Canicule: la chaleur va s'accentuer, des pointes possibles à «42°/43°C»

Un enfant se rafraîchit dans une fontaine du centre-ville de Montpellier, dans le sud de la France, le 14 juin 2022 alors qu'une vague de chaleur frappe la France. (Photo, AFP)
Un enfant se rafraîchit dans une fontaine du centre-ville de Montpellier, dans le sud de la France, le 14 juin 2022 alors qu'une vague de chaleur frappe la France. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 18 juin 2022

Canicule: la chaleur va s'accentuer, des pointes possibles à «42°/43°C»

  • Selon Météo-France, la chaleur «va encore s'accentuer depuis l’ouest des Pyrénées en direction du nord-est du pays» et «des pointes voisines de 42°/43°C sont même possibles localement sur le sud Aquitaine»
  • Avec la chaleur, les concentrations d'ozone dans l'air sont en nette augmentation sur une grande partie de la France

PARIS : La France, placée aux deux tiers en vigilance canicule rouge ou orange à cause d'une vague de chaleur intense et d'une précocité inédite, doit connaître samedi des «pointes voisines de 42°/43°C» et de possibles records absolus de température selon Météo-France qui prévoit l'arrivée d'orages par l'ouest dimanche.

Onze départements, dans un quart sud-ouest allant des Pyrénées-Atlantiques à la Vendée, restent en vigilance rouge alors que Tarn, Tarn-et-Garonne et Haute-Garonne ont été rétrogradés samedi matin en orange, une vigilance qui concerne désormais au total 58 départements.

Près des trois quarts de la population, soit 45 millions de personnes, demeurent touchés par ces niveaux d'alerte.

Selon Météo-France, la chaleur «va encore s'accentuer depuis l’ouest des Pyrénées en direction du nord-est du pays» et «des pointes voisines de 42°/43°C sont même possibles localement sur le sud Aquitaine», impliquant que des records absolus de températures soient alors battus.

Les 42°C ont déjà été atteints vendredi dans plusieurs secteurs, notamment en Occitanie, et des records mensuels pour juin ont été battus dans au moins une dizaine de communes, comme à Saintes (Charente-Maritime) avec 40,2°, où le précédent record tenait depuis 72 ans.

Pour faire face à cette «situation réellement exceptionnelle» selon Météo-France, de nombreux évènements festifs, sportifs et culturels ont été annulés dans les départements classés rouge ou orange.

A Lourdes (Hautes-Pyrénées), le pèlerinage des anciens combattants prévu à l'occasion de l'anniversaire de l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle n'aura pas lieu. A Bordeaux, la cérémonie de commémoration a été décalée à dimanche, conformément à une décision préfectorale, et à Niort elle s'est tenue dès 08H30, selon la mairie.

A Troyes, le département de l'Aube étant placé en orange, la manifestation «Sportez-vous bien» qui devait permettre à la population de tester de nombreuses activités sportives dans le centre, a été annulée.

- Feux de récolte -

La vague de chaleur a des conséquences sur les personnes sans abri qui souffrent des dangers de la déshydratation. A Toulouse, la Croix-Rouge organise des maraudes pour leur distribuer de l'eau fraîche. «Il y a plus de mortalité de gens dans la rue en été qu'en hiver», assure un bénévole de 67 ans Hugues Juglair.

Les agriculteurs aussi doivent s'adapter. Daniel Toffaloni, cultivateur près d'Elne (Pyrénées-Orientales), «attaque au lever du jour jusqu'à 11H30». «Après, je peux travailler le soir, avant la tombée de la nuit», dit ce sexagénaire. Dans ses serres de tomates, la température peut atteindre 55°C.

Dans certains départements, les feux de récolte se multiplient: 20 hectares de champs sont partis en fumée vendredi en Indre-et-Loire et 32 hectares dans les Deux-Sèvres où une quinzaine de feux ont nécessité l'intervention de 241 pompiers. La Charente et la Creuse ont également été touchées.

Plusieurs préfectures ont par ailleurs pris des arrêtés d'interdiction d'utilisation de feux d'artifice, comme en Gironde, en Lot-et-Garonne et dans les Pyrénées-Atlantiques.

- Orages samedi soir -

Face à cette chape de plomb qui met les plus vulnérables en danger, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon avait visité vendredi un Ehpad dans la Vienne, dans le rouge depuis jeudi comme la Charente, la Charente-Maritime, le Gers, la Gironde, les Landes, le Lot-et-Garonne, les Deux-Sèvres et la Vendée.

«L'hôpital est évidemment saturé, mais répond à la demande», a-t-elle assuré.

Avec la chaleur, les concentrations d'ozone dans l'air sont en nette augmentation sur une grande partie de la France, selon Prev'Air, qui prévoit qu'elles restent élevées «dans les jours à venir».

Les Bouches-du-Rhône ont ainsi été placées en alerte niveau 2 de pollution à l’ozone pour le week-end, avec un abaissement de 20km/h de la vitesse de circulation mais sans mise en place de la circulation différenciée.

Les fortes chaleurs favorisent également la prolifération des cyanobactéries dans les plans d'eau, entrainant des interdictions de baignade, des activités nautiques et de la pêche, comme aux lacs de Sesquières et de la Ramée à Toulouse.

A partir de samedi soir, des orages ponctuels pourraient survenir sur la façade atlantique, prémices d'une dégradation attendue pour dimanche soir et qui permettra à la canicule de «régresser progressivement pour ne plus concerner que le flanc est du pays», selon Météo-France.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".