syndicats sectoriels, comme TSSA et Unite, organisaient des scrutins parmi leurs membres, qui pourraient rallonger le mouvement au-delà du 25 juin, ou l'élargir aux bus.

Le secteur britannique des transports a déjà été marqué ces dernières semaines par des annulations en série de centaines de vols, parfois à la dernière minute. Il souffre d'un manque de personnel important dans les aéroports et les compagnies aériennes, ce qui s'était traduit par des scènes de chaos dans les terminaux.

Des problèmes qui devraient durer au Royaume-Uni et ailleurs en Europe pendant tout l'été, avait prévenu l'organisation sectorielle Airlines for Europe.


Le marché saoudien du capital-investissement enregistre des transactions d'une valeur de 4 milliards de dollars

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  • Le secteur manufacturier est le plus important en termes de volume d'investissement, avec 46 % du total des capitaux investis.
  • Dominant la scène de l'investissement, les opérations de rachat ont représenté en moyenne 80 % du capital total investi, soulignant un changement stratégique et une importance croissante dans le paysage de l'investissement du Royaume.

RIYAD : Le secteur du capital-investissement en Arabie saoudite est en plein essor depuis cinq ans, avec des transactions d'une valeur de 4 milliards de dollars en 2023, selon MAGNiTT.

La plateforme de données sur le capital-risque, ainsi que la Saudi Venture Capital Co ont publié un rapport mettant en évidence une augmentation significative de l'activité de capital-investissement dans le Royaume. 

À partir de 2020, le secteur a connu une croissance impressionnante, atteignant un multiple de 3,7 en 2021 par rapport à l'année précédente et un bond exponentiel à 5,9 fois en 2022 par rapport à l'année précédente.

Les investissements en private equity impliquent l'injection de capitaux par des investisseurs ou des entreprises dans des sociétés privées non cotées en bourse. 

Gérés par des sociétés de capital-investissement, ces investissements visent à accroître la valeur de l'entreprise grâce à des améliorations stratégiques et à des gains d'efficacité opérationnelle, dans l'intention de vendre l'entreprise avec un bénéfice ultérieur.

Ce secteur se caractérise par des investissements à long terme, une gestion active et des profils de risque et de rendement plus élevés.

Le capital-investissement investit généralement dans des entreprises plus matures que le capital-risque, qui se concentre sur les entreprises en phase de démarrage à fort potentiel de croissance, souvent dans le secteur technologique, en utilisant le financement par actions.

Parallèlement, le rapport met en évidence un changement notable dans la nature des transactions de capital-investissement, avec une augmentation substantielle des transactions de rachat, dont la part dans le total des négociations a augmenté de 20 points de pourcentage entre 2020 et 2023, selon le rapport.

Les transactions de rachat font référence au processus par lequel une société de capital-investissement acquiert une participation majoritaire dans une entreprise, souvent en la privatisant pour la restructurer stratégiquement et améliorer sa santé financière.

Parallèlement, les transactions de croissance, qui se concentrent sur l'investissement de capitaux dans des entreprises établies à la recherche d'opportunités d'expansion ou de développement, ont également connu une augmentation de 2 points de pourcentage au cours de la même période.

Dominant la scène de l'investissement, les opérations de  rachat ont représenté en moyenne 80 % du capital total investi, soulignant un changement stratégique et une importance croissante dans le paysage de l'investissement du Royaume.

Le rapport met également en lumière la diversité des transactions et l'orientation sectorielle du secteur du capital-investissement au cours des cinq dernières années.

Le secteur de l'alimentation et des boissons est apparu comme l'un des domaines les plus actifs pour les transactions de capital-investissement.

Cependant, le secteur manufacturier a pris la tête du volume d'investissement, obtenant 46 % du capital total déployé entre 2019 et 2023.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La demande mondiale de pétrole atteindra 116 millions de barils par jour d'ici à 2045, selon un expert de l'OPEP

En janvier, l'OPEP avait prévu que la demande de pétrole atteindrait 106,21 millions de barils par jour en 2025, affirmant que la consommation de brut continuerait à augmenter au cours des deux prochaines décennies.( Shutterstock)
En janvier, l'OPEP avait prévu que la demande de pétrole atteindrait 106,21 millions de barils par jour en 2025, affirmant que la consommation de brut continuerait à augmenter au cours des deux prochaines décennies.( Shutterstock)
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  • « Notre dernière édition des Perspectives pétrolières mondiales établit les besoins cumulatifs en matière d’investissement dans le secteur pétrolier à environ 14 billions de dollars d’ici 2045, soit environ 610 milliards de dollars en moyenne par année.
  • Plus tôt en mars, Haitham Al-Ghais, secrétaire général de l’OPEP, a déclaré que les appels à l’abandon complet du pétrole et à la pleine utilisation des énergies renouvelables sont erronés et irréalistes.

RIYAD : Des investissements dans le secteur de l’énergie d’une valeur de 14 billions de dollars sont nécessaires pour répondre à la demande mondiale de pétrole prévue de 116 millions de barils par jour d’ici 2045, selon un expert de l’OPEP.

Ayed Al-Qahtani, directeur de la division recherche de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, a déclaré que le financement requis se traduit par une moyenne de 610 milliards de dollars par an dans le secteur. 

L’OPEP, en janvier, avait prévu que la demande de pétrole atteindrait 106,21 mbpd en 2025, indiquant que l’utilisation de brut continuera d’augmenter pendant les deux prochaines décennies.

Al-Qahtani a fait ces remarques en marge du 10e atelier conjoint organisé conjointement par l’OPEP, le Forum international de l’énergie et l’Agence internationale de l’énergie à Vienne.

« Notre dernière édition des Perspectives pétrolières mondiales établit les besoins cumulatifs en matière d’investissement dans le secteur pétrolier à environ 14 billions de dollars d’ici 2045, soit environ 610 milliards de dollars en moyenne par année. Ces dépenses massives seront nécessaires pour répondre à la demande mondiale de pétrole, qui devrait atteindre 116 millions de barils par jour d’ici 2045 » a déclaré Al-Qahtani.

Il a ajouté : « Cela doit être une priorité de l’industrie si nous voulons maintenir la sécurité de l’approvisionnement et éviter la volatilité indésirable dans les années à venir. Nous devons continuer de faire tout ce que nous pouvons pour éviter la volatilité, ce qui comprend le positionnement spéculatif, qui peut avoir une incidence négative sur le marché pétrolier mondial.»

Christof van Agt Ross, directeur du dialogue sur l’énergie de l’IEF, a déclaré qu’une analyse continue est nécessaire pour assurer la stabilité du marché de l’énergie.

« Bien que les liens physiques et financiers entre les marchés de l’énergie soient mieux compris et soient devenus plus transparents, ils nécessitent une analyse constante pour soutenir la stabilité des marchés mondiaux de l’énergie dans un monde en rapide évolution », a-t-il expliqué.

Plus tôt en mars, Haitham Al-Ghais, secrétaire général de l’OPEP, a déclaré que les appels à l’abandon complet du pétrole et à la pleine utilisation des énergies renouvelables sont erronés et irréalistes.

« Si le pétrole disparaissait, cela affecterait également la production d’énergie renouvelable, comme la fabrication d’éoliennes et de panneaux solaires, car leur production est liée aux produits pétroliers », a-t-il déclaré à l’agence de presse koweïtienne.

Ses préoccupations ont été reprises par Amin Nasser, PDG de Saudi Arabian Oil Co dans son discours lors de la conférence CERAWeek à Houston le 19 mars pour appeler à une nouvelle voie réaliste pour la transition énergétique qui inclut le pétrole et le gaz.

« Bien que le monde ait investi plus de 9,5 billions de dollars dans la transition énergétique au cours des deux dernières décennies, les alternatives n’ont pas été en mesure de remplacer les hydrocarbures à grande échelle », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveau plus bas record pour le yen depuis 1990, attisant le risque d'une intervention du Japon

La monnaie japonaise est tombée vers 02H41 GMT à 151,97 yens pour un dollar, un plus bas depuis près de 34 ans, dépassant son précédent palier de 151,95 yens pour un dollar atteint en octobre 2022. (Photo, AFP)
La monnaie japonaise est tombée vers 02H41 GMT à 151,97 yens pour un dollar, un plus bas depuis près de 34 ans, dépassant son précédent palier de 151,95 yens pour un dollar atteint en octobre 2022. (Photo, AFP)
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  • Les oscillations du yen se sont accentuées depuis l'annonce la semaine dernière par la BoJ de la fin de sa politique de taux d'intérêt négatifs, qui était en place depuis 2016.
  • Pour Alvin Tan, stratégiste devises chez Royal Bank of Canada, le risque d'une nouvelle dépréciation du yen subsiste

TOKYO: Le yen a brièvement chuté mercredi à un nouveau plus bas face au dollar depuis 1990, accentuant les spéculations quant à une possible prochaine intervention sur le marché des changes par le gouvernement japonais, qui multiplie les avertissements en ce sens.

La monnaie japonaise est tombée vers 02H41 GMT à 151,97 yens pour un dollar, un plus bas depuis près de 34 ans, dépassant son précédent palier de 151,95 yens pour un dollar atteint en octobre 2022.

Le yen s'est cependant de nouveau apprécié par la suite. Le ministre japonais des Finances Shunichi Suzuki a dit mercredi "suivre l'évolution du marché avec un fort sentiment d'urgence" et a promis que le gouvernement agirait "résolument" si nécessaire.

La devise nippone s'est même brutalement renforcée après 09H00 GMT (un dollar valait 151,21 yens vers 09H30 GMT), alors qu'une rare réunion trilatérale était organisée entre le ministère japonais des Finances, la Banque du Japon (BoJ) et le gendarme financier japonais (FSA).

Cette réunion "a lieu en ce moment" au ministère des Finances à Tokyo et porte sur les "récents développements sur les marchés financiers", a confirmé à l'AFP un porte-parole de la BoJ.

Les oscillations du yen se sont accentuées depuis l'annonce la semaine dernière par la BoJ de la fin de sa politique de taux d'intérêt négatifs, qui était en place depuis 2016.

Ce début de normalisation monétaire au Japon n'est cependant pas parvenu à relever la devise nippone, car les annonces de la BoJ, qui a promis de poursuivre une politique monétaire accommodante, avaient été largement anticipées par les marchés, et sont jugées encore trop timides par certains investisseurs.

Les spéculateurs «testent» le Japon

La BoJ a désormais un taux directeur compris dans une fourchette entre 0% et 0,1%, ce qui reste donc ultra-bas, et ne prévoit pas de mener un cycle de hausses régulières pour le moment, comme elle estime que les perspectives de croissance et d'inflation au Japon restent fragiles.

La monnaie nippone avait ainsi chuté au lendemain des décisions de la BoJ à son plus bas niveau face à l'euro depuis 2008.

Le dollar avait déjà frôlé la barre des 152 yens en novembre dernier, ainsi qu'à l'automne 2022. Le gouvernement japonais était intervenu en septembre-octobre 2022 sur le marché des changes pour soutenir la monnaie nationale.

"Les marchés testent les interventions verbales de ces derniers jours pour voir s'il y a davantage de substance que de simples mots", ont souligné des économistes de la banque néerlandaise ING dans une note publiée mercredi matin.

Pour Alvin Tan, stratégiste devises chez Royal Bank of Canada, le risque d'une nouvelle dépréciation du yen subsiste en raison de facteurs persistants tels que "le désavantage considérable du yen en termes de rendement" par rapport à des placements en dollar.

Car l'écart des taux entre ceux de la Réserve fédérale américaine (Fed) et ceux de la BoJ reste très important: les investisseurs s'attendaient initialement à ce que la Fed baisse davantage ses taux cette année, et à ce que la BoJ relève les siens un peu plus, a commenté Neil Wilson de Markets.com.

Par conséquent, "le +carry trade+ n'est encore mort", a conclu M. Wilson, en faisant référence à la pratique classique des investisseurs d'emprunter en yen, devise bon marché, pour investir dans une devise aux rendements plus intéressants comme le dollar. Ce qui contribue à plomber le yen.