NEW YORK: Des signes de ralentissement de l'économie américaine ont fait chuter les prix du pétrole et douter les Bourses, pourtant orientées à la hausse en début de séance vendredi mais qui n'ont pu rebondir franchement après la séance noire de jeudi.
Alors qu'ils avaient pris plus de 1% en séance, les indices européens ont clôturé divisés. Francfort a avancé de 0,67% et Milan de 0,29%, Paris a grappillé 0,06% et Londres a perdu 0,41%. Sur la semaine ils subissent des pertes importantes, allant de 3,3% à 4,9%.
A New York, le Dow Jones a clôturé en petite baisse de 0,13%, tandis que l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a gagné 1,43% et l'indice élargi S&P 500, 0,22%.
La production industrielle a ralenti plus que prévu en mai aux États-Unis, et la production manufacturière s'est même contractée, des signes concrets d'un ralentissement de l'économie américaine alors que de plus en plus d'experts craignent une récession de la première économie du monde.
"Ce ne sont pas les premiers chiffres décevants concernant les États-Unis. Il y avait déjà eu (...) toute une série de chiffres qui montrent que l'économie américaine est en train de ralentir et peut-être plus vite qu'on ne l'imaginait", explique Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuilles chez Mirabaud France.
Ces statistiques ont fait chuter les prix du pétrole, très sensibles aux prévisions de croissance économique.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, coté à Londres, a perdu 5,58% à 113,12 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet est repassé sous la barre des 110 dollars pour la première fois en trois semaines. Il a perdu 6,82% pour terminer à 109,56 dollars.
"Tout le monde a peur d'une récession l'an prochain, mais il est possible qu'on soit déjà en récession", a lancé Karl Haeling, de LBBW, rappelant que le Produit intérieur brut (PIB) américain s'était contracté au premier trimestre et que l'antenne d'Atlanta de la Fed avait révisé à 0% sa prévision de taux de croissance pour le deuxième trimestre, contre 0,9% jusqu'ici.
Accalmie sur les taux obligataires
Après avoir été très fortement secoué cette semaine, le marché obligataire se calmait: les taux des dettes souveraines à long terme étaient plutôt stables. Et l'écart entre le taux allemand à 10 ans et celui de la dette italienne s'est fortement réduit, repassant sous la barre des 200 points.
Dans ce climat anxieux, les obligations ont de nouveau eu la faveur des investisseurs. Le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans, qui évolue en opposé de leur prix, s'est ainsi détendu, à 3,23%, contre 3,30%.
Le gaz s'envole
La réduction des livraisons de gaz du géant russe Gazprom vers l'Europe poussait les prix du gaz naturel de référence en Europe vers le haut: il a bondi de plus de 50% depuis le début de la semaine et valait 124,10 euros le mégawattheure (MWh) vers 16H05 GMT.
BNP Paribas intéressé par ABN Amro ?
Selon l'agence Bloomberg, le groupe bancaire BNP Paribas aurait exprimé son intérêt pour racheter la banque ABN Amro, détenue par l'État néerlandais.
Une source proche a indiqué à l'AFP qu'il "n'y a pas de processus d'acquisition en route".
La rumeur a suffi à faire bondir le titre de ABN Amro de 5,65% et celui de BNP Paribas de 0,46%.
Du côté des devises
Le dollar, valeur refuge, repartait en hausse. L'euro se repliait de 0,53% face au billet vert, à 1,0496 dollar pour un euro, tandis que la livre sterling lâchait elle 1,06% face au "greenback".
Le billet vert grimpait même de 2,06% par rapport au yen, considérablement affaibli par la politique monétaire accommodante de la Banque du Japon.