Législatives: Mélenchon invite la Macronie à «baisser d'un ton»

Jean-Luc Melenchon arrive pour une conférence de presse à Paris le 15 juin 2022 (Photo, AFP).
Jean-Luc Melenchon arrive pour une conférence de presse à Paris le 15 juin 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 16 juin 2022

Législatives: Mélenchon invite la Macronie à «baisser d'un ton»

  • Jean-Luc Mélenchon a aussi déploré les propos du président de l'Assemblée Richard Ferrand, « qui a dit, -apparemment il n'était pas sous LSD»
  • Lors d'une conférence de presse, le tribun Insoumis a dit son inquiétude

PARIS:Jean-Luc Mélenchon a invité mercredi la macronie "à baisser d'un ton" et "à accepter d'être interpellée", se disant inquiet des "glissements de vocabulaire" de ses opposants qui, selon lui, sous entendent que la Nupes serait "l'ennemie de la République".

Lors d'une conférence de presse en présence de représentants de toutes les composantes de la Nouvelle union populaire écologique et sociale, le tribun Insoumis a dit son "inquiétude sur les glissements dans le vocabulaire", notamment du président de la République, qui a déclaré "qu'aucune voix ne doit manquer à la République, comme si la Macronie était à elle toute seule la République, et comme si tous les autres en étaient des ennemis", a-t-il dénoncé.

Législatives: Hidalgo en soutien de trois candidates Nupes à Paris

La maire PS de Paris Anne Hidalgo est venue mercredi matin soutenir Léa Balage, la candidate écologiste de la Nupes en ballotage favorable dans la 3e circonscription de Paris, et de deux autres candidates socialistes dans les 2e et 11e circonscriptions.

L'ancienne candidate à la présidentielle n'a pourtant pas soutenu l'accord du PS avec LFI, EELV et le PCF, estimant que certaines valeurs du PS étaient trahies. Et la fédération PS de Paris a dénoncé le manque de représentants socialistes dans les candidatures aux législatives à Paris.

Mais Anne Hidalgo a annoncé sur Twitter, photos à l'appui, être allée soutenir Léa Balage, adjointe au maire PS du XVIIIe arrondissement. La candidate, membre de la direction d'EELV, a obtenu 38,6% des voix au premier tour, menaçant de battre au second le ministre Stanislas Guerini, proche d'Emmanuel Macron (32,5%).

Il a aussi déploré les propos du président de l'Assemblée Richard Ferrand, "qui a dit, -apparemment il n'était pas sous LSD-, qu'une cohabitation n'était pas envisageable".

Critiquant aussi les déclarations d'Emmanuel Macron disant qu'aucun parti ne peut imposer le nom d'un Premier Ministre, Jean-Luc Mélenchon a jugé qu'"il ne faudrait pas que monsieur Macron prenne trop les habitudes de monsieur Trump".

"Une cohabitation aura lieu si nous sommes majoritaires, et le président de la République devra s'y soumettre ou bien se démettre, comme on le disait dans la 3ème République, parce qu'en démocratie, il peut pas y avoir d'autres règles que celle-là", a-t-il insisté.

A la veille des législatives, la CFDT tend la main vers l'exécutif

"Il faut être deux pour jouer!: à quelques jours du second tour des législatives, la CFDT poursuit sa politique de la main tendue à l'égard de l'exécutif, jouant à plein la partition du syndicat réformiste à l'occasion de son 50e Congrès.

Le premier syndicat français tient congrès depuis lundi et jusqu'à vendredi à Lyon, avec la participation de quelque 1.600 délégués.

"Nous voulons prendre notre part dans une véritable co-construction", a déclaré mercredi son secrétaire général Laurent Berger, devant un parterre de délégués.

Après un premier quinquennat marqué selon les partenaires sociaux par la verticalité du pouvoir, Emmanuel Macron a promis durant sa campagne une "nouvelle méthode" de gouvernance.

IL a enfin critiqué les propos de François Bayrou, président du Modem, "qui a dit que dans l'hypothèse où nous serions minoritaires, nous n'aurons pas la Commission des finances à l'Assemblée nationale parce que nous sommes dangereux. Là, ça va trop loin".

"Je les invite tous à baisser d'un ton et à accepter d'être interpellés", a poursuivi M. Mélenchon.

Il a notamment souligné que le ministre de l'économie Bruno Le Maire a reconnu que le gouvernement devait "faire 80 milliards d’économies pour ramener le déficit à 3%. Mais il n'a avoué que 40 milliards d'économie sans les détailler. Où sont les 40 restants ?", a-t-il demandé.

A tour de rôle, les autres membres de la Nupes ont pris la parole: le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a interpellé la macronie sur le dérèglement climatique et "la volonté délibérée du gouvernement de ne pas agir", Céline Malaisé (PCF), sur "le chaos dans l’Education nationale", Dienaba Diop (PS) sur l'hôpital et les services d'urgences menacés, Sophie Taillé-Polian (Générations) sur les "violences policières".


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".