PARIS:Jean-Luc Mélenchon a invité mercredi la macronie "à baisser d'un ton" et "à accepter d'être interpellée", se disant inquiet des "glissements de vocabulaire" de ses opposants qui, selon lui, sous entendent que la Nupes serait "l'ennemie de la République".
Lors d'une conférence de presse en présence de représentants de toutes les composantes de la Nouvelle union populaire écologique et sociale, le tribun Insoumis a dit son "inquiétude sur les glissements dans le vocabulaire", notamment du président de la République, qui a déclaré "qu'aucune voix ne doit manquer à la République, comme si la Macronie était à elle toute seule la République, et comme si tous les autres en étaient des ennemis", a-t-il dénoncé.
Législatives: Hidalgo en soutien de trois candidates Nupes à Paris
La maire PS de Paris Anne Hidalgo est venue mercredi matin soutenir Léa Balage, la candidate écologiste de la Nupes en ballotage favorable dans la 3e circonscription de Paris, et de deux autres candidates socialistes dans les 2e et 11e circonscriptions.
L'ancienne candidate à la présidentielle n'a pourtant pas soutenu l'accord du PS avec LFI, EELV et le PCF, estimant que certaines valeurs du PS étaient trahies. Et la fédération PS de Paris a dénoncé le manque de représentants socialistes dans les candidatures aux législatives à Paris.
Mais Anne Hidalgo a annoncé sur Twitter, photos à l'appui, être allée soutenir Léa Balage, adjointe au maire PS du XVIIIe arrondissement. La candidate, membre de la direction d'EELV, a obtenu 38,6% des voix au premier tour, menaçant de battre au second le ministre Stanislas Guerini, proche d'Emmanuel Macron (32,5%).
Il a aussi déploré les propos du président de l'Assemblée Richard Ferrand, "qui a dit, -apparemment il n'était pas sous LSD-, qu'une cohabitation n'était pas envisageable".
Critiquant aussi les déclarations d'Emmanuel Macron disant qu'aucun parti ne peut imposer le nom d'un Premier Ministre, Jean-Luc Mélenchon a jugé qu'"il ne faudrait pas que monsieur Macron prenne trop les habitudes de monsieur Trump".
"Une cohabitation aura lieu si nous sommes majoritaires, et le président de la République devra s'y soumettre ou bien se démettre, comme on le disait dans la 3ème République, parce qu'en démocratie, il peut pas y avoir d'autres règles que celle-là", a-t-il insisté.
A la veille des législatives, la CFDT tend la main vers l'exécutif
"Il faut être deux pour jouer!: à quelques jours du second tour des législatives, la CFDT poursuit sa politique de la main tendue à l'égard de l'exécutif, jouant à plein la partition du syndicat réformiste à l'occasion de son 50e Congrès.
Le premier syndicat français tient congrès depuis lundi et jusqu'à vendredi à Lyon, avec la participation de quelque 1.600 délégués.
"Nous voulons prendre notre part dans une véritable co-construction", a déclaré mercredi son secrétaire général Laurent Berger, devant un parterre de délégués.
Après un premier quinquennat marqué selon les partenaires sociaux par la verticalité du pouvoir, Emmanuel Macron a promis durant sa campagne une "nouvelle méthode" de gouvernance.
IL a enfin critiqué les propos de François Bayrou, président du Modem, "qui a dit que dans l'hypothèse où nous serions minoritaires, nous n'aurons pas la Commission des finances à l'Assemblée nationale parce que nous sommes dangereux. Là, ça va trop loin".
"Je les invite tous à baisser d'un ton et à accepter d'être interpellés", a poursuivi M. Mélenchon.
Il a notamment souligné que le ministre de l'économie Bruno Le Maire a reconnu que le gouvernement devait "faire 80 milliards d’économies pour ramener le déficit à 3%. Mais il n'a avoué que 40 milliards d'économie sans les détailler. Où sont les 40 restants ?", a-t-il demandé.
A tour de rôle, les autres membres de la Nupes ont pris la parole: le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a interpellé la macronie sur le dérèglement climatique et "la volonté délibérée du gouvernement de ne pas agir", Céline Malaisé (PCF), sur "le chaos dans l’Education nationale", Dienaba Diop (PS) sur l'hôpital et les services d'urgences menacés, Sophie Taillé-Polian (Générations) sur les "violences policières".