LONDRES: Les alliés de l'Ukraine doivent soutenir Kiev fermement et longtemps s'ils ne veulent pas voir l'"agression" triompher en Europe comme jamais depuis la Seconde guerre mondiale, estime samedi le Premier ministre britannique Boris Johnson.
Les pays qui soutiennent l'Ukraine face à l'invasion russe doivent garder leur sang-froid et s'assurer que Kiev aura "l'endurance stratégique pour survivre et au final l'emporter", écrit-il dans une tribune publiée par le Sunday Times.
M. Johnson a effectué vendredi une visite surprise dans la capitale ukrainienne, au lendemain de celle des dirigeants français, allemand, et italien, qui y ont apporté leur soutien à une candidature de Kiev à l'Union européenne.
Le Premier ministre britannique y a offert au président ukrainien Volodymyr Zelensky une intensification de l'aide militaire britannique pour aider ses troupes à combattre les forces russes.
"Le temps est aujourd'hui un facteur crucial", souligne M. Johnson dans une longue tribune postée samedi soir sur le site du journal.
"Tout dépendra de la façon dont l'Ukraine peut renforcer sa capacité à défendre son territoire plus vite que la Russie ne peut renouveler ses capacité d'attaques. Notre tâche est de donner du temps au camp ukrainien", dit-il.
Pour l'y aider, il présente un plan en quatre points de "financement et d'aide technique continus" à Kiev, qui doit selon lui être maintenu "pendant les années à venir", et potentiellement intensifié.
M. Johnson a déjà prévenu que le conflit pourrait durer jusqu'à la fin de l'année prochaine, alors que les responsables ukrainiens ne cessent de réclamer à l'Otan davantage de soutien militaire et logistique.
Après avoir échoué à prendre Kiev dans la foulée de l'invasion lancée le 24 février, les troupes russes concentrent leurs offensives dans le sud et l'est.
Alors que l'Occident a adopté une série de sanctions économiques sans précédent contre les sociétés et personnalités russes proche du Kremlin, bien des pays craignent qu'une persistance du conflit n'exacerbe les difficultés économiques mondiales, inflation et pénuries notamment.
Malgré un niveau d'inflation inédit depuis 40 ans et à une envolée des prix du carburant au Royaume-Uni, M. Johnson a souligné que les inquiétudes économiques ne devaient pas entraîner de règlement bâclé du conflit.
Permettre au président russe Vladimir Poutine de conserver les territoires conquis en Ukraine ne contribuerait pas à monde plus en paix, selon lui.
Au contraire, "une telle mascarade serait la plus grande victoire pour l'agression en Europe depuis la Seconde guerre mondiale", estime-t-il.