KANO, Nigeria: Des hommes armés soupçonnés d'être liés au groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) ont tué samedi dix personnes dans l'Etat de Borno, une région très troublée du nord-est du Nigeria, a-t-on appris auprès de milices locales.
Les dix victimes, neuf hommes et une femme, étaient en train de récupérer des métaux sur des véhicules brûlés lors d'opérations militaires dans le village de Goni Kurmi, près de la ville de Bama, quand elles ont été attaquées, ont indiqué à l'AFP deux sources au sein des milices.
"Les dix personnes ont toutes été tuées", a déclaré le chef de la milice Babakura Kolo.
"Les victimes étaient dans le village à la recherche de métal quand elles ont rencontré les terroristes qui les ont abattues", a déclaré Kolo. Les corps des victimes ont été récupérés par la force civile et transportés à Bama, selon Ibrahim Liman, un autre milicien qui a donné un bilan identique de l'attaque.
L’armée nigériane, déployée dans la région, n’a pas encore commenté cette attaque.
Vendredi, des combattants présumés de l'Iswap ont également attaqué la ville de Monguno (nord-est), tuant trois miliciens et enlevant trois civils, selon des sources sécuritaires et humanitaires.
Début juin, au moins 23 hommes faisant partie d'une communauté de ferrailleurs avaient été exécutés par des jihadistes présumés dans cette même région, près de la frontière tchadienne.
Ces ferrailleurs, qui se déplacent beaucoup à la recherche de métaux de récupération, sont fréquemment accusés par les djihadistes de renseigner les autorités sur les mouvements des militants dans la région, berceau du groupe islamiste Boko Haram, dont l'Iswap a fait sécession en 2016.
Fin avril, une trentaine de ferrailleurs avaient été tués par des djihadistes présumés de l'Iswap.
L'armée nigériane a récemment intensifié ses opérations terrestres et aériennes contre les combattants de l'Iswap et de Boko Haram, en parvenant notamment à éliminer plusieurs de leurs commandants, selon l'état-major militaire.
Les violences liées au jihadisme apparu en 2009 dans le nord-est du Nigeria ont coûté la vie à 40.000 personnes et en ont poussé deux millions d'autres à fuir leur foyer, selon l'ONU.