A Art Basel, le sculpteur Thomas J. Price veut faire une place aux minorités dans l'espace public

Le sculpteur britannique Thomas J. Price veut tourner la page des représentations grandiloquentes de dignitaires contestés pour faire une place aux minorités dans l'espace public (Photo, Thomas J. Price).
Le sculpteur britannique Thomas J. Price veut tourner la page des représentations grandiloquentes de dignitaires contestés pour faire une place aux minorités dans l'espace public (Photo, Thomas J. Price).
Short Url
Publié le Dimanche 19 juin 2022

A Art Basel, le sculpteur Thomas J. Price veut faire une place aux minorités dans l'espace public

  • La semaine prochaine, l'artiste doit inaugurer deux statues en bronze en hommage à la «génération Windrush»
  • Les statues seront installées devant la mairie à Hackney, un quartier du Nord-Est de Londres

BALE: Statues d'esclavagistes ou de Confédérés déboulonnées ou jetées à l'eau... A la foire de l'art de Bâle, le sculpteur britannique Thomas J. Price veut tourner la page des représentations grandiloquentes de dignitaires contestés pour faire une place aux minorités dans l'espace public.

A Art Basel, la foire de l'art qui se tient en Suisse jusqu'au 19 juin, cet artiste londonien originaire du quartier métissé de Brixton a dévoilé une statue en bronze de 3,60 mètres de haut représentant une femme noire à l'air songeur, perdue dans ses pensées, l'esquisse d'un demi-sourire aux lèvres.

"Son expression est un peu difficile à déchiffrer. Sourit-elle légèrement? Vous regarde-t-elle?", a expliqué l'artiste à l'AFP, qui lui a volontairement donné une expression floue afin que les passants puissent interpréter eux-mêmes ce à quoi elle peut bien penser.

Mains dans les poches, en baskets, pantalon de sport et T-shirt, sa pose décontractée tranche avec le formalisme des postures des statues en uniforme habituellement placées dans l'espace public, où les femmes noires sont largement sous-représentées.

"Mon travail est une critique des monuments", poursuit l'artiste qui s'interroge sur qui nous choisissons pour nous représenter dans squares, parcs et places qui ornent nos villes.

Plutôt que ces statues d'élites "triomphantes" que "nous voyons partout autour de nous", cet artiste préfère se focaliser sur l'universalisme des émotions avec des sculptures représentant des personnages de la vie de tous les jours.

Ses statues représentent souvent un homme noir ou une femme noire en doudoune ou sweat-shirt à capuche en train de regarder leur téléphone portable, un objet qui "nous connecte et nous isole" à la fois, explique l'artiste qui l'utilise volontiers pour symboliser "ce qui nous relie les uns aux autres".

"(Dans mes statues), les gens sont noirs parce que je suis moi-même un artiste noir, même si je ne me définis pas comme ça. Je m'inspire des gens autour de chez moi, des gens que je connais, qui se trouvent être noirs", explique l'artiste, même si son travail entend surtout questionner les émotions universelles qui nous relient "en tant qu'être humain".

Une opportunité, pas une menace 

En 2020, l'installation d'une de ses sculptures de femme noire dans un parc de l'Est de Londres avait coïncidé avec les vastes mouvements de protestation qui avaient vu des statues déboulonnées, arrachées ou même jetées à l'eau comme à Bristol, où la statue d'un riche marchand de la ville qui avait fait fortune dans le commerce des esclaves avait été précipitée dans la rivière, puis repêchée.

"Beaucoup de ces statues doivent être enlevées", juge Thomas J. Price. "Mais il faut y voir une opportunité, pas une menace. C'est une opportunité de réfléchir à comment nous voulons nous représenter en tant que société" et "à qui nous représente".

Ce questionnement doit, selon lui, être aussi est l'occasion d'élargir le champ des personnes représentées dans l'espace public où "les personnes non-blanches sont historiquement sous-représentées", ajoute-t-il.

La semaine prochaine, l'artiste doit inaugurer deux statues en bronze en hommage à la "génération Windrush", du nom d'un bateau qui avait acheminé quelques-uns des 500 000 immigrés venus des Antilles, principalement de Jamaïque, entre 1948 et 1971. Le sort de ces Antillais, injustement traités après avoir participé à la reconstruction du pays, a été au coeur d'un scandale au Royaume Uni.

Les statues seront installées devant la mairie à Hackney, un quartier du Nord-Est de Londres.


Les chameliers de Tabuk célèbrent l'Aïd au rythme d'Al-Hijini

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Short Url
  • Le tempo des vers s'aligne sur les pas réguliers des chameaux, créant un mélange harmonieux de mots et de mouvements.
  • - Traditionnellement interprété en solo, Al-Hijini est souvent chanté de manière communautaire lors des célébrations.

TABOUK :  l'Aïd est une fête radieuse, imprégnée du parfum de la terre, du souvenir des ancêtres et de traditions profondément enracinées, transmises avec fierté d'une génération à l'autre.

Ici, où les sables s'étendent à l'infini, les chameliers connus sous le nom de hajjanah forment des processions majestueuses, offrant leurs salutations aux habitants tout en chantant Al-Hijini, une poésie qui fait vibrer le cœur, des histoires de fierté, d'amour et de loyauté, préservant ainsi l'âme du désert. 

Al-Hijini est profondément lié à la culture bédouine et sert de moyen d'expression des émotions. (SPA)
Al-Hijini est profondément lié à la culture bédouine et sert de moyen d'expression des émotions. (SPA)

Chez les habitants de Tabouk, les coutumes empreintes d'authenticité et de dignité prennent vie lors des vibrantes célébrations de l'Aïd.

Ce sont un mélange d'héritage et de vie contemporaine, ancrés dans le rythme nomade du désert. Les chameaux, spécialement parés pour l'occasion, jouent un rôle central dans les festivités ; les cavaliers s'élancent à travers les sables en chantant joyeusement des vers traditionnels.

La poésie Al-Hijini tire son nom des chameaux bien dressés utilisés pour la chevauchée et la course. Les cavaliers récitent des vers lyriques qui abordent divers thèmes de la vie, souvent axés sur le patriotisme et la romance. Le rythme correspond aux pas réguliers des chameaux, créant un mélange harmonieux de mots et de mouvement. 

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini remonte le moral et apaise la solitude des voyageurs et des caravanes du désert. Il est profondément lié à la culture bédouine, servant de moyen d'expression des émotions, d'enregistrement des expériences quotidiennes, de transmission de la sagesse et de préservation des proverbes ancestraux.

Traditionnellement interprété en solo, Al-Hijini devient souvent un chant communautaire lors de célébrations telles que l'Aïd, la récitation collective reflétant l'unité et la solidarité des communautés du désert de Tabouk.***

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Yara Shahidi et le podcast «The Optimist Project»

Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
Short Url
  •  Shahidi a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode
  • Diplômée de Harvard, elle explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée

DUBAÏ: L'actrice et animatrice de podcast Yara Shahidi figure sur la liste des 33 «visionnaires, créateurs, icônes et aventuriers» du monde entier établie par le National Geographic. Elle a évoqué, dans un entretien accordé au magazine, le projet qui lui a permis d'accéder à cette liste.

En 1888, la National Geographic Society a été fondée par 33 pionniers à Washington. Ces «penseurs audacieux... avaient pour objectif de réimaginer la façon dont nous découvrons notre monde». Beaucoup de choses ont changé depuis, mais la mission qui les guidait – élargir les connaissances et promouvoir la compréhension – nous anime toujours. C'est dans cet esprit que nous vous présentons le National Geographic 33, une collection de visionnaires, de créateurs, d'icônes et d'aventuriers du monde entier», explique le magazine à propos de sa nouvelle liste.

Mme Shahidi, dont le père est iranien et qui est en partie originaire du Moyen-Orient, figure sur la liste dans la sous-section «Créateurs», qui célèbre les «penseurs qui sortent des sentiers battus et qui développent des solutions novatrices».

L'actrice de «Black-ish» et «Grown-ish» a été mise en avant grâce à son podcast «The Optimist Project».

Mme Shahidi, âgée de 25 ans, a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode.

Diplômée de Harvard, Mme Shahidi explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée. L'actrice a deux frères – l'un est acteur et l'autre travaille dans la mode – tandis que son père Afshin Shahidi est directeur de la photographie. Son cousin est le rappeur Nas et son grand-père était un militant des Black Panthers. Mme Shahidi et sa mère, Keri Shahidi, qui dirigent ensemble leur propre société de médias, 7th Sun Productions, ont décidé de faire connaître leurs réflexions à un public plus large avec le podcast, qui a été lancé en 2024.

«Nous nous sentons tellement chanceuses d'avoir ces conversations», a déclaré Keri, coproductrice de Shahidi, au National Geographic. «Mais nous avons également ressenti le besoin de nous assurer que d'autres personnes avaient la possibilité d'entendre ce que nous entendions».

Jusqu'à présent, les invités du podcast ont été Ego Nwodim, star du Saturday Night Live, Courtney B. Vance, acteur lauréat d'un prix Tony, et Laurie Santos, professeur de psychologie à l'université de Yale.

«Le fait de devoir consacrer autant d'efforts à la survie ne permet pas au cerveau de réfléchir à la question suivante: pourquoi vivons-nous?», a déclaré Mme Shahidi. «Qu'est-ce qui me donnerait envie de me réveiller le lendemain?»

Dans sa conversation avec le National Geographic, elle a poursuivi en reconnaissant qu'il s'agissait d'un moment difficile pour la prochaine génération de dirigeants. «Il est accablant de penser à quel point certains de ces systèmes sont brisés, à quel point certains de nos outils de changement sont imparfaits... mais cela s'accompagne d'un déferlement de jeunes gens très inspirés et très motivés.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les éditeurs saoudiens se connectent au monde entier à la foire de Bologne

L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
Short Url
  • Le directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter un éventail de programmes.
  • M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

RIYAD : L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne, qui s'est tenue du 31 mars au 3 avril au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie.

Abdullatif Al-Wasel, directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction, a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter une série de programmes, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Il a ajouté que ces efforts visaient à développer l'industrie de l'édition, à encourager l'engagement culturel, à soutenir les éditeurs et les agents littéraires saoudiens dans le monde entier et à mettre en valeur le riche patrimoine intellectuel et la production littéraire du Royaume. 

M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

Le pavillon du Royaume comprend la participation d'entités culturelles telles que l'Académie mondiale du roi Salman pour la langue arabe, la Bibliothèque publique du roi Abdulaziz, la Bibliothèque nationale du roi Fahd et l'Association de l'édition.

L'académie du roi Salman présente ses efforts visant à renforcer la présence mondiale de la langue arabe et à soutenir le contenu arabe dans les domaines culturel et universitaire, a rapporté l'agence SPA.

L'académie présente ses dernières publications et met en avant ses contributions au développement de contenus linguistiques et fondés sur la connaissance, ainsi que ses projets en matière d'aménagement linguistique, de politique, de linguistique informatique, d'éducation et d'initiatives culturelles.