NATIONS UNIES: Six hauts responsables de l'ONU ont appelé jeudi dans une lettre commune le Conseil de sécurité à prolonger pour un an l'autorisation d'aide humanitaire transfrontalière via la Turquie qui permet sans l'aval de Damas d'atteindre le nord-ouest de la Syrie.
"Nous exhortons les membres du Conseil de sécurité à renouveler la résolution 2585 du Conseil de sécurité des Nations unies, autorisant la poursuite de l'assistance transfrontalière pendant 12 mois supplémentaires", souligne cette lettre.
La missive est signée de Martin Griffiths (Affaires humanitaires), Catherine Russell (Unicef), Natalia Kanem (Fonds des Nations unies pour la Population), Antonio Vitorino (Organisation internationale pour les Migrations), David Beasley (Programme alimentaire mondial), Filippo Grandi (HCR) et Tedros Adhanom Ghebreyesus (OMS).
"Nous devons également garantir un accès régulier au nord-ouest de la Syrie depuis les zones contrôlées par le gouvernement. Nous devons augmenter le nombre de canaux d'aide humanitaire et maximiser l'accès humanitaire", ajoutent les signataires.
Le renouvellement de l'autorisation transfrontalière vers une zone qui demeure hors du contrôle du régime syrien est capital pour 4,1 millions de personnes. Celles qui ont besoin d'une aide sont à 80% des femmes et des enfants, précisent-ils.
"Le non-renouvellement de la résolution aura des conséquences humanitaires désastreuses", avertissent les responsables de l'ONU. "Cela perturbera immédiatement l'opération d'aide vitale de l'ONU, plongeant les habitants du nord-ouest de la Syrie dans une misère plus profonde et menaçant leur accès à la nourriture, aux soins médicaux, à l'eau potable, aux abris et à la protection contre la violence sexiste, actuellement offerts par les opérations soutenues par l'ONU", indiquent-ils.
Mardi, une trentaine d'ONG, dont le Conseil norvégien pour les réfugiés, le Comité international de secours, Save the Children et Oxfam International, avaient déjà appelé au renouvellement de cette autorisation transfrontalière.
Le point de passage de Bab al-Hawa à la frontière syro-turque est le seul par lequel les secours de l'ONU peuvent être acheminés vers la région d'Idleb tenue par les rebelles sans passer par les zones contrôlées par le régime syrien.
L'autorisation pour ce point de passage en vigueur depuis 2014 arrive à expiration le 10 juillet. La Russie, soutien de la souveraineté de Damas sur l'ensemble du territoire syrien, pourrait mettre son veto à son renouvellement.