La France passe le pic de la canicule en dépassant les 40 °C dans le Sud-Ouest

Une photo prise le 17 juin 2022 montre une vue de la rivière Salindres, qui est totalement asséchée, alors qu'une canicule a battu une série de records en France. (Photo, AFP
Une photo prise le 17 juin 2022 montre une vue de la rivière Salindres, qui est totalement asséchée, alors qu'une canicule a battu une série de records en France. (Photo, AFP
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Publié le Samedi 18 juin 2022

La France passe le pic de la canicule en dépassant les 40 °C dans le Sud-Ouest

  • Près des trois quarts de la population du pays, soit 45 millions de personnes, sont concernés par les niveaux rouge ou orange de vigilance canicule
  • Pour les scientifiques, la multiplication, l'intensification et l'allongement des canicules, aggravés par les émissions de gaz à effet de serre, constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique

BORDEAUX : La France a passé samedi le pic d'un épidode caniculaire intense et d'une précocité inédite avec des températures parfois supérieures à 40 °C et de nombreux records absolus de chaleur, particulièrement dans le sud-ouest et l'ouest, où des orages sont attendus en soirée.

Ces orages ponctuels sur la façade atlantique sont les "prémices d'une dégradation pluvio-orageuse" prévue dimanche et qui fera "régresser progressivement" la canicule, les plus fortes chaleurs se décalant vers l'est, avec notamment jusqu'à 38 degrés attendus sur le nord-est dimanche selon Météo-France.

Le service météorologique a relevé samedi "des pointes voisines de 42°/43°C"dans le sud-ouest, avec des records de températures "tous mois confondus", comme à Biarritz (42,9°C) au Pays basque, au Cap-Ferret (41,9 °C) sur le Bassin d'Arcachon ou encore à Biscarrosse dans les Landes (41°C, record de 1968 égalé).

La barre symbolique des 40°C a aussi été atteinte ailleurs dans l'Ouest, comme dans les Deux-Sèvres (Niort), en Charente-Maritime (Rochefort), en Ile-et-Villaine (à La Noé-Blanche), dans le Maine-et-Loire (Angers) et l'Indre-et-Loire (Reignac). Le mercure n'a toutefois pas dépassé les 37°C à Paris.

Près de 45 millions de personnes sont toujours concernés par les niveaux rouge ou orange de vigilance canicule: onze départements en rouge, des Pyrénées-Atlantiques à la Vendée, et 59 en orange.

Selon Météo-France, le pays a aussi connu des records absolus de chaleur "minimale". Avec 23,5°C au plus bas samedi, il n'avait ainsi jamais fait aussi chaud la nuit à Belle-Ile-en-Mer (Morbihan), effaçant un record datant de 45 ans.

Parc pris d'assaut

Même si elle a entraîné depuis jeudi l'annulation d'évènements festifs, sportifs et culturels, comme comme le pèlerinage des anciens combattants prévu à Lourdes à l'occasion de l'anniversaire de l'appel du 18 juin 1940, la chaleur n'a pas empêché des dizaines de milliers de personnes de continuer de festoyer au Hellfest, la grand messe du metal et autres musiques extrêmes à Clisson (Loire-Atlantique).

Par 40°C, les quelques espaces ombragés du site ont été pris d'assaut dans l'après-midi, comme les points d'eau et les structures métalliques arrosant des spectateurs essoufflés mais surexcités et qui n'ont pas renoncé à "pogoter" en plein cagnard, a constaté une journaliste de l'AFP.

A Strasbourg, où la chaleur perdurera dimanche  à la faveur du déplacement vers le nord-est de la chaleur, entre 10 et 15.000 personnes selon la police ont participé à la Marche des visibilités.

"J’ai l'impression qu’il y a un peu moins de monde à cause de la canicule", a jugé toutefois Antonin Rosse, un habitué de 23 ans, vêtu d'une longue robe noire, d'un chemisier clair et d'un large chapeau en feutre typique de la région: "Un mix entre un Alsacien bien rural et Boy George".

Dans certaines villes, les musées ont accueilli des visiteurs en quête de fraîcheur. Bordeaux, où le mercure est monté à  40,5°C selon Météo-France, un record pour juin, les avait d'ailleurs rendus gratuitement accessibles.

A Paris, où parcs et jardins devaient rester ouverts la nuit, le parc aquatique Aquaboulevard a été pris d’assaut par des centaines de personnes venues se rafraîchir dans ses multiples bassins, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Mais de nombreuses piscines municipales sont restées fermées en raison d’une grève.

Sur les Champs-Elysées, des boutiques de luxe ont distribué des ombrelles aux touristes patientant à l'extérieur pour entrer.

Pollution de l'air

La chaleur, combinée à la sécheresse qui frappait déjà une partie du pays, a favorisé des départs de feux, notamment de récoltes, comme dans les Deux-Sèvres, en vigilance rouge depuis jeudi, où 21 hectares ont brûlé samedi.

Dans l'Aveyron (vigilance orange), les pompiers ont continué de lutter contre un incendie qui a détruit 140 hectares de végétation à Comprégnac, avec un vent défavorable et sur un terrain escarpé. Une centaine d’hectares supplémentaires pouvaient être menacés.

De nombreuses régions connaissent par ailleurs des niveaux élevés de concentrations d'ozone dans l'air en raison de la canicule, notamment en Ile-de-France, Hauts-de-France, Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes, selon Prev'Air. La circulation différenciée a été mise en place en région parisienne.

Les fortes chaleurs favorisent également la prolifération des cyanobactéries dans des plans d'eau, entraînant des interdictions de baignade, d'activités nautiques et de pêche.

Cette vague de chaleur est arrivée du Maghreb par la péninsule ibérique, où l'Espagne fait face à d'importants incendies, dont l'un a déjà ravagé 20.000 hectares de terrain dans le nord-ouest du pays.

Pour les scientifiques, la multiplication, l'intensification et l'allongement des canicules, aggravés par les émissions de gaz à effet de serre, constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".