LA HAYE: Le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban (TSL) devait prononcer jeudi la sentence retenue pour deux membres du Hezbollah condamnés pour la mort dans un attentat en 2005 de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.
Il pourrait bien s'agir du tomber de rideau pour la juridiction, qui siège près de La Haye, aux Pays-Bas. Menacé de disparition faute de financement, le TSL devrait fermer ses portes à l'issue de ce procès.
Le tribunal avait jugé coupables en appel le 10 mars Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi, annulant leur acquittement.
Mais il est peu probable que les deux hommes soient véritablement incarcérés car le mouvement chiite Hezbollah a refusé de remettre tout suspect et de reconnaître la cour, qui a jugé tous les suspects par contumace.
Camionnette remplie d'explosifs
Rafic Hariri, qui fut le Premier ministre libanais jusqu'à sa démission en octobre 2004, a été tué en février 2005, lorsqu'un kamikaze a fait sauter une camionnette remplie d'explosifs au passage de son convoi blindé à Beyrouth, tuant 21 autres personnes et faisant 226 blessés.
L'attaque a déclenché des manifestations qui ont chassé la Syrie du Liban après un déploiement militaire de 29 ans.
Après le départ de l'armée syrienne, le courant hostile à Damas, emmené par Saad Hariri, avait raflé les législatives de 2005 et de 2009.
Depuis son ouverture en 2009 après une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, le coût du TSL, chargé de juger les personnes accusées de l'attentat, est estimé entre 600 millions et 1 milliard de dollars.
La sentence contre Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi devait être prononcée à partir de 14H00 (12H00 GMT).
A l'issue du procès en première instance, le tribunal avait condamné Salim Ayyash en 2020 mais avait estimé qu'il n'y avait pas assez de preuves pour condamner les autres accusés, Assad Sabra, Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi. L'accusation avait fait appel des acquittements des deux derniers.
Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi ont notamment été reconnus coupables en appel de complot en vue de commettre un acte de terrorisme et de complicité d'homicide intentionnel.
Le dossier montre un nombre important d'échanges avec différents téléphones portables utilisés par les condamnés dans les heures qui ont suivi l'assassinat de M. Hariri.
Les trois condamnés sont toujours en fuite, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah ayant refusé de les remettre au tribunal, qui a averti qu'il fermerait sous peu en raison d'un manque de fonds.
Un autre procès contre Salim Ayyash pour une série d'attaques contre plusieurs hommes politiques a été annulé, faute de liquidités.